Retrouver une véritable ambition pour le service public de la Jeunesse et des Sports
Le mandat qui s’achève aura été marqué par la poursuite des régressions dans le secteur de la Jeunesse et des Sports, qui est encore plus affaibli dans ses missions et ses moyens qu’en 2012.
L’Etat a pourtant un rôle essentiel à jouer dans ces domaines, au service de l’Education et de la cohésion sociale.
L’UNSA Education demande à ce que ce secteur du service public retrouve une véritable ambition et les moyens pour mener ses missions. Pour cela, plusieurs importantes décisions sont nécessaires.
Le pôle éducatif
La création d’un grand pôle éducatif interministériel intégrant un ministère Jeunesse et Sports de plein exercice aux côtés de l’Education nationale et l’Enseignement supérieur est la première étape indispensable à cette reconstruction. Cette création avait été promise en 2012 et n’a jamais vu le jour, maintenant ainsi Jeunesse et Sports sous la tutelle du secrétariat général des ministères sociaux au mépris de ses missions éducatrices.
Le rattachement des personnels à la DGRH du MENESR
Ce rattachement, très attendu par les personnels, est une des conditions incontournables de la reconnaissance et de la réaffirmation de leurs missions éducatrices. La DRH des ministères sociaux n’a jamais su gérer des personnels éducatifs comme ceux de Jeunesse et Sports.
Le recrutement et la formation de ces personnels doit pouvoir se faire en cohérence avec ceux des autres personnels analogues au sein du pôle éducatif.
Relancer une véritable politique de Jeunesse
Combinée à une baisse récurrente de moyens, la politique de Jeunesse se réduit de plus en plus depuis 10 ans à de la réparation sociale. La Nation a besoin d’une véritable relance dans ce domaine axée principalement sur l’Education et la prévention.
Un fort rapprochement avec les ministères éducatifs est une piste forte pour tendre vers cela, au service de projets communs.
La mise en œuvre parfois chaotique et désordonnée de politiques récentes (aménagement des rythmes éducatifs par exemple) a démontré qu’un pôle éducatif et cohérent aurait permis de mieux faire.
Une politique du Sport redynamisée
Pour les mêmes raisons, la politique du Sport ne saurait se cantonner au sport de haut niveau. Il faut recréer une dynamique d’animation sportive, s’appuyant sur un maillage territorial dense avec les fédérations et les collectivités territoriales.
Le projet d’accueillir les Jeux Olympiques à Paris en 2024 doit permettre, au-delà du prestige national, d’être une formidable opportunité de relancer le sport de masse. C’est d’ailleurs une condition essentielle pour avoir un vivier de futurs champions et championnes.
L’Etat, avec les fédérations sportives et tous les acteurs éducatifs, a un rôle primordial et nécessaire à mettre en œuvre, comme iinitiateur et stratège.
Une structuration pertinente des services
L’échelon pertinent pour relancer sur le terrain de telles politiques est l’échelon régional auquel les personnels techniques et pédagogiques doivent être rattachés, au service d’une politique nationale.
Une clarification et une simplification de la chaîne hiérarchique et fonctionnelle doit être trouvée pour permettre cela.
Les réformes territoriales successives avec des amalgames ministériels ont engendré une perte dramatique de lisibilité et d’efficacité.
Revivifier les CREPS et les établissements nationaux
Les CREPS, au côté des établissements nationaux (INSEP, ENSM, ENVSP…) doivent voir leur action renforcée au niveau de la formation tant en matière de Sport que de Jeunesse, mais aussi du sport de haut niveau.
Pour cela, ils ont besoins de locaux, d’équipement et de personnels qualifiés en nombre suffisant.
Au sein du pôle éducatif, une synergie avec les ESPé doit pouvoir être trouvée pour plus d’efficacité.
Le maillage territorial des CREPS au sein des nouvelles régions doit être renforcé, tant au service des disciplines que des proximités géographiques.