Solidarité durable


Face aux catastrophes météorologiques qui ont touché les territoires de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy la solidarité s’impose.

Au-delà de la compassion, c’est l’aide qui est aujourd’hui indispensable.
Elle l’est à deux niveaux.

Tout d’abord, immédiatement, parce que les besoins sont immenses, les pertes terribles, les attentes nombreuses.

Solidarité laïque, comme d’autres organismes, mène une campagne de dons. Un geste est forcément le bienvenu.

Mais cette immédiateté de l’aide ne doit pas être la seule démarche entreprise.

Mais ensuite ? Car trop souvent cette réaction généreuse se vit à court terme.
Que deviennent ensuite les populations ? Comment se font les reconstructions ?  Evitera-t-on de nouvelles catastrophes ?

Ces questions restent souvent en suspens. Vite une actualité en chasse une autre. L’éloignement- qu’il soit temporel ou géographique-  fait oublier.

Il n’y a certes pas à faire de gradations dans le malheur. Mais si on regarde plus finement la réalité des territoires touchés, on voit vite que -et c’est souvent, pour ne pas dire toujours, le cas- ce sont les plus démunis qui sont les victimes les plus touchées. Ce sont aussi eux qui risquent de ne pas être couverts par les assurances, qui ne seront pas indemnisés, qui ne pourront pas reconstruire une vie décente.

La pauvreté, présente à Saint-Martin, par exemple, est accrue par ces catastrophes. Agir immédiatement ne dispense pas d’agir dans le long terme et dans la transformation de ces territoires.

Trop souvent, nos territoires ultra-marins sont des territoires oubliés. Or ils sont la France. Liberté, égalité, fraternité doivent aussi s’y appliquer.

Et dans tous les domaines.

En se concentrant sur l’Education, on sait les difficultés scolaires en Outre-mer. Les échecs. Mais aussi le manque de vivier d’enseignants et plus largement de personnels d’éducation. Et la mauvaise qualité du bâti scolaire.

Inutile d’attendre une tempête, un cyclone, un tsunami pour agir.

Depuis plusieurs années, la mobilisation locale est récurrente. Elle ne réussit pour autant pas à obtenir un engagement durable, avec des plans d’actions structurés et pérennes.

L’annonce du ministre de l’éducation nationale de réouvrir au plus vite les établissements et en priorité pour les élèves des classes de 3ème et de terminale, parce qu’ils doivent préparer leurs examens, peut certainement se comprendre.

Pour autant, elle est décalée.

Parce que l’Ecole n’est pas un lieu de bachotage, mais un lieu d’Education, de citoyenneté, d’émancipation. Elle doit donc être au cœur de la reconstruction d’un territoire et ne peut être pensée de manière isolée, autonome, fermée.

Parce que les reconstructions scolaires doivent être l’occasion -au-delà de l’urgence- de mettre aux normes, d’adapter aux besoins éducatifs, de respecter l’environnement, de construire durablement.

Parce que de véritables projets éducatifs spécifiques de territoires doivent être élaborés en associant l’ensemble des acteurs éducatifs locaux et un véritable engagement de l’Etat.

La solidarité c’est aujourd’hui.

La solidarité c’est également soutenir en permanence nos territoires les plus démunis.

La solidarité, c’est un engagement durable.

 

Denis ADAM, le 13 septembre 2017
 

 

Sélectionnés pour vous
+ d’actualités nationales


Face aux catastrophes météorologiques qui ont touché les territoires de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy la solidarité s’impose.

Au-delà de la compassion, c’est l’aide qui est aujourd’hui indispensable.
Elle l’est à deux niveaux.

Tout d’abord, immédiatement, parce que les besoins sont immenses, les pertes terribles, les attentes nombreuses.

Solidarité laïque, comme d’autres organismes, mène une campagne de dons. Un geste est forcément le bienvenu.

Mais cette immédiateté de l’aide ne doit pas être la seule démarche entreprise.

Mais ensuite ? Car trop souvent cette réaction généreuse se vit à court terme.
Que deviennent ensuite les populations ? Comment se font les reconstructions ?  Evitera-t-on de nouvelles catastrophes ?

Ces questions restent souvent en suspens. Vite une actualité en chasse une autre. L’éloignement- qu’il soit temporel ou géographique-  fait oublier.

Il n’y a certes pas à faire de gradations dans le malheur. Mais si on regarde plus finement la réalité des territoires touchés, on voit vite que -et c’est souvent, pour ne pas dire toujours, le cas- ce sont les plus démunis qui sont les victimes les plus touchées. Ce sont aussi eux qui risquent de ne pas être couverts par les assurances, qui ne seront pas indemnisés, qui ne pourront pas reconstruire une vie décente.

La pauvreté, présente à Saint-Martin, par exemple, est accrue par ces catastrophes. Agir immédiatement ne dispense pas d’agir dans le long terme et dans la transformation de ces territoires.

Trop souvent, nos territoires ultra-marins sont des territoires oubliés. Or ils sont la France. Liberté, égalité, fraternité doivent aussi s’y appliquer.

Et dans tous les domaines.

En se concentrant sur l’Education, on sait les difficultés scolaires en Outre-mer. Les échecs. Mais aussi le manque de vivier d’enseignants et plus largement de personnels d’éducation. Et la mauvaise qualité du bâti scolaire.

Inutile d’attendre une tempête, un cyclone, un tsunami pour agir.

Depuis plusieurs années, la mobilisation locale est récurrente. Elle ne réussit pour autant pas à obtenir un engagement durable, avec des plans d’actions structurés et pérennes.

L’annonce du ministre de l’éducation nationale de réouvrir au plus vite les établissements et en priorité pour les élèves des classes de 3ème et de terminale, parce qu’ils doivent préparer leurs examens, peut certainement se comprendre.

Pour autant, elle est décalée.

Parce que l’Ecole n’est pas un lieu de bachotage, mais un lieu d’Education, de citoyenneté, d’émancipation. Elle doit donc être au cœur de la reconstruction d’un territoire et ne peut être pensée de manière isolée, autonome, fermée.

Parce que les reconstructions scolaires doivent être l’occasion -au-delà de l’urgence- de mettre aux normes, d’adapter aux besoins éducatifs, de respecter l’environnement, de construire durablement.

Parce que de véritables projets éducatifs spécifiques de territoires doivent être élaborés en associant l’ensemble des acteurs éducatifs locaux et un véritable engagement de l’Etat.

La solidarité c’est aujourd’hui.

La solidarité c’est également soutenir en permanence nos territoires les plus démunis.

La solidarité, c’est un engagement durable.

 

Denis ADAM, le 13 septembre 2017