Projet de Loi de finances : Pour l’éducation, un cruel manque de perspectives
L’UNSA Éducation a pris connaissance du projet de loi de finances, tel qu’il sera débattu au parlement, concernant le ministère de l’éducation nationale. Le budget consacré à l’éducation s’établit à 63,7 milliards d’euros, hors pensions. En matière de création d’emplois, la sécurité intérieure et l’armée bénéficient d’une priorité marquée, bien moindre pour la transition écologique et l’éducation. 560 ETP sont ainsi annoncés pour l’éducation nationale, mais les créations annoncées n’ont pas toutes été réalisées si on étudie les budgets des années précédentes, et cette augmentation apparente peut cacher des transferts de supports budgétaires. Le choix gouvernemental étonne et questionne : Veut-on vraiment préparer l’avenir ?
L’UNSA Éducation prend acte des engagements financiers correspondant à l’acte II de l’inclusion, à la réforme du lycée professionnel et aux mesures relatives à la rémunération des personnels annoncées dans la concertation sur l’attractivité du métier enseignant. Mais ils ne viennent pas répondre aux besoins de revalorisation attendus et empêchent de nouvelles revalorisations attendues par l’ensemble des personnels.
L’UNSA Éducation ne peut se satisfaire des arguments évoqués par le gouvernement sur une baisse démographique qui aurait dû entraîner de nombreuses suppressions de postes. La situation grave de pénurie de personnels enseignants dans certaines disciplines et sur certains territoires nécessite des mesures de long terme qui ne peuvent se limiter aux débuts de carrière. Elles doivent engager une revalorisation en profondeur de TOUS les métiers de l’éducation sur le long terme. C’est aussi de la responsabilité d’une nation attachée historiquement à son École, de faire des choix, et de profiter d’une légère baisse démographique pour investir sur la qualité du service public d’éducation.
La deuxième organisation représentative des personnels de l’éducation nationale approuve la priorité annoncée pour le bien-être des élèves, déjà évoquée par le ministre dans sa conférence de presse de rentrée. Les moyens annoncés pour la formation des personnels en santé mentale, pour la lutte contre le harcèlement ou encore sur le bâti scolaire sont une bonne chose mais là encore ils restent bien en deça des besoins. De plus, leur appropriation sur le terrain ne pourra réussir qu’en dégageant du temps pour les personnels, et le bât blesse, car les moyens de remplacement pour la formation ne sont pas prévus et ont été réduits à peau de chagrin depuis plusieurs années.