Pour négocier, il faut être deux!

Le 13 février 2014, Marylise Lebranchu rencontrera les organisations de la Fonction publique pour définir le cadre des négociations prévues dans la Fonction publique. Apportera-t-elle les clarifications nécessaires demandées par l'UNSA?

Le 13 février 2014, Marylise Lebranchu rencontrera les organisations de la Fonction publique pour définir le cadre des négociations prévues dans la Fonction publique. Apportera-t-elle les clarifications nécessaires demandées par l’UNSA?

Jeudi 13 février doit être la «séance conclusive» de la première phase des discussions d’ensemble de ce qu’on appelle la négociation «PPCR» (parcours professionnels; carrières; rémunérations). Une négociation globale portant notamment, mais pas seulement, sur la refonte de la grille de la Fonction publique et concernant l’ensemble des agents dans les trois versants (État, territoriale, hospitalière) qui concourent à ce service public que nous avons au cœur: non seulement pour le défendre, mais surtout pour le promouvoir..

À ce stade, nous n’en sommes pas encore au fond de la négociation, mais à un accord de méthode englobant les thématiques retenues. L’UNSA, par son histoire et par nature, est attachée à la négociation, fût-elle difficile: c’est justement dans les situations les moins évidentes que le rôle des organisations syndicales est de lutter pied à pied pour améliorer (ou défendre le cas échéant) la situation des salariés.

Nous savons que la plus belle des revendications, tant qu’elle reste dans cet état, ne change pas concrètement les choses et nous, sans démagogie mais avec opiniâtreté, nous voulons du concret pour les personnels. Mais nous savons aussi que, pour négocier, il faut être deux.

Est-ce le cas? Être deux, signifie bien que s’engagent les deux parties en présence: l’État, qui est le pilote pour les employeurs publics; les organisations syndicales — du moins celles qui assument leurs responsabilités. S’engager, c’est définir ensemble quel est l’objet de la négociation, mais aussi admettre que l’engagement n’est pas seulement l’engagement unilatéral de l’autre partie. C’est aussi, contrairement à ce que l’on a constaté dans les récentes discussions sur les régimes indemnitaires, considérer que les lignes peuvent réellement bouger.

Notre volonté : la reconnaissance légitime
des fonctions et des missions

Nous avons bien senti que, dans les longues discussions préparatoires, une insistance forte et même lourde était mise sur des sujets intéressant l’Administration avec un grand A, comme une certaine vision de la gestion managériale ou la mobilité, qu’il faudrait examiner avant même de redéfinir le cadre statutaire dans lequel évoluent les personnels.

L’UNSA n’est pas fermée aux évolutions: la Fonction publique, c’est à la fois le respect de certains fondamentaux (la carrière statutaire fondée sur le recrutement par concours) et l’adaptation à la vie, aux niveaux de qualifications, aux attentes qu’a la société pour un service public efficace et socialement juste. Contrairement à d’autres, nous ne faisons pas du statut modèle 1946 ou modèle 1983 un système figé: la force même du statut général, c’est de rester fidèle à des principes structurants et de permettre les évolutions dans la durée. Mais, comme l’a déjà exprimé avec netteté l’UNSA Fonction publique, en la matière, les évolutions ne peuvent être décidées de manière unilatérale, dans des projets ficelés ne bougeant qu’à la marge.

Surtout — même si l’on ne méconnaît pas l’importance des autres —, le premier sujet est, pour l’UNSA, la question des rémunérations et de la reconnaissance (ou de la non-reconnaissance) des personnels qu’impliquent les réponses données aux attentes de nos collègues.

Si la Cour des comptes s’ingénie à répéter, de rapport en déclarations, les leviers sur lesquels le Gouvernement peut agir pour satisfaire son obsession de baisse de la masse salariale, pour notre part, nous souhaitons que soient utilisés ces mêmes leviers pour assurer aux fonctionnaires la légitime reconnaissance de leurs fonctions et de leurs missions comme de leurs qualifications (y compris celles qu’ils ont acquises dans l’exercice de leur expérience professionnelle).

Depuis quatre ans, la valeur du point d’indice est gélée; depuis plus longtemps, les rémunérations ont progressé moins vite que l’inflation, même réduite. Le rôle des avancements d’échelon, aujourd’hui, est moins, de fait, le déroulement progressif d’une carrière que le maintien ou le rattrapage des pertes subies en termes de pouvoir d’achat. À ce stade, évoquer la perspective de bloquer les avancements a quelque chose d’indécent au-delà même de son caractère inacceptable pour les agents, d’autant plus que l’application des premières mesures n’interviendrait (dans la première vision du Gouvernement) qu’à partir de 2016.

D’indispensables clarifications devront être apportée par la ministre de la Fonction publique lors de la rencontre du 13 février prochain. L’UNSA l’a fait savoir à ses interlocuteurs: pour négocier, il faut être deux.

Sélectionnés pour vous
+ d’actualités nationales

Le 13 février 2014, Marylise Lebranchu rencontrera les organisations de la Fonction publique pour définir le cadre des négociations prévues dans la Fonction publique. Apportera-t-elle les clarifications nécessaires demandées par l’UNSA?

Jeudi 13 février doit être la «séance conclusive» de la première phase des discussions d’ensemble de ce qu’on appelle la négociation «PPCR» (parcours professionnels; carrières; rémunérations). Une négociation globale portant notamment, mais pas seulement, sur la refonte de la grille de la Fonction publique et concernant l’ensemble des agents dans les trois versants (État, territoriale, hospitalière) qui concourent à ce service public que nous avons au cœur: non seulement pour le défendre, mais surtout pour le promouvoir..

À ce stade, nous n’en sommes pas encore au fond de la négociation, mais à un accord de méthode englobant les thématiques retenues. L’UNSA, par son histoire et par nature, est attachée à la négociation, fût-elle difficile: c’est justement dans les situations les moins évidentes que le rôle des organisations syndicales est de lutter pied à pied pour améliorer (ou défendre le cas échéant) la situation des salariés.

Nous savons que la plus belle des revendications, tant qu’elle reste dans cet état, ne change pas concrètement les choses et nous, sans démagogie mais avec opiniâtreté, nous voulons du concret pour les personnels. Mais nous savons aussi que, pour négocier, il faut être deux.

Est-ce le cas? Être deux, signifie bien que s’engagent les deux parties en présence: l’État, qui est le pilote pour les employeurs publics; les organisations syndicales — du moins celles qui assument leurs responsabilités. S’engager, c’est définir ensemble quel est l’objet de la négociation, mais aussi admettre que l’engagement n’est pas seulement l’engagement unilatéral de l’autre partie. C’est aussi, contrairement à ce que l’on a constaté dans les récentes discussions sur les régimes indemnitaires, considérer que les lignes peuvent réellement bouger.

Notre volonté : la reconnaissance légitime
des fonctions et des missions

Nous avons bien senti que, dans les longues discussions préparatoires, une insistance forte et même lourde était mise sur des sujets intéressant l’Administration avec un grand A, comme une certaine vision de la gestion managériale ou la mobilité, qu’il faudrait examiner avant même de redéfinir le cadre statutaire dans lequel évoluent les personnels.

L’UNSA n’est pas fermée aux évolutions: la Fonction publique, c’est à la fois le respect de certains fondamentaux (la carrière statutaire fondée sur le recrutement par concours) et l’adaptation à la vie, aux niveaux de qualifications, aux attentes qu’a la société pour un service public efficace et socialement juste. Contrairement à d’autres, nous ne faisons pas du statut modèle 1946 ou modèle 1983 un système figé: la force même du statut général, c’est de rester fidèle à des principes structurants et de permettre les évolutions dans la durée. Mais, comme l’a déjà exprimé avec netteté l’UNSA Fonction publique, en la matière, les évolutions ne peuvent être décidées de manière unilatérale, dans des projets ficelés ne bougeant qu’à la marge.

Surtout — même si l’on ne méconnaît pas l’importance des autres —, le premier sujet est, pour l’UNSA, la question des rémunérations et de la reconnaissance (ou de la non-reconnaissance) des personnels qu’impliquent les réponses données aux attentes de nos collègues.

Si la Cour des comptes s’ingénie à répéter, de rapport en déclarations, les leviers sur lesquels le Gouvernement peut agir pour satisfaire son obsession de baisse de la masse salariale, pour notre part, nous souhaitons que soient utilisés ces mêmes leviers pour assurer aux fonctionnaires la légitime reconnaissance de leurs fonctions et de leurs missions comme de leurs qualifications (y compris celles qu’ils ont acquises dans l’exercice de leur expérience professionnelle).

Depuis quatre ans, la valeur du point d’indice est gélée; depuis plus longtemps, les rémunérations ont progressé moins vite que l’inflation, même réduite. Le rôle des avancements d’échelon, aujourd’hui, est moins, de fait, le déroulement progressif d’une carrière que le maintien ou le rattrapage des pertes subies en termes de pouvoir d’achat. À ce stade, évoquer la perspective de bloquer les avancements a quelque chose d’indécent au-delà même de son caractère inacceptable pour les agents, d’autant plus que l’application des premières mesures n’interviendrait (dans la première vision du Gouvernement) qu’à partir de 2016.

D’indispensables clarifications devront être apportée par la ministre de la Fonction publique lors de la rencontre du 13 février prochain. L’UNSA l’a fait savoir à ses interlocuteurs: pour négocier, il faut être deux.