Quelle école rurale veut-on au 21ème siècle ?

C’est cette question qui anime l’équipe du collège de Faucogney-et-la-Mer, village de 500 habitants sur le plateau des 1000 étangs des Vosges Saônoises. Promis à la fermeture car en perte d’élèves, le principal et l’équipe éducative ont cherché comment  un collège peut être au centre de la vie rurale, et devenir attractif pour faire venir à lui de nouveaux élèves. Depuis trois ans, ils expérimentent soutenu par le Pardie du Rectorat (Pôle Académique Recherche Développement Innovation et Expérimentation). Aujourd’hui, avec une évaluation positive des transformations apportées, le temps est venu de la pérennisation, ce qui va nécessiter des  choix politiques déterminants. Le pari est presque réussi, la dynamique est vraiment engagée ! 
Le contexte
Faucogney-et-la-mer : un village de 500 habitants avec un pôle industriel de 120 salariés (SEB), des services publics  qui ferment les uns après les autres, deux commerces de proximité y survivent (boulangerie, épicerie), une ville à 15 km (Luxeuil 6700 habitants), un collège de 150 élèves, un secteur primaire de moins de 300 élèves dans 8 lieux de scolarisation clairsemés. En 2015,  Rudy Cara est nouvellement nommé principal du collège, il va impulser une réflexion pour endiguer l’inévitable fermeture du collège qui ne cesse de perdre des effectifs en lien avec la baisse démographique du village et de son secteur géographique proche.
Un projet d’établissement innovant
Le projet va s’inscrire dans la réforme du Collège de 2016, et s’appuyer sur le cycle 3 en engageant l’école primaire située en face du collège. Il va se fonder sur une ambition éducative axée sur l’ouverture culturelle et sportive, et sur la connaissance du milieu naturel environnant. Deux sections sportives sont  ouvertes : foot féminin, cyclisme (route et VTT. De multiples conventions de partenariats avec des associations locales vont être validées en conseil d’administration, ce qui va donner vie à des aménagements d’horaires pour que les jeunes bénéficient d’une offre éducative plus large : judo, club de pêche, ping-pong, lire et faire lire, handball, activités manuelles et de nature (mécanique de réparation des vélos, ou construction de nichoirs), … Des élèves sportifs s’inscrivent attirés par cette offre unique, l’internat est proposé au lycée voisin distant d’une quinzaine de km. Mais la commune a bien l’idée de créer sur place un internat, en attendant, un réseau de familles d’accueil se met en place pour éviter les déplacements quotidiens des élèves éloignés, et offrir une alternative à l’internat du lycée. Le collège est également un collège sans portable depuis deux ans, privilégiant la qualité de vie avec une  communication réelle plutôt que virtuelle et laissant  cet outil aux seuls usages pédagogiques encadrés par les enseignants.
La classe de CM1-CM2 voisine est accueillie tous les jours en décloisonnement avec les 6ème en maths, EST, musique, EPS. Les professeurs de ces disciplines interviennent avec la professeure d’école et la professeure documentaliste sur un plateau d’élèves répartis en groupes de compétences. Une moyenne de 45 enfants pour 3 adultes, quelle pédagogie mettre en place pour viser la réussite scolaire ? C’est ainsi que se pensent les contenus éducatifs dans le cadre de concertations et conseils de professeurs. On peut dire qu’à Faucogney, les bases d’une école du socle commun sont posées. Et aucun, des personnels rencontrés ne retournerait en arrière. Les profs du collège ont apprivoisé la peur de s’adresser à de trop « petits » élèves, les professeurs de l’école élémentaire ont aussi trouvé leur place au collège. Même si les cultures professionnelles entre les deux degrés sont bien différentes, et que chacun reconnaît qu’il faut du temps pour réussir à œuvrer ensemble.
Avenir proche
Trois années de travail d’équipe, porté par un chef d’établissement impliqué et moteur, ont permis la mise en place de ce projet d’établissement novateur. Le collège s’est ouvert, a multiplié les activités  culturelles et sportives, a développé une véritable offre éducative globale : à la santé, à l’environnement, à la pratique de l’engagement citoyen, à la maîtrise des compétences du socle commun, aux savoirs êtres. L’équipe éducative avec les personnels enseignants et non enseignants s’est investie. Les agents participent à la bonne marche des sections sportives, en lavant les tenues pleines de boue, par exemple. Le label « innovation » a permis l’octroi d’heures supplémentaires pour faire fonctionner les aménagements horaires. Maintenant que tout est sur les rails, il y a nécessité  de pérenniser, consolider. Sans moyens humains, il n’est pas possible de continuer à accueillir de nouveaux élèves, et le processus d’innovation a ses limites. Ce collège a besoin que les autorités administratives reconnaissent que l’innovation a porté ses fruits, en maintenant  les moyens alloués. Et c’est là que cette équipe attend la réponse à sa question : quelle école rurale veut-on développer au 21ème siècle ? Elle en a trouvé une forme moderne, de qualité et enthousiasmante. A soutenir, à développer, à faire rayonner….

 

 

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C’est cette question qui anime l’équipe du collège de Faucogney-et-la-Mer, village de 500 habitants sur le plateau des 1000 étangs des Vosges Saônoises. Promis à la fermeture car en perte d’élèves, le principal et l’équipe éducative ont cherché comment  un collège peut être au centre de la vie rurale, et devenir attractif pour faire venir à lui de nouveaux élèves. Depuis trois ans, ils expérimentent soutenu par le Pardie du Rectorat (Pôle Académique Recherche Développement Innovation et Expérimentation). Aujourd’hui, avec une évaluation positive des transformations apportées, le temps est venu de la pérennisation, ce qui va nécessiter des  choix politiques déterminants. Le pari est presque réussi, la dynamique est vraiment engagée ! 
Le contexte
Faucogney-et-la-mer : un village de 500 habitants avec un pôle industriel de 120 salariés (SEB), des services publics  qui ferment les uns après les autres, deux commerces de proximité y survivent (boulangerie, épicerie), une ville à 15 km (Luxeuil 6700 habitants), un collège de 150 élèves, un secteur primaire de moins de 300 élèves dans 8 lieux de scolarisation clairsemés. En 2015,  Rudy Cara est nouvellement nommé principal du collège, il va impulser une réflexion pour endiguer l’inévitable fermeture du collège qui ne cesse de perdre des effectifs en lien avec la baisse démographique du village et de son secteur géographique proche.
Un projet d’établissement innovant
Le projet va s’inscrire dans la réforme du Collège de 2016, et s’appuyer sur le cycle 3 en engageant l’école primaire située en face du collège. Il va se fonder sur une ambition éducative axée sur l’ouverture culturelle et sportive, et sur la connaissance du milieu naturel environnant. Deux sections sportives sont  ouvertes : foot féminin, cyclisme (route et VTT. De multiples conventions de partenariats avec des associations locales vont être validées en conseil d’administration, ce qui va donner vie à des aménagements d’horaires pour que les jeunes bénéficient d’une offre éducative plus large : judo, club de pêche, ping-pong, lire et faire lire, handball, activités manuelles et de nature (mécanique de réparation des vélos, ou construction de nichoirs), … Des élèves sportifs s’inscrivent attirés par cette offre unique, l’internat est proposé au lycée voisin distant d’une quinzaine de km. Mais la commune a bien l’idée de créer sur place un internat, en attendant, un réseau de familles d’accueil se met en place pour éviter les déplacements quotidiens des élèves éloignés, et offrir une alternative à l’internat du lycée. Le collège est également un collège sans portable depuis deux ans, privilégiant la qualité de vie avec une  communication réelle plutôt que virtuelle et laissant  cet outil aux seuls usages pédagogiques encadrés par les enseignants.
La classe de CM1-CM2 voisine est accueillie tous les jours en décloisonnement avec les 6ème en maths, EST, musique, EPS. Les professeurs de ces disciplines interviennent avec la professeure d’école et la professeure documentaliste sur un plateau d’élèves répartis en groupes de compétences. Une moyenne de 45 enfants pour 3 adultes, quelle pédagogie mettre en place pour viser la réussite scolaire ? C’est ainsi que se pensent les contenus éducatifs dans le cadre de concertations et conseils de professeurs. On peut dire qu’à Faucogney, les bases d’une école du socle commun sont posées. Et aucun, des personnels rencontrés ne retournerait en arrière. Les profs du collège ont apprivoisé la peur de s’adresser à de trop « petits » élèves, les professeurs de l’école élémentaire ont aussi trouvé leur place au collège. Même si les cultures professionnelles entre les deux degrés sont bien différentes, et que chacun reconnaît qu’il faut du temps pour réussir à œuvrer ensemble.
Avenir proche
Trois années de travail d’équipe, porté par un chef d’établissement impliqué et moteur, ont permis la mise en place de ce projet d’établissement novateur. Le collège s’est ouvert, a multiplié les activités  culturelles et sportives, a développé une véritable offre éducative globale : à la santé, à l’environnement, à la pratique de l’engagement citoyen, à la maîtrise des compétences du socle commun, aux savoirs êtres. L’équipe éducative avec les personnels enseignants et non enseignants s’est investie. Les agents participent à la bonne marche des sections sportives, en lavant les tenues pleines de boue, par exemple. Le label « innovation » a permis l’octroi d’heures supplémentaires pour faire fonctionner les aménagements horaires. Maintenant que tout est sur les rails, il y a nécessité  de pérenniser, consolider. Sans moyens humains, il n’est pas possible de continuer à accueillir de nouveaux élèves, et le processus d’innovation a ses limites. Ce collège a besoin que les autorités administratives reconnaissent que l’innovation a porté ses fruits, en maintenant  les moyens alloués. Et c’est là que cette équipe attend la réponse à sa question : quelle école rurale veut-on développer au 21ème siècle ? Elle en a trouvé une forme moderne, de qualité et enthousiasmante. A soutenir, à développer, à faire rayonner….