S’imposer

Six mois après l’élection présidentielle et l’implosion des formations politiques classiques, force est de constater que le pouvoir élu, n’a que peu ou pas d’oppositions politiques encore moins de formations candidates crédibles à une alternance. Cette situation donne au syndicalisme progressiste et réformiste une responsabilité plus forte que jamais. Après ce chamboule-tout démocratique, la poussière peine à retomber et la vision de long terme des évolutions de la société semble troublée.

L’incapacité du contre-pouvoir politique à jouer son rôle, et parfois même son impuissance, donnent une liberté considérable à ceux qui président aux destinées de notre pays. Cette liberté peut rapidement tourner à l’ivresse et expose la majorité à une tentation dangereuse, celle de l’hyperpuissance. Surtout quand les mêmes hésitent à reconnaître le rôle des forces vives de notre démocratie que sont les corps intermédiaires constitués : grandes associations, regroupements mutualistes et, bien sûr, syndicats. Certains responsables de ce quinquennat pourraient même les considérer comme des résidus du « vieux monde » qu’il ne faudrait pas associer, mais au contraire contourner, en attendant que la vague qui a emporté les formations politiques classiques, les emporte à leur tour.

A nous de faire la preuve qu’il faut compter sur nous. Nous, les acteurs de la vie sociale, devons réaffirmer que notre rôle est essentiel à la bonne santé de notre République et de sa cohésion sociale. Mais au-delà, nous devons démontrer que nous n’avons pas attendu pour, nous aussi, nous « réinventer », que nous avons déjà pris en compte les bouleversements de fond qui touchent notre société, et que nous pouvons donc être une part de la solution pour la fabrique du monde de demain.

Les militantes et militants de l’UNSA sont mobilisés pour faire cette démonstration et c’est sur les lieux de travail que nous sommes déterminés, en premier, à nous faire entendre. C’est sur le terrain, qu’à bas bruit mais sûrement, nous allons créer un rapport de force profond. Notre voix doit compter pour la vitalité démocratique comme pour les changements qu’exigent les défis environnementaux, sociaux, citoyens et technologiques, du siècle en cours. Pour cela, les organisations syndicales doivent rompre avec le jeu des postures, du conformisme et du conservatisme. Notre choix se situe dans le réformisme combatif et protecteur. Notre engagement doit être progressiste et donc ouvrir des perspectives positives et mobilisatrices pour l’ensemble des travailleurs. C’est la voie de salut pour le syndicalisme, non pas pour lui-même, mais pour sa capacité à être utile pour les salariés et ainsi leur permettre de décider eux-mêmes et de s’imposer.
 

Laurent Escure
Secrétaire général de l’UNSA Éducation

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Six mois après l’élection présidentielle et l’implosion des formations politiques classiques, force est de constater que le pouvoir élu, n’a que peu ou pas d’oppositions politiques encore moins de formations candidates crédibles à une alternance. Cette situation donne au syndicalisme progressiste et réformiste une responsabilité plus forte que jamais. Après ce chamboule-tout démocratique, la poussière peine à retomber et la vision de long terme des évolutions de la société semble troublée.

L’incapacité du contre-pouvoir politique à jouer son rôle, et parfois même son impuissance, donnent une liberté considérable à ceux qui président aux destinées de notre pays. Cette liberté peut rapidement tourner à l’ivresse et expose la majorité à une tentation dangereuse, celle de l’hyperpuissance. Surtout quand les mêmes hésitent à reconnaître le rôle des forces vives de notre démocratie que sont les corps intermédiaires constitués : grandes associations, regroupements mutualistes et, bien sûr, syndicats. Certains responsables de ce quinquennat pourraient même les considérer comme des résidus du « vieux monde » qu’il ne faudrait pas associer, mais au contraire contourner, en attendant que la vague qui a emporté les formations politiques classiques, les emporte à leur tour.

A nous de faire la preuve qu’il faut compter sur nous. Nous, les acteurs de la vie sociale, devons réaffirmer que notre rôle est essentiel à la bonne santé de notre République et de sa cohésion sociale. Mais au-delà, nous devons démontrer que nous n’avons pas attendu pour, nous aussi, nous « réinventer », que nous avons déjà pris en compte les bouleversements de fond qui touchent notre société, et que nous pouvons donc être une part de la solution pour la fabrique du monde de demain.

Les militantes et militants de l’UNSA sont mobilisés pour faire cette démonstration et c’est sur les lieux de travail que nous sommes déterminés, en premier, à nous faire entendre. C’est sur le terrain, qu’à bas bruit mais sûrement, nous allons créer un rapport de force profond. Notre voix doit compter pour la vitalité démocratique comme pour les changements qu’exigent les défis environnementaux, sociaux, citoyens et technologiques, du siècle en cours. Pour cela, les organisations syndicales doivent rompre avec le jeu des postures, du conformisme et du conservatisme. Notre choix se situe dans le réformisme combatif et protecteur. Notre engagement doit être progressiste et donc ouvrir des perspectives positives et mobilisatrices pour l’ensemble des travailleurs. C’est la voie de salut pour le syndicalisme, non pas pour lui-même, mais pour sa capacité à être utile pour les salariés et ainsi leur permettre de décider eux-mêmes et de s’imposer.
 

Laurent Escure
Secrétaire général de l’UNSA Éducation