Plan gouvernemental : y aura-t-il de l’eau en France cet été ?
Garantir de l’eau pour tous et toutes, de qualité et préserver les écosystèmes
Les 53 mesures visent à répondre à trois enjeux majeurs : sobriété des usages, qualité et disponibilité de la ressource. L’eau est une ressource indispensable pour notre santé, nos écosystèmes et notre économie. Ce plan devrait notamment permettre d’améliorer la réponse face aux crises de sécheresse. Elle est essentielle pour de nombreux usages : consommation d’eau potable, usages agricoles, industriels, ou encore énergie. Par exemple, 12% de l’eau utilisée en France l’est pour le fonctionnement de nos centrales nucléaires. L’eau est aussi une ressource en tension. En effet, elle est le premier marqueur du changement climatique. Les experts évaluent entre -10% et -40% la diminution de la disponibilité en eau en France dans les prochaines décennies. Les périodes de sécheresse seront plus fréquentes. L’hiver 2022-2023 a battu un record de 32 jours sans pluie et les nappes phréatiques ne sont pas suffisamment remplies, cela pose de fortes inquiétudes sur la disponibilité en eau au cours de l’été à venir. Le plan “eau” vise ainsi à s’adapter dès aujourd’hui afin de changer nos habitudes pour essayer de mieux préserver cette ressource.
Un plan articulé autour de 5 axes
Les 53 mesures s’inscrivent dans une stratégie décliné en 5 volets pour :
- accélérer la sobriété (faire des économies d’eau) ;
- lutter contre les fuites ;
- prévenir les pollutions ;
- améliorer la gouvernance de la gestion de l’eau et mettre en œuvre une tarification adaptée ;
- prévenir les épisodes de sécheresse.
Chacun de ces axes disposent d’objectifs propres pour lesquels l’État s’engage à rendre compte des avancées et à actualiser le plan autant que besoin. L’ambition affichée est d’atteindre d’ici 2030 une économie d’eau de 10%.
Quelques exemples de mesures
Ce plan de sobriété s’inspire de ce qui a été fait pour l’énergie l’hiver dernier. Ainsi, le gouvernement souhaite impliquer les citoyens avec par exemple la mise en place d’un “EcoWatt de l’eau », sur le modèle de l’application développée pour réduire la consommation d’électricité en cas de risques de coupure. Autre mesure pour inciter les Français·es à limiter leur consommation, une « tarification progressive et responsable » de l’eau. Les premiers mètres cubes seront ainsi « facturés à un prix modeste, proche du prix coûtant« , mais « au-delà d’un certain niveau », le prix du mètre cube sera plus élevé, une pratique éprouvée dans certains territoires. Un autre levier est celui du recyclage des eaux usées, pour lequel la France est à la traîne avec seulement 1% d’eaux usées recyclées actuellement, contre 10% en Italie et 20% en Espagne.
À l’UNSA Éducation nous souhaitons encourager ce plan “eau” qui vise à agir pour la préservation d’une ressource essentielle, tout en s’adaptant aux répercussions du réchauffement climatique. Si cela va dans le bon sens, il est primordial de s’assurer que les efforts soient généralisés à l’ensemble de la société : industries, agricultures, énergie et ne fragilisent pas les citoyen·nes les plus exposé·es. La période qui s’ouvre semble marquée par un manque de précipitations et une raréfaction de l’eau dans de nombreux territoires : serons-nous obligés d’aller plus loin dans les mesures proposées pour faire face au changement climatique cet été ?
Pour aller plus loin