Analyses et décryptages

Synthèse du GIEC : dernière sommation avant le point de non-retour ?

Ce lundi 20 mars, les expertes et expert du GIEC ont dévoilé publiquement la synthèse de leurs travaux parus ces dernières années. Le constat est simple : la lenteur de l’Humanité à agir sont en train d’atténuer grandement nos chances de lutter contre les changements climatiques et le réchauffement planétaire. Pourtant, les solutions existent, et c’est tout l’intérêt des travaux de ce groupe de scientifiques qui travaille sous l’égide de l’ONU que de nous dévoiler les éléments incontournables pour survivre à la crise climatique actuelle.

Nous sommes à un moment clé pour notre avenir climatique : la synthèse du GIEC est la 6ème du genre et sans aucun doute la plus attendue, la précédente datant de 2014. Disponible seulement en anglais pour le moment, elle permet de résumer les différents constats sur la situation de la planète et de la biodiversité, mais aussi de décrire les processus qu’il faut mettre en place urgemment pour préserver les générations futures. Quels sont les principaux constats et levier d’action ?

Constats et leviers d’action

On estime tout d’abord que les différentes mesures prises et envisagées dans un avenir proche sont insuffisantes pour lutter contre le changement climatique. Au rythme où nous allons, on atteindra les 1,5 C de plus par rapport à l’ère préindustrielle dès les années 2030-2035. Cela signifie plus précisément que les phénomènes extrêmes comme les tempêtes, sécheresses ou inondations vont être de plus en plus fréquents et que l’ensemble de la planète est menacé.

Pourtant, il existe de nombreuses possibilités réalisables rapidement pour réduire en particulier les émissions de gaz à effet de serre, grands responsables du réchauffement de la planète. Mais pour le moment, la concentration de CO2 dans l’atmosphère bat chaque année des records !

Le tic-tac de la bombe à retardement du climat

Autant, il y a encore quelques années, ces modifications nous paraissaient lointaines, autant aujourd’hui, nous prenons peu à peu conscience des difficultés : les risques grandissent rapidement, et déjà plus de la moitié de la population vit dans des régions très vulnérables ; à cela s’ajoutent des possibles pandémies ou des guerres.

Il est donc indispensable d’accélérer les mesures qui permettent de faire face au changement climatique :  l’action passe avant tout par une limitation des activités émettrices de rejet de carbone dans l’atmosphère. Cela implique des investissements gigantesques dans tous les pays, ce qui incombe aux institutions internationales et à leurs structures financières. Des changements radicaux dans les activités industrielles, agricoles, dans les transports, les bâtiments ou l’utilisation des sols doivent avoir lieu. Il est aussi primordial de limiter les énergies fossiles sans tarder. Il faut prendre des mesures à l’échelon mondial, en respectant le principe de justice climatique, car pour le moment des territoires qui sont peu responsables des changements climatiques, sont les plus touchés par ces phénomènes, alors que les grandes puissances agissent trop souvent avec désinvolture et imprévoyance, tout  en pensant encore que nos ressources sont inépuisables.

La synthèse du GIEC nous permet également d’entrevoir un scénario catastrophe : si les mesures ne sont pas assez fortes, c’est dès 2030 que nous subissions à l’échelle planétaire des effets irréversibles du changement climatique.

« La bombe à retardement du climat fait tic-tac » nous dit le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, mais entendons-nous ? Le président du GIEC Hoesung-Lee a précisé lors de la présentation de cette synthèse : »Ce rapport de synthèse souligne l’urgence de prendre des mesures plus ambitieuses et montre que, si nous agissons maintenant, nous pouvons encore assurer un avenir durable et vivable pour tous. »

Cette synthèse montre également que les effets des mesures demandées améliorent et amélioreront bien plus encore, à l’échelle planétaire, la santé de toutes et tous, en particulier des femmes et des enfants. Cela est également très créateur d’emplois et renforce l’égalité. Enfin, il est démontré que plus on attend, plus les capacités résilientes du climat sont atténuées : attendre davantage risque de rendre irréversible les changements auxquels nous faisons face.

 

Les constats du GIEC font actuellement la Une des médias et c’est une bonne chose. Mais cela entraîne-t-il une véritable prise de conscience de toutes et tous ? Il faut l’espérer en dépit des inquiétudes et des égoïsmes de certains. Le monde que nous sommes en train de bâtir doit reposer sur un développement durable : cela passe par une transformation écologique rapide, collective et équitable.  Cela implique également une action concertée de tous les pouvoirs publics et l’adhésion des citoyennes et citoyens du monde. Enfin, cela repose sur une confiance partagée.

L’UNSA Éducation salue cette nouvelle synthèse et souhaite qu’elle soit rapidement disponible en français pour que les informations soient davantage partagées. Surtout, notre fédération affirme sa volonté d’agir pour une transformation écologique juste, équitable et rapide. L’heure n’est plus à l’attente, mais il faut agir, et vite !

Le lien vers la synthèse en anglais du GIEC

Le résumé en français à destination de la presse

Notre précédent article sur les activités du GIEC : «Le nouveau rapport du GIEC : dernier appel aux actes »

 

Sélectionnés pour vous
+ d’actualités nationales