Analyses et décryptages

Santé mentale des élèves de 3e : une jeune fille sur trois en détresse psychique

Un tiers des élèves filles de 3e atteignent un score correspondant à une détresse psychique élevée contre 20% des garçons c’est ce qu’il ressort de la dernière enquête nationale sur la santé mentale des élèves de 3e réalisée en 2017 et dont les résultats viennent d’être publiés par la DREES (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques). Une étude qui interpelle du fait de données inquiétantes alors que la période Covid n’était pas encore en vue.

Ce sont 925 collèges qui ont été sélectionnés pour un panel total de plus de 9.000 élèves dont 80% ont répondu à l’enquête. Quatre ensembles de données ont été pris en compte : un questionnaire renseigné par un médecin ou une infirmière scolaires, un examen individuel de santé, le carnet de santé de chaque élève et un auto-questionnaire de 15 items portant sur le sentiment personnel de l’élève quant à son bien-être et sa santé psychique.

Détresse psychique

A l’issue des réponses, les élèves ont été classés dans six indicateurs de santé mentale (détresse psychique, problèmes de sommeil, se faire vomir, problèmes de comportement alimentaire, actes auto-agressifs, risque suicidaire). Concernant la détresse psychique, les scores des élèves ont été répartis en quatre catégories, les deux premiers correspondant à des niveaux faible et modéré, les deux autres, aux niveaux « détresse élevée et détresse très importante ». Et là, ce sont plus de 23 % de garçons et 44,5 % de filles inscrits dans ces deux cases.

A la question des actes auto-agressifs, ce sont 6,8 % de garçons contre 9,5 % de filles concernés par des actes souvent commis contre eux-mêmes tels que blessures cutanées auto-infligées, brûlure de cigarette ou de briquet, entretien de palies non cicatrisées. A l’indicateur de la tentation suicidaire (pensées suicidaires ou tentatives de suicide), ce sont encore 7,6 % de garçons concernés pour 15% de filles.

Six profils types

L’étude ne s’arrête pas là. Elle dresse ensuite un profil des élèves de 3e en prenant en compte toutes les dimensions de la santé mentale et leurs correspondances multiples à travers six classes de santé mentale ordonnées du meilleur état (classe 1) au moins bon (classe 6). A l’aide de ces tableaux, elle peut observer les données sociales et familiales des élèves, leur mode de vie, leur relation à l’école ou encore leur projet d’avenir à dix ans, et tenter d’affirmer ou d’infirmer des a priori et des interprétations.

Ainsi, il n’y a pas plus (ou presque pas) d’élèves de classe 6 issus d’une famille monoparentale que d’élèves de classes 1, 2 ou 3, et les enfants de cadres sont beaucoup plus nombreux en classe 5 (plus de 5 points au-dessus de la moyenne). Alors que plus de 20 % de l’ensemble des élèves ont une consommation d’écran hebdomadaire considérée comme problématique, ils sont plus d’un tiers des classes 5 et 6. Un élève sur cinq de ces deux dernières classes ne pratique pas de sport et c’est aussi chez ces élèves qu’on constate des pratiques alimentaires désordonnées (peu de cantine et presque pas de petit-déjeuner pour près de la moitié d’entre eux). La consommation d’alcool y est également plus marquée mais plus de 60 % déclarent ne jamais boire d’alcool et n’être jamais en situation d’ivresse ; ils sont 10 % de la classe 6 à avoir pris une fois du cannabis.

Regards différenciés sur l’avenir

Pour ce qui est des relations à l’école, plus on glisse de la classe 1 à la classe 6, plus les statistiques s’élèvent progressivement pour les items « sécher des cours », « victimes de moqueries ou d’insultes », « victime de racket », victime de violences ». Les élèves de classe 6 sont 27 % dans ce dernier cas contre 2 % d’élèves de classe 1 par exemple. Et près d’un tiers de la classe 6 déclare avoir fait face plusieurs fois aux moqueries et aux insultes.

Ultime enseignement, les élèves de classe 1 sont ceux qui croient le plus en leur avenir, estimant à près de 80 % que la famille et la réussite scolaire sont très importantes. Ces statistiques fléchissent chez les élèves de classe 6, qui ne sont plus que 73 et 65 % sur ces deux items, alors que le travail dans dix ans sera important pour 81 % d’entre eux, contre plus de 93 % aux élèves de classe 1.

L’UNSA Education ne peut que se féliciter de la pertinence de cette enquête et demander que les moyens suivent (personnels sociaux, médecine et infirmerie scolaire) pour que la réponse publique soit enfin à la hauteur des enjeux. Ce qui ne semble malheureusement pas la direction prise par les projets budgétaires à venir alors que la période actuelle de souffrance face au confinement tend à une dégradation de cet état de santé psychique des jeunes, état si fragilisé et si inquiétant pour 20 à 30 % des collégiens selon l’enquête. Ce qui est un score d’ampleur considérable.

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Un tiers des élèves filles de 3e atteignent un score correspondant à une détresse psychique élevée contre 20% des garçons c’est ce qu’il ressort de la dernière enquête nationale sur la santé mentale des élèves de 3e réalisée en 2017 et dont les résultats viennent d’être publiés par la DREES (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques). Une étude qui interpelle du fait de données inquiétantes alors que la période Covid n’était pas encore en vue.

Ce sont 925 collèges qui ont été sélectionnés pour un panel total de plus de 9.000 élèves dont 80% ont répondu à l’enquête. Quatre ensembles de données ont été pris en compte : un questionnaire renseigné par un médecin ou une infirmière scolaires, un examen individuel de santé, le carnet de santé de chaque élève et un auto-questionnaire de 15 items portant sur le sentiment personnel de l’élève quant à son bien-être et sa santé psychique.

Détresse psychique

A l’issue des réponses, les élèves ont été classés dans six indicateurs de santé mentale (détresse psychique, problèmes de sommeil, se faire vomir, problèmes de comportement alimentaire, actes auto-agressifs, risque suicidaire). Concernant la détresse psychique, les scores des élèves ont été répartis en quatre catégories, les deux premiers correspondant à des niveaux faible et modéré, les deux autres, aux niveaux « détresse élevée et détresse très importante ». Et là, ce sont plus de 23 % de garçons et 44,5 % de filles inscrits dans ces deux cases.

A la question des actes auto-agressifs, ce sont 6,8 % de garçons contre 9,5 % de filles concernés par des actes souvent commis contre eux-mêmes tels que blessures cutanées auto-infligées, brûlure de cigarette ou de briquet, entretien de palies non cicatrisées. A l’indicateur de la tentation suicidaire (pensées suicidaires ou tentatives de suicide), ce sont encore 7,6 % de garçons concernés pour 15% de filles.

Six profils types

L’étude ne s’arrête pas là. Elle dresse ensuite un profil des élèves de 3e en prenant en compte toutes les dimensions de la santé mentale et leurs correspondances multiples à travers six classes de santé mentale ordonnées du meilleur état (classe 1) au moins bon (classe 6). A l’aide de ces tableaux, elle peut observer les données sociales et familiales des élèves, leur mode de vie, leur relation à l’école ou encore leur projet d’avenir à dix ans, et tenter d’affirmer ou d’infirmer des a priori et des interprétations.

Ainsi, il n’y a pas plus (ou presque pas) d’élèves de classe 6 issus d’une famille monoparentale que d’élèves de classes 1, 2 ou 3, et les enfants de cadres sont beaucoup plus nombreux en classe 5 (plus de 5 points au-dessus de la moyenne). Alors que plus de 20 % de l’ensemble des élèves ont une consommation d’écran hebdomadaire considérée comme problématique, ils sont plus d’un tiers des classes 5 et 6. Un élève sur cinq de ces deux dernières classes ne pratique pas de sport et c’est aussi chez ces élèves qu’on constate des pratiques alimentaires désordonnées (peu de cantine et presque pas de petit-déjeuner pour près de la moitié d’entre eux). La consommation d’alcool y est également plus marquée mais plus de 60 % déclarent ne jamais boire d’alcool et n’être jamais en situation d’ivresse ; ils sont 10 % de la classe 6 à avoir pris une fois du cannabis.

Regards différenciés sur l’avenir

Pour ce qui est des relations à l’école, plus on glisse de la classe 1 à la classe 6, plus les statistiques s’élèvent progressivement pour les items « sécher des cours », « victimes de moqueries ou d’insultes », « victime de racket », victime de violences ». Les élèves de classe 6 sont 27 % dans ce dernier cas contre 2 % d’élèves de classe 1 par exemple. Et près d’un tiers de la classe 6 déclare avoir fait face plusieurs fois aux moqueries et aux insultes.

Ultime enseignement, les élèves de classe 1 sont ceux qui croient le plus en leur avenir, estimant à près de 80 % que la famille et la réussite scolaire sont très importantes. Ces statistiques fléchissent chez les élèves de classe 6, qui ne sont plus que 73 et 65 % sur ces deux items, alors que le travail dans dix ans sera important pour 81 % d’entre eux, contre plus de 93 % aux élèves de classe 1.

L’UNSA Education ne peut que se féliciter de la pertinence de cette enquête et demander que les moyens suivent (personnels sociaux, médecine et infirmerie scolaire) pour que la réponse publique soit enfin à la hauteur des enjeux. Ce qui ne semble malheureusement pas la direction prise par les projets budgétaires à venir alors que la période actuelle de souffrance face au confinement tend à une dégradation de cet état de santé psychique des jeunes, état si fragilisé et si inquiétant pour 20 à 30 % des collégiens selon l’enquête. Ce qui est un score d’ampleur considérable.