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Préservons la biodiversité… et restons en bonne santé !

En pleine période de crise sanitaire, l' IPBES, avec l'aide d'expert·es, vient de sortir un rapport, Échapper à l'ère des pandémies1, attestant du lien entre baisse de la biodiversité et augmentation des risques d'épidémies. L'IPBES (La plateforme intergouvernementale de politique scientifique sur la biodiversité et les services écosystémiques) est un organisme qui évalue l'état de la biodiversité et de l'ensemble des écosystèmes. Il répond à des demandes provenant de gouvernements, du secteur privé mais aussi de la société civile. Sa mission, comme le GIEC dans l’étude des évolutions du climat, est de renforcer les politiques scientifiques de la biodiversité et des écosystèmes pour en avoir une utilisation durable et essayer de les préserver, tout en faisant attention au lien entre bien-être humain et développement durable.

En pleine période de crise sanitaire, l’ IPBES, avec l’aide d’expert·es, vient de sortir un rapport, Échapper à l’ère des pandémies1, attestant du lien entre baisse de la biodiversité et augmentation des risques d’épidémies.       L’IPBES (La plateforme intergouvernementale de politique scientifique sur la biodiversité et les services écosystémiques) est un organisme qui évalue l’état de la biodiversité et de l’ensemble des écosystèmes. Il répond à des demandes provenant de gouvernements, du secteur privé mais aussi de la société civile. Sa mission, comme le GIEC dans l’étude des évolutions du climat, est de renforcer les politiques scientifiques de la biodiversité et des écosystèmes pour en avoir une utilisation durable et essayer de les préserver, tout en faisant attention au lien entre bien-être humain et développement durable.

Ce rapport a pour but de poser une base scientifique forte pour limiter les risques de pandémies , voire même d’en empêcher l’émergence. Il s’agit d’essayer d’anticiper, pour avoir un impact positif sur la conservation de la biodiversité. L’exercice n’est pas simple puisqu’il s’agit de trouver des compromis entre ce qui serait des objectifs de prévention et de contrôle des pandémies et des objectifs de maintien de la biodiversité et des écosystèmes.

Établir le lien entre pandémies et perte de biodiversité

Il a donc d’abord fallu prouver que les changements environnementaux produits par l’homme sont à l’origine des pandémies et provoquent des pertes conséquentes dans le monde du vivant. C’est uniquement à partir de cela que les êtres humains peuvent prendre conscience que réduire leurs impacts sur l’environnement, peut aussi réduire le risque de nouvelles pandémies dans le futur et profiter au domaine de la santé.
   En pleine pandémie due au Coronavirus, ce rapport pointe du doigt un problème essentiel. Il montre comment les pandémies émergent de la nature, le rôle des changements que nous introduisons par notre activité dans la naissance de ces pandémies (avec un point particulier sur le commerce des espèces sauvages) et comment nous devons étudier la nature pour mieux comprendre et contrôler les épidémies. Toute cette réflexion et ces recherches sont réalisées dans un seul but: prévenir les pandémies. Sans stratégies préventives, ces dernières émergeront plus souvent, se propageront plus rapidement, tueront plus de personnes et affecteront l’économie mondiale avec un impact plus dévastateur que jamais.

Le rôle des zoonoses

Si nous regardons plus en détails, le rapport nous apprend que la majorité des pandémies historiques que nous avons subies (HIV, Ebola, H1N1, etc) proviennent de notre contact de plus en plus rapproché avec les animaux. Il s’agit de zoonoses, c’est-à-dire de maladies qui se transmettent de vertébrés à l’homme ou inversement. Elles provoquent une souffrance humaine généralisée, et probablement plus de un milliard de dollars de dommages économiques par an. Les expert·es estiment qu’entre 631 000 et 827 000 virus présents dans la nature pourraient infecter les êtres humains. Des pandémies plus fréquentes, plus mortelles et plus coûteuses sont à prévoir si nous continuons sur cette lancée.
   Cela rejoint les propos de Jean-François Guégan, parasitologue, écologue à l’INRAE: «
Par nos pratiques et, plus généralement, nos organisations sociétales, nous interagissons aujourd’hui plus fortement avec les écosystèmes naturels et leur biodiversité. La déforestation en hausse dans les zones inter-tropicales – au Brésil, en Indonésie et en Afrique centrale –, mais aussi la recherche de nouvelles terres pour le développement de l’agriculture et l’installation de populations, sont autant de facteurs qui nous exposent à de nouveaux microbes et nous fait interférer avec des cycles naturels de micro-organismes, animaux en particulier. (…) Ces activités humaines qui ont cours de manière massive dans de très nombreuses régions du monde, «réveillent» en quelque sorte des cycles microbiens naturels, auparavant peu ou jamais exposés aux humains.»2

 

Comment agir?

Pour sortir de cela, nous devons non seulement réagir mais aussi nous concentrer davantage sur la prévention. Pour ce faire, il faut une réelle transformation et réduire les impacts environnementaux causés par une consommation et un comportement non responsables, qui entraînent la perte de biodiversité, le réchauffement climatique et l’émergence de pandémies.

  Alors, quelles options politiques pouvons-nous mettre en œuvre? Le rapport en suggère plusieurs, à différents niveaux. Tout d’abord mettre en place un Conseil intergouvernemental pour prévenir les pandémies. L’approche actuelle est d’essayer de détecter les nouvelles maladies précocement, de les contenir, puis de développer les vaccins et les thérapies pour les contrôler. Cela est destructeur d’un point de vue humain mais aussi au niveau économique. L’impact économique actuel des pandémies est 100 fois supérieur au coût estimé de leur prévention.

  Seulement pour prévenir, il faut s’attaquer aux facteurs de risques, notamment à la déforestation et au commerce des animaux sauvages. En réduisant le commerce des espèces sauvages et la mauvaise utilisation des terres, on peut obtenir des résultats intéressants.

Ce rapport de l’ IPBES nous montre bien le rôle que nous avons à jouer dans la gestion d’éventuelles futures pandémies. Si nous n’agissons pas dans le bon sens, celles-ci pourraient être encore plus redoutables et désastreuses que la Covid. L’UNSA Éducation considère que la défense de la biodiversité constitue un des éléments essentiels qui garantit un équilibre dans les évolutions sociales, économiques et environnementales.


Pour aller plus loin, voir la vidéo de Gilles Bœuf «Covid et biodiversité: quels impacts?».

 

1.Escaping the ‘Era of Pandemics’: Experts Warn Worse Crises to Come Options Offered to Reduce Risk. Voir le rapport dans son intégralité ici

2.Jean-François Guégan, Virus: quand les activités humaines sèment la pandémie, The Conversation

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En pleine période de crise sanitaire, l’ IPBES, avec l’aide d’expert·es, vient de sortir un rapport, Échapper à l’ère des pandémies1, attestant du lien entre baisse de la biodiversité et augmentation des risques d’épidémies.       L’IPBES (La plateforme intergouvernementale de politique scientifique sur la biodiversité et les services écosystémiques) est un organisme qui évalue l’état de la biodiversité et de l’ensemble des écosystèmes. Il répond à des demandes provenant de gouvernements, du secteur privé mais aussi de la société civile. Sa mission, comme le GIEC dans l’étude des évolutions du climat, est de renforcer les politiques scientifiques de la biodiversité et des écosystèmes pour en avoir une utilisation durable et essayer de les préserver, tout en faisant attention au lien entre bien-être humain et développement durable.

Ce rapport a pour but de poser une base scientifique forte pour limiter les risques de pandémies , voire même d’en empêcher l’émergence. Il s’agit d’essayer d’anticiper, pour avoir un impact positif sur la conservation de la biodiversité. L’exercice n’est pas simple puisqu’il s’agit de trouver des compromis entre ce qui serait des objectifs de prévention et de contrôle des pandémies et des objectifs de maintien de la biodiversité et des écosystèmes.

Établir le lien entre pandémies et perte de biodiversité

Il a donc d’abord fallu prouver que les changements environnementaux produits par l’homme sont à l’origine des pandémies et provoquent des pertes conséquentes dans le monde du vivant. C’est uniquement à partir de cela que les êtres humains peuvent prendre conscience que réduire leurs impacts sur l’environnement, peut aussi réduire le risque de nouvelles pandémies dans le futur et profiter au domaine de la santé.
   En pleine pandémie due au Coronavirus, ce rapport pointe du doigt un problème essentiel. Il montre comment les pandémies émergent de la nature, le rôle des changements que nous introduisons par notre activité dans la naissance de ces pandémies (avec un point particulier sur le commerce des espèces sauvages) et comment nous devons étudier la nature pour mieux comprendre et contrôler les épidémies. Toute cette réflexion et ces recherches sont réalisées dans un seul but: prévenir les pandémies. Sans stratégies préventives, ces dernières émergeront plus souvent, se propageront plus rapidement, tueront plus de personnes et affecteront l’économie mondiale avec un impact plus dévastateur que jamais.

Le rôle des zoonoses

Si nous regardons plus en détails, le rapport nous apprend que la majorité des pandémies historiques que nous avons subies (HIV, Ebola, H1N1, etc) proviennent de notre contact de plus en plus rapproché avec les animaux. Il s’agit de zoonoses, c’est-à-dire de maladies qui se transmettent de vertébrés à l’homme ou inversement. Elles provoquent une souffrance humaine généralisée, et probablement plus de un milliard de dollars de dommages économiques par an. Les expert·es estiment qu’entre 631 000 et 827 000 virus présents dans la nature pourraient infecter les êtres humains. Des pandémies plus fréquentes, plus mortelles et plus coûteuses sont à prévoir si nous continuons sur cette lancée.
   Cela rejoint les propos de Jean-François Guégan, parasitologue, écologue à l’INRAE: «
Par nos pratiques et, plus généralement, nos organisations sociétales, nous interagissons aujourd’hui plus fortement avec les écosystèmes naturels et leur biodiversité. La déforestation en hausse dans les zones inter-tropicales – au Brésil, en Indonésie et en Afrique centrale –, mais aussi la recherche de nouvelles terres pour le développement de l’agriculture et l’installation de populations, sont autant de facteurs qui nous exposent à de nouveaux microbes et nous fait interférer avec des cycles naturels de micro-organismes, animaux en particulier. (…) Ces activités humaines qui ont cours de manière massive dans de très nombreuses régions du monde, «réveillent» en quelque sorte des cycles microbiens naturels, auparavant peu ou jamais exposés aux humains.»2

 

Comment agir?

Pour sortir de cela, nous devons non seulement réagir mais aussi nous concentrer davantage sur la prévention. Pour ce faire, il faut une réelle transformation et réduire les impacts environnementaux causés par une consommation et un comportement non responsables, qui entraînent la perte de biodiversité, le réchauffement climatique et l’émergence de pandémies.

  Alors, quelles options politiques pouvons-nous mettre en œuvre? Le rapport en suggère plusieurs, à différents niveaux. Tout d’abord mettre en place un Conseil intergouvernemental pour prévenir les pandémies. L’approche actuelle est d’essayer de détecter les nouvelles maladies précocement, de les contenir, puis de développer les vaccins et les thérapies pour les contrôler. Cela est destructeur d’un point de vue humain mais aussi au niveau économique. L’impact économique actuel des pandémies est 100 fois supérieur au coût estimé de leur prévention.

  Seulement pour prévenir, il faut s’attaquer aux facteurs de risques, notamment à la déforestation et au commerce des animaux sauvages. En réduisant le commerce des espèces sauvages et la mauvaise utilisation des terres, on peut obtenir des résultats intéressants.

Ce rapport de l’ IPBES nous montre bien le rôle que nous avons à jouer dans la gestion d’éventuelles futures pandémies. Si nous n’agissons pas dans le bon sens, celles-ci pourraient être encore plus redoutables et désastreuses que la Covid. L’UNSA Éducation considère que la défense de la biodiversité constitue un des éléments essentiels qui garantit un équilibre dans les évolutions sociales, économiques et environnementales.


Pour aller plus loin, voir la vidéo de Gilles Bœuf «Covid et biodiversité: quels impacts?».

 

1.Escaping the ‘Era of Pandemics’: Experts Warn Worse Crises to Come Options Offered to Reduce Risk. Voir le rapport dans son intégralité ici

2.Jean-François Guégan, Virus: quand les activités humaines sèment la pandémie, The Conversation