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Santé des femmes au travail : un enjeu syndical crucial

Les politiques de santé au travail, souvent centrées sur une norme masculine, négligent les besoins spécifiques des femmes malgré leur forte représentation au ministère de l’Éducation nationale (73,4%). Ce constat met en lumière les lacunes persistantes dans la réponse aux besoins des femmes sur le lieu de travail.

L’UNSA éducation obtient des avancées dans le plan ministériel égalité professionnelle

Pendant la grossesse, les besoins spécifiques de santé, comme les ajustements au temps de travail et au poste, sont parfois difficiles à intégrer avec les exigences professionnelles. L’UNSA Éducation souligne l’importance d’accompagner les politiques d’accompagnement parental avec des aménagements du temps et du poste de travail pour soutenir pleinement les travailleurs concernés.

Le retour au travail après une absence prolongée, comme un congé maternité (applicable aussi cependant pour une « longue maladie », particulièrement après une guérison ou rémission) peut être anxiogène. Pour notre fédération, il est crucial que le ministère propose des aménagements et des reconversions adaptés aux besoins spécifiques des femmes dans ses politiques de ressources humaines. L’UNSA Éducation a notamment obtenu l’intégration d’entretien santé et post-absence, permettant notamment un état des dossiers et de la situation de ceux-ci au retour, dans le cadre du plan ministériel égalité femme-homme.

L’assistance médicale à la procréation affecte profondément la vie professionnelle des femmes, selon 84% des concernées, soulignant l’urgence d’une révision des politiques d’absence pour mieux répondre à leurs besoins.

Quelle prise en compte des pathologies féminines ?

Les pathologies comme l’endométriose et les troubles menstruels, touchant environ 10% des femmes en âge de procréer, sont mal prises en compte, malgré leur impact sur la productivité. L’UNSA Éducation recommande la reconnaissance de l’endométriose comme une affection de longue durée pour un soutien approprié. L’article suivant revient sur un autre tabou français, la ménopause, qui concerne 14 millions de femmes.

L’UNSA Éducation appelle à une transformation des politiques pour mieux répondre aux besoins des femmes au travail, continuant ainsi à promouvoir l’égalité professionnelle et une meilleure qualité de vie au travail pour toutes.

Baromètre UNSA des métiers : les femmes répondent-elles différemment ?

La santé des femmes n’a pas encore fait l’objet d’éditions spécifiques de notre étude annuelle, le baromètre UNSA des métiers, en revanche les différences genrées dans les réponses sont intéressantes à analyser : Par exemple quand on demande aux collègues de lister les trois problèmes prioritaires à améliorer dans leur métier, si les hommes étaient 3 % en 2013 et 5 % en 2024 à indiquer la santé au travail, pour les femmes c’étaient 10 % en 2013 et 20 % en 2024. De même dans l’édition 2024 consacrée à la place du travail dans nos vies, concernant l’exposition aux risques psychosociaux, 35 % des répondants hommes se sont dits concernés par des situations de stress difficiles à gérer…alors que le taux atteignait 51 % chez les femmes.

Ménopause : un sujet tabou dans la société

Un article du monde, en janvier, s’inquiétait du vieillissement de la population enseignante, du fait du manque d’attractivité des métiers de l’éducation et de la réforme des retraites. Ce n’est pas tout, la France est en retard sur un sujet bien plus avancé en Allemagne et en Angleterre : la prise en charge de la ménopause sur le lieu de travail. 73 % des personnels de l’éducation sont des femmes. La ménopause a des conséquences sur la santé au travail entre 45 et 55 ans : difficultés de concentration, insomnie, bouffées de chaleur, voire des problèmes de santé plus graves avec un impact sur la carrière. Le sujet est mal documenté. L’assemblée nationale a lancé une mission d’enquête et l’UNSA éducation a été auditionnée le 24 janvier. C’est un axe essentiel des nouveaux combats pour l’égalité femmes-hommes.

Le congé menstruel est un autre débat d’actualité et existe dans de nombreux pays (Japon, Espagne notamment) pour donner accès à des congés en cas de règles incapacitantes. Il faut en parler dans notre pays.

En proportion, 60 % des proches-aidants sont des femmes. Cette situation, qui croît, a un impact sur la carrière et doit être prise en compte par l’employeur.

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