Service national universel : pourquoi le maintenir dans le contexte actuel ?

En raison de la crise sanitaire actuelle, le site officiel du SNU annonce que ses modalités d’organisation sont amenées à évoluer, notamment « pour permettre à chaque jeune de s’engager au service de la collectivité ». Ainsi, les inscriptions pour 2020 sont prolongées, toujours sur une base de volontariat. Les volontaires déjà inscrits au séjour de cohésion ne seront soumis à aucune obligation si leur disponibilité ne leur permet plus de s’engager cette année. Aussi, le calendrier des deux phases du SNU sera inversé.

Quelques 30 000 jeunes volontaires devaient participer du 22 juin au 3 juillet au « séjour de cohésion ». Celui-ci est repoussé à une date ultérieure qui n’est pas encore fixée. Les volontaires sont invités à réaliser en premier lieu à une mission d’intérêt général (auprès d’une association ou structure sociale, d’une collectivité locale, d’une institution publique ou d’un corps en uniforme).

Si la volonté de faire s’engager les jeunes au service de la collectivité est plus qu’honorable dans le contexte actuel, il paraît pourtant complexe de vouloir maintenir le séjour de cohésion. En effet, son expérimentation l’an passé a déjà mis en exergue ses limites : dimension éducative à échelle variable (trop souvent au profit de l’aspect militaire), coût important (de l’ordre de 1300 à 2000€ par jeune), pressions faites pour son accueil en établissement scolaire et problèmes logistiques induits…

Les personnels qui doivent organiser et prévoir le SNU sont aujourd’hui confinés, en télétravail, ce qui n’est pas facilitant pour poursuivre leurs missions. Est-il bien opportun d’ajouter à la remise en marche des établissements scolaires, de la complexité en prévoyant une occupation de leurs espaces pour le SNU ? Ne serait-il pas plus raisonnable de proposer des dispositifs éducatifs aux jeunes qui ont décroché du système éducatif ? En somme, ne ferait-on pas mieux de réorienter les moyens prévus pour le SNU vers la réduction des inégalités exacerbées par le confinement ? Proposer un parcours citoyen différent prendrait à ce moment tout son sens.

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En raison de la crise sanitaire actuelle, le site officiel du SNU annonce que ses modalités d’organisation sont amenées à évoluer, notamment « pour permettre à chaque jeune de s’engager au service de la collectivité ». Ainsi, les inscriptions pour 2020 sont prolongées, toujours sur une base de volontariat. Les volontaires déjà inscrits au séjour de cohésion ne seront soumis à aucune obligation si leur disponibilité ne leur permet plus de s’engager cette année. Aussi, le calendrier des deux phases du SNU sera inversé.

Quelques 30 000 jeunes volontaires devaient participer du 22 juin au 3 juillet au « séjour de cohésion ». Celui-ci est repoussé à une date ultérieure qui n’est pas encore fixée. Les volontaires sont invités à réaliser en premier lieu à une mission d’intérêt général (auprès d’une association ou structure sociale, d’une collectivité locale, d’une institution publique ou d’un corps en uniforme).

Si la volonté de faire s’engager les jeunes au service de la collectivité est plus qu’honorable dans le contexte actuel, il paraît pourtant complexe de vouloir maintenir le séjour de cohésion. En effet, son expérimentation l’an passé a déjà mis en exergue ses limites : dimension éducative à échelle variable (trop souvent au profit de l’aspect militaire), coût important (de l’ordre de 1300 à 2000€ par jeune), pressions faites pour son accueil en établissement scolaire et problèmes logistiques induits…

Les personnels qui doivent organiser et prévoir le SNU sont aujourd’hui confinés, en télétravail, ce qui n’est pas facilitant pour poursuivre leurs missions. Est-il bien opportun d’ajouter à la remise en marche des établissements scolaires, de la complexité en prévoyant une occupation de leurs espaces pour le SNU ? Ne serait-il pas plus raisonnable de proposer des dispositifs éducatifs aux jeunes qui ont décroché du système éducatif ? En somme, ne ferait-on pas mieux de réorienter les moyens prévus pour le SNU vers la réduction des inégalités exacerbées par le confinement ? Proposer un parcours citoyen différent prendrait à ce moment tout son sens.