Analyses et décryptages

Quand l’écolier est à bout de souffle

Dans un récent entretien télévisé, le neuropsychiatre Boris Cyrulnik s’est formellement exprimé contre la culture américaine du sprint. Culture d’un monde soi-disant « moderne », à la pointe de toutes les avancées de la science et de la recherche, qu’elles soient industrielles, technologiques ou médicales. Pour être en adhésion avec notre civilisation de la performance, il faudait donc que le citoyen « de ce monde » soit toujours dans le premier wagon, le premier de cordée, le premier à franchir la ligne etc.. : en résumé, le premier en tout temps et en tout lieu, et tant pis pour les autres.

Outre l’idée du sprinter qui doit dépasser ses adversaires comme ses propres limites à force d’entraînement, cette image véhicule aussi la métaphore de l’anticipation, de la vélocité, de la vitesse. Et c’est sur ce point que le neuropsychiatre a émis une forte réserve. Qui dit recherche du dépassement, voire du « surpassement » dit pression du résultat et stress, et qui dit stress dit… chez l’élève lambda, altération des capacités trop vite sollicitées, et à un niveau inadéquat pour lui. L’élève se trouve être freiné dans sa croissance, puis en perte de confiance et radié de tout espoir de réussite, à l’instar de ces très jeunes gymnastes « champions avortés » car poussés très tôt à subir – plus qu’à suivre – un entraînement bien trop éprouvant pour leur organisme.

« Un enfant stressé arrive à l’école avec 200 mots de vocabulaire à son actif contre 1000 mots pour un enfant en pleine confiance », assène le neuropsychiatre, invitant notre société à RA-LEN-TIR impérativement au risque de « fabriquer » des générations d’élèves dans l’impossibilité de développer une scolarité motivée, dynamique, pleine d’appétit pour les savoirs. On pourrait alors imaginer, avec pessimisme, si cette observation devenait prophétie ou réalité généralisée, que l’école devienne exclusivement un lieu de remédiation occupé à faire « ralentir » nos élèves surinvestis, surinformés, survitaminés… et super stressés. Il semble aller de soi que l’UNSA Education se déclare parfaitement en phase avec cette préoccupation d’un rythme de vie et d’un rythme scolaire qui permettent à chaque enfant d’être un élève «découvreur de sa personnalité et de ses capacités » selon une horloge interne respectée, et non l’enjeu d’adultes qui projettent à travers leurs progénitures l’ambition de leurs propres compétitions sociales.

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Dans un récent entretien télévisé, le neuropsychiatre Boris Cyrulnik s’est formellement exprimé contre la culture américaine du sprint. Culture d’un monde soi-disant « moderne », à la pointe de toutes les avancées de la science et de la recherche, qu’elles soient industrielles, technologiques ou médicales. Pour être en adhésion avec notre civilisation de la performance, il faudait donc que le citoyen « de ce monde » soit toujours dans le premier wagon, le premier de cordée, le premier à franchir la ligne etc.. : en résumé, le premier en tout temps et en tout lieu, et tant pis pour les autres.

Outre l’idée du sprinter qui doit dépasser ses adversaires comme ses propres limites à force d’entraînement, cette image véhicule aussi la métaphore de l’anticipation, de la vélocité, de la vitesse. Et c’est sur ce point que le neuropsychiatre a émis une forte réserve. Qui dit recherche du dépassement, voire du « surpassement » dit pression du résultat et stress, et qui dit stress dit… chez l’élève lambda, altération des capacités trop vite sollicitées, et à un niveau inadéquat pour lui. L’élève se trouve être freiné dans sa croissance, puis en perte de confiance et radié de tout espoir de réussite, à l’instar de ces très jeunes gymnastes « champions avortés » car poussés très tôt à subir – plus qu’à suivre – un entraînement bien trop éprouvant pour leur organisme.

« Un enfant stressé arrive à l’école avec 200 mots de vocabulaire à son actif contre 1000 mots pour un enfant en pleine confiance », assène le neuropsychiatre, invitant notre société à RA-LEN-TIR impérativement au risque de « fabriquer » des générations d’élèves dans l’impossibilité de développer une scolarité motivée, dynamique, pleine d’appétit pour les savoirs. On pourrait alors imaginer, avec pessimisme, si cette observation devenait prophétie ou réalité généralisée, que l’école devienne exclusivement un lieu de remédiation occupé à faire « ralentir » nos élèves surinvestis, surinformés, survitaminés… et super stressés. Il semble aller de soi que l’UNSA Education se déclare parfaitement en phase avec cette préoccupation d’un rythme de vie et d’un rythme scolaire qui permettent à chaque enfant d’être un élève «découvreur de sa personnalité et de ses capacités » selon une horloge interne respectée, et non l’enjeu d’adultes qui projettent à travers leurs progénitures l’ambition de leurs propres compétitions sociales.