Sénat: et un coup de pouce pour l’enseignement supérieur privé, un!

La commission des finances du Sénat propose de retirer près de cinq millions d'euros de la mission «vie étudiante» (qui finance notamment les Œuvres universitaires) pour les attribuer à l'enseignement supérieur privé. L'UNSA Éducation dénonce cette initiative que le Parlement doit écarter.

La commission des finances du Sénat propose de retirer près de cinq millions d’euros de la mission «vie étudiante» (qui finance notamment les Œuvres universitaires) pour les attribuer à l’enseignement supérieur privé. L’UNSA Éducation dénonce cette initiative que le Parlement doit écarter.

Lors de l’examen des crédits de la MIRES (mission interministérielle « recherche et enseignement supérieur) le 20 novembre dernier, dans le cadre de la préparation du budget 2014, la commission des finances du Sénat a retenu un amendement du rapporteur spécial Philippe Adnot (non inscrit) pour effectuer un transfert de 4,89 millions d’euros programme 231 (vie étudiante) vers le programme 150 (formations supérieures et recherche universitaire). Ce transfert a pour objectif d’abonder les crédits dédiés aux établissements d’enseignement supérieur privés qui, dans le projet de loi, diminuent de 4,9 M€ comme en 2013. Dans son rapport, le sénateur plaide par ailleurs pour une amélioration du système Sympa.

Le transfert de 4,89 M€ au bénéfice de l’enseignement supérieur privé adopté par la commission des finances du Sénat, le 20 novembre, «a pour objet de réduire la portée de l’effort demandé aux établissements d’enseignement supérieur privés dans le cadre du redressement des comptes publics», a expliqué le sénateur Adnot dans son exposé des motifs, avec la justification suivante: «Si cet effort doit effectivement être partagé par les différents secteurs, il ne doit pas l’être de façon excessive par des établissements privés qui, conventionnés avec l’État, participent aux missions de service de l’enseignement supérieur et comptent un effectif d’environ 76 000 étudiants».

L’UNSA Éducation condamne une telle proposition (qui doit encore être soumise au Sénat en séance plénière puis, le cas échéant, transmise à l’Assemblée nationale qui a, aux termes de la Constitution, le dernier mot).

On comprendrait difficilement que, dans le contexte budgétaire tendu que connaissent nombre d’universités*, des établissements d’enseignement supérieur privé «récupèrent» des crédits… au demeurant au détrimet de la mission «vie étudiante» à laquelle, via les Œuvres universitaires (bourses, logement, restauration) est dévolue le rôle essentiel de faciliter la réussite des étudiants les plus modestes quand on sait, par exemple, les conséquences du travail salarié auquel ils sont souvent astreints sur leurs études.

Dans une période où l’argent est rare et l’argent public «compté», ce dernier doit aller prioritairement vers le service public de l’enseignement supérieur, vers les étudiants parce que le budget doit avoir aussi pour fonction de corriger les inégalités. À l’évidence,, un titre viendrait spontanément à l’esprit du cinéphile informé des difficultés que rencontrent les universités comme leurs étudiants: Proposition indécente.

* Rappelons que seuls les établissements publics — qui accueillent d’ailleurs l’universalité des bacheliers sans discrimination ni sélection — ont le droit d’utiliser cette appellation.

 

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La commission des finances du Sénat propose de retirer près de cinq millions d’euros de la mission «vie étudiante» (qui finance notamment les Œuvres universitaires) pour les attribuer à l’enseignement supérieur privé. L’UNSA Éducation dénonce cette initiative que le Parlement doit écarter.

Lors de l’examen des crédits de la MIRES (mission interministérielle « recherche et enseignement supérieur) le 20 novembre dernier, dans le cadre de la préparation du budget 2014, la commission des finances du Sénat a retenu un amendement du rapporteur spécial Philippe Adnot (non inscrit) pour effectuer un transfert de 4,89 millions d’euros programme 231 (vie étudiante) vers le programme 150 (formations supérieures et recherche universitaire). Ce transfert a pour objectif d’abonder les crédits dédiés aux établissements d’enseignement supérieur privés qui, dans le projet de loi, diminuent de 4,9 M€ comme en 2013. Dans son rapport, le sénateur plaide par ailleurs pour une amélioration du système Sympa.

Le transfert de 4,89 M€ au bénéfice de l’enseignement supérieur privé adopté par la commission des finances du Sénat, le 20 novembre, «a pour objet de réduire la portée de l’effort demandé aux établissements d’enseignement supérieur privés dans le cadre du redressement des comptes publics», a expliqué le sénateur Adnot dans son exposé des motifs, avec la justification suivante: «Si cet effort doit effectivement être partagé par les différents secteurs, il ne doit pas l’être de façon excessive par des établissements privés qui, conventionnés avec l’État, participent aux missions de service de l’enseignement supérieur et comptent un effectif d’environ 76 000 étudiants».

L’UNSA Éducation condamne une telle proposition (qui doit encore être soumise au Sénat en séance plénière puis, le cas échéant, transmise à l’Assemblée nationale qui a, aux termes de la Constitution, le dernier mot).

On comprendrait difficilement que, dans le contexte budgétaire tendu que connaissent nombre d’universités*, des établissements d’enseignement supérieur privé «récupèrent» des crédits… au demeurant au détrimet de la mission «vie étudiante» à laquelle, via les Œuvres universitaires (bourses, logement, restauration) est dévolue le rôle essentiel de faciliter la réussite des étudiants les plus modestes quand on sait, par exemple, les conséquences du travail salarié auquel ils sont souvent astreints sur leurs études.

Dans une période où l’argent est rare et l’argent public «compté», ce dernier doit aller prioritairement vers le service public de l’enseignement supérieur, vers les étudiants parce que le budget doit avoir aussi pour fonction de corriger les inégalités. À l’évidence,, un titre viendrait spontanément à l’esprit du cinéphile informé des difficultés que rencontrent les universités comme leurs étudiants: Proposition indécente.

* Rappelons que seuls les établissements publics — qui accueillent d’ailleurs l’universalité des bacheliers sans discrimination ni sélection — ont le droit d’utiliser cette appellation.