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Premier bilan mensuel des atteintes à la laïcité : que retenir ?

Alors qu’un hommage a été rendu dans les établissements scolaires à Samuel Paty ces 14 et 17 octobre derniers, deux ans après son assassinat, la question du respect des principes de laïcité reste entière. Ainsi, les premiers chiffres du nouveau bilan mensuel des atteintes à la laïcité peuvent inquiéter : une hausse des signalements est confirmée avec 313 situations pour le mois de septembre 2022 sur plus de 59 000 établissements scolaires. Mais qu’en est-il réellement ? L’UNSA Éducation tente de faire le point.

Atteintes à la laïcité, de quoi parle-t-on ?

Plus de la moitié des faits signalés pour ce mois de septembre 2022 ont lieu dans les lycées et la majorité proviennent des élèves. Il s’agit dans 54% des cas de ports de signes ostentatoires et de tenues religieuses, ce qui correspond à la situation qui enregistre la plus forte augmentation. En effet, les situations de refus d’activité scolaire, de contestations d’enseignement ou de toutes autres formes d’atteintes à la laïcité, quant à elles, stagnent ou diminuent.

Des atteintes ciblées sur le vestimentaires : que dit la loi ?

La loi du 15 mars 2004 dont les modalités d’application sont précisées dans la circulaire du 18 mai 2004, spécifie que : « dans les écoles, les collèges et les lycées publics, le port de signes ou tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse est interdit”.  Les atteintes à la laïcité concernant le port de tenues religieuses, posent donc plusieurs questions. En effet, les récents débats à propos du port de tenues considérés comme des vêtements ostensibles font-elles parties de ces atteintes ? On considère ainsi que les abayas (vêtement féminin long porté par-dessus d’autres vêtements) ou les qamis ( longue tunique pour les hommes) sont des tenues qui entrent dans la catégorie de vêtements montrant ostensiblement l’appartenance religieuse et à ce titre doivent être interdits dans les enceintes scolaires. De plus, certaines situations nécessitent une appréciation au cas par cas et une prise en charge sur la durée qui permettent de comprendre les motivations profondes des agissements d’un ou d’une élève. Cela passe par un travail au quotidien des équipes pédagogiques mais aussi par le rappel de consignes claires en provenance du Ministère de l’éducation nationale.

Une logique de transparence nécessaire et salutaire

La volonté du ministre de l’EN de transparence est une bonne chose et dresser un bilan mensuel sur les atteintes à la laïcité permet d’aborder plus finement les éventuels problèmes. Néanmoins, les chiffres ne doivent pas faire oublier la réalité du terrain très différente d’un établissement à l’autre ou d’une académie à une autre.

La question centrale est donc avant tout de savoir ce que l’institution fait de ces chiffres. En la matière, l’information doit s’accompagner d’une véritable formation à l’ensemble des personnels. Si celle-ci a été impulsée ces deux dernières années à marche forcée suite à un événement tragique, elle doit être renforcée et consolidée. La laïcité est au centre du projet éducatif et syndical de l’UNSA Éducation et notre fédération ne le rappellera jamais assez, l’ensemble de la communauté éducative a besoin d’être formée, accompagnée et soutenue pour faire face à des situations qui sont souvent plus complexes qu’il n’y paraît et qui nécessitent une véritable expertise. 

 

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