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Résolution sur l’extrême-droite : Morgane Verviers prend la parole au congrès de l’Internationale de l’éducation

Le 10ème congrès de l'Internationale de l'éducation, qui réunit 383 organisations syndicales à l'échelle mondiale, a lieu tous les 5 ans et il s'est réuni cette année du 27 juillet au 2 août à Buenos Aires, en Argentine. Morgane Verviers, secrétaire générale de l'UNSA Éducation, s'est adressée aux plus de 1000 dirigeants et dirigeantes syndicaux issus de tous les continents pour les alerter sur le danger que représente l'extrême-droite pour les systèmes éducatifs et pour proposer des leviers à même de stopper l'essor des populistes dans les urnes et dans le débat politique.

« En France, nous venons d’échapper à l’arrivée au pouvoir d’un parti d’extrême droite. Cela ne s’est pas fait par hasard car la société civile s’est organisée pour contrer les pronostics. Beaucoup d’organisations syndicales se sont mobilisées en alertant l’ensemble des professionnels de l’éducation car l’extrême-droite c’est de fausses promesses et beaucoup de silences sur la réalité de leur projet.

Ce qui s’est passé en France est à l’image d’une vague plus grande qui touche de nombreux pays. Le populisme est à l’assaut de l’Europe et à travers le monde. Mes camarades, merci pour la résolution qui est proposée à ce sujet dans le cadre de ce congrès. Je crois que d’une certaine façon une partie de la solution, c’est nous ! Tous ces syndicalistes unis aujourd’hui dans cette salle !

Pour l’UNSA Éducation, 3 éléments sont importants comme leviers dans ce combat :

  1. Dénoncer l’extrême-droite ne suffit pas ! Notre travail syndical doit s’intensifier pour améliorer les droits de nos collègues les plus précaires, celles et ceux qui peinent à vivre de leur travail. C’est eux qui sont ciblés par ces discours simplistes, à nous d’obtenir de réelles avancées pour elles et pour eux !
  2. La démocratie, ce n’est pas des mots qui s’apprennent par cœur, ce sont des situations qui se vivent concrètement dans le cadre scolaire et universitaire ! En tant qu’éducateurs et éducatrices, nous devons transmettre aux jeunes l’esprit critique et le pouvoir d’agir.
  3. Il faut proposer une formation à nos cadres syndicaux. Trop de responsables politiques voudraient que les syndicalistes restent à leur place, parlent uniquement des salaires et des conditions de travail. Nous sommes bien plus que cela. Nous défendons les personnels de l’éducation en portant les valeurs d’humanisme, de solidarité et de tolérance.

Je suis éducatrice, et je travaille pour la réussite et l’émancipation de chaque jeune.  Quel que soit sa couleur de peau, son genre, son orientation sexuelle, ou la nationalité de ses parents !

Je suis femme, et je refuse qu’un parti politique puisse me dire ce que je dois faire de mon corps.

Pour toutes ces raisons, je suis allergique à l’idéologie de l’extrême droite.

Je suis syndicaliste et je suis fière que nous puissions adresser ce message fort en tant qu’organisation syndicale internationale. Merci à vous ! »

Discours de Morgane Verviers au 10ème congrès de l’Internationale de l’éducation, Buenos Aires, 1er août 2024

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