Recrutements réservés « Sauvadet » : un bilan décevant
Alors que le dispositif « Sauvadet » entre dans sa dernière ligne droite avec la dernière session de recrutements prévue en 2018, il est temps de dresser un premier bilan de la « déprécarisation » des personnels du ministère de l ‘éducation nationale, de l’enseignement supérieur , de la recherche et de l’innovation.
A l’occasion d’une réunion à la DGRH du ministère, nous avons pu disposer d’un certain nombre d’éléments statistiques permettant d’évaluer la situation des personnels contractuels.
Pas de recul de la précarité
Le premier constat est que le nombre de personnels sous contrat est quasi-stable depuis 2013 et cela malgré la titularisation de plus de 15065 collègues via les recrutements réservés « Sauvadet ». Autrement dit l’administration et ses différents employeurs ont continué massivement à avoir recours aux personnels contractuels pour faire face à leurs besoins.
Pour illustrer ce propos, on comptait 56022 collègues contractuels BiATSS (exerçant des fonctions de personnels bibliothèque, administratifs, santé et sociaux) en 2013, ils sont encore 55476 en 2016.
On dresse le même constat pour les personnels enseignants.
Déjà à mi-parcours de l’entrée en vigueur de la loi Sauvadet du 12 mars 2012, un rapport sénatorial daté de juillet 2014 nous alertait. Je cite :
« Le stock de contractuels, conjoncturellement résorbé par le plan de 2012, se reconstitue inéluctablement. Les non-titulaires sont indispensables au service public: besoins temporaires, vacances d’emplois, fonctions nouvelles…
Mais il importe pour lutter contre la fragilité des contrats d’ajuster au mieux la gestion des ressources humaines afin que le recrutement de non-titulaires soit l’ultime recours pour assurer la continuité du service public, faute de fonctionnaires… »
Ces recommandations n’ont malheureusement pas été suivies d’effets.
Un manque de volonté
Cette absence de volonté publique de répondre aux besoins en permettant de recruter des personnels sous statut ne fait que fragiliser le service public d’éducation et renforcer la précarité.
Consciente et en phase avec les préoccupations de nos collègues contractuels (Voir les résultats du baromètre UNSA de nos métiers), l’UNSA interpellera de nouveau le ministre de l’action et des comptes publics pour que les situations des personnels contractuels soient mieux prises en compte et que des perspectives leur soient proposées.