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SNU : pause automnale pour les séjours de cohésion

Lancé en 2019 sur la base du volontariat, puis expérimenté en montant en puissance chaque année, le SNU a vocation à se généraliser progressivement selon la volonté du président Macron. L’UNSA Éducation et ses syndicats des personnels Jeunesse et Sport ont demandé une pause à l’automne afin de dresser un bilan et de faire un retour sur expérience avant d’envisager ses suites. La secrétaire d’Etat au SNU, Prisca Thévenot l’a accepté et s’y est engagé. Il n’y a aura pas de séjour de cohésion aux vacances d’automne 2023.

Le SNU a pu se mettre progressivement en place grâce à l’expertise et au savoir-faire des agents Jeunesse et Sports. Le SNU devenant une mission supplémentaire qui a vampirisé toutes les autres, rappelons que les séjours de cohésion sont organisés comme des Accueils Collectifs de Mineurs. Rappelons aussi que les métiers de Jeunesse et Sport (CEPJ, Conseiller sportif, Inspecteurs et inspectrices) sont des métiers d’accompagnement, de conseil pédagogique ou de contrôle, pas des métiers de logistique ou d’organisation de séjours.

Jusqu’à présent, le SNU n’a rien eu d’Universel. Il n’a jamais atteint les objectifs en nombre de jeunes volontaires, et encore moins en origines sociales diversifiées. Les jeunes issus de classes favorisées ont investi ces séjours de cohésion en y voyant un élément valorisant à placer dans leur stratégie d’orientation pour la poursuite d’études supérieures. L’objectif de mixité sociale qui lui a été fixé a donc été manqué.

Par ailleurs, l’objectif qu’il soit organisé d’abord lors du temps de scolarité obligatoire n’a pas été suivi des moyens nécessaires à sa réalisation.

L’idée de sa généralisation est donc vraiment une mauvaise idée que nous combattons.

L’UNSA Éducation s’oppose également à l’empiétement du SNU sur le temps scolaire. Les EPLE et les équipes éducatives et d’encadrement ont déjà fort à faire pour déployer toutes les injonctions qui leur sont faites. De plus, comment assurer toute la logistique nécessaire à l’accueil de plus de 800 000 jeunes par an ? La France manque de structures adaptées pour les faire manger, dormir, bouger…, ainsi bien sûr que des adultes indispensables pour les encadrer, penser les contenus éducatifs, organiser matériellement les séjours.

Si le SNU s’inscrit dans un parcours d’éducation à la citoyenneté, l’UNSA Éducation milite avec d’autres organisations pour qu’il ne soit proposé que sur la base du volontariat et l’accord des familles. Conserver l’idée d’un séjour de cohésion, qui mixerait une génération dans ses origines géographiques et sociales peut avoir un intérêt, celui d’une expérience de vie collective, de découverte de nouveaux horizons éducatifs et culturels. Mais alors, il faut tirer les leçons de la mise en œuvre expérimentale. C’est la priorité pour améliorer à la fois l’accueil des jeunes volontaires et les conditions de travail de celles et ceux qui seront chargé.es de son organisation.

C’est la promesse que vient de faire Prisca Thévenot, secrétaire d’État au SNU et à l’engagement, lors d’une rencontre avec les responsables du SEJS, SEP, SNAPS UNSA et le secrétaire général de la fédération. Fort de notre réformisme , nous serons au rendez-vous de ces retours d’expérimentation pour l’amélioration du dispositif, et par conséquent l’amélioration des conditions de travail des personnels et de la qualité éducative du SNU.

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