Territoires ultramarins : des difficultés durables pointées par un rapport parlementaire
Difficultés durables identifiées
“Dans ces académies, plus d’un tiers de la population vit en dessous du seuil de pauvreté.“ constate la mission d’information. Par exemple, en 2017, à La Réunion, ce taux touchait 42 % des habitants et 47 % des mineurs, en Guadeloupe 34 % de la population et en Martinique 33 % de la population vivaient en dessous du seuil de pauvreté tandis que la moyenne dans l’Hexagone s’élevait à 14 %. A cela s’ajoute “le prix des fournitures scolaires, trois fois plus élevé que dans l’Hexagone“.
En ce qui concerne les conditions d’étude et de travail, le rapport révèle que “lors de leur audition, les syndicats se sont accordés à déplorer la situation catastrophique du bâti scolaire, un lycée en Guadeloupe a même été fermé pour dératisation. Le matériel élémentaire comme les éponges et la craie manque. De plus, la plupart des établissements devraient été désamiantés. “
La majorité des établissements scolaires ne sont pas climatisés et souvent mal ventilés, et subissent également des coupures d’eau. Coupures d’eau qui obligent également à fermer les EPLE et écoles ponctuellement, ce sont les « tours d’eau » imposés en Guadeloupe, qui obligent au partage de l’eau potable.
Si on ajoute à cela les problèmes liés aux transports et à la restauration scolaire, trop longs pour les premiers et insuffisamment proposée pour la seconde, tout converge vers des difficultés récurrentes, bien que connues, identifiées et dénoncées depuis longtemps.
Conséquences dramatiques sur le niveau de formation de la population
Forcément avec de telles conditions d’éducation, la mission fait ressortir un “échec scolaire persistant“, avec notamment un taux de décrochage scolaire supérieur à la moyenne nationale. Elle pointe un taux d’illettrisme largement supérieur à la moyenne nationale, atteignant 30% en Guadeloupe, Martinique et à La Réunion alors que “le taux de jeunes âgés de 16 à 26 ans rencontrant des difficultés dans le domaine de la lecture sur le territoire national s’élève à 11,8 % ». Les personnels de tous les métiers de l’éducation exercent leurs professions dans des conditions extrêmement défavorables, conditions subies aussi par les enfants et les jeunes. Pour apprendre, pour se former, il faut de la motivation et ressentir du bien-être.
Si chaque territoire d’Outre-mer possède ses spécificités, tous partagent des attentes fortes en matière de développement et de réussite éducative. L’UNSA Éducation revendique des moyens spécifiques pour répondre aux défis structurels (locaux insalubres, inadaptés ; structures éducatives isolées), et faire face aux contraintes climatiques exacerbées.
De plus, lorsqu’ils concentrent des populations fragiles dans des zones paupérisées, l’ UNSA Éducation affirme la nécessité d’y mettre des moyens renforcés. Les structures éducatives de ces territoires doivent continuer d’être reconnus comme prioritaires par les politiques interministérielles pour garantir les moyens qui permettent des pratiques pédagogiques expertes, des relations étroites avec les familles, le travail collectif et la formation des équipes.
Pour aller plus loin
Le rapport d’information de la mission parlementaire :https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/rapports/om/l15b4204_rapport-information.pdf
Nos articles sur les problématiques ultramarines
Baromètre UNSA, focus Outre Mer
https://www.unsa-education.com/En-Outre-mer-les-situations-demeurent-toujours-plus-difficiles
Les sargasses aux Antilles
Constats de rentrée