Plan d’action pour l’égalité : un an après

Nous avons toutes et tous encore en tête l’histoire de ce plan d’action pour l’égalité entre les filles et les garçons à l’école, « remplaçant », ou plutôt, « successeur » des ABCD de l’égalité. Ayant pris effet à la rentrée 2014, il est axé sur la formation des cadres de l’éducation nationale, des enseignantes et enseignants, à laquelle s’ ajoute une offre de formation continue en ligne pour l’ensemble des enseignants.
 

Alors, un an après, quel bilan pouvons-nous en tirer ?

Une incitation insuffisante de la part de l’institution

Sur le moteur de recherche du site de l’éducation nationale « plan d’action pour l’égalité » renvoie à une page en date du 30 juin 2014. Sur la page d’accueil actuelle du ministère, rien d’apparent, contrairement à ce qui avait été le cas lors de la mise en place des ABCD qui figuraient en bonne place et en exergue sur le site. On finit par trouver, après de nombreux tâtonnements, la fiche du dossier de presse de rentrée sur « la prévention et la lutte contre les discriminations à l’école » dans laquelle un paragraphe est consacré au Plan d’action qui entre dans sa deuxième année et doit « voir se poursuivre les formations organisées en 2014-2015 » et le site « outils pour l’égalité » s’enrichir de nouveaux contenus et de nouvelles fonctionnalités ».

Mais avant de poursuivre dans cette voie, ne faudrait-il pas tirer un bilan de l’année écoulée ? De la mise en place effective des formations, de l’utilisation des outils mis à disposition, des difficultés rencontrées ….

Des acteurs déçus ou démobilisés

Les retours que nous en avons sont décevants. Si, « techniquement », les formations (il s’agit souvent de formations hybrides qui s’appuient sur le numérique) sont réalisables, elles peinent à l’être dans la réalité. Pris dans un emploi du temps pléthorique et des plans de formation déjà complets, tant les cadres de l’éducation nationale que les enseignantes et enseignants, n’ont pas su ou pas pu accorder autant d’importance au sujet qu’il le mériterait.

On constate une situation disparate selon les endroits, liée au bon vouloir de quelques-unes et de quelques-uns. Les ressources et les pistes pédagogiques s’avèrent décevantes et, il y a quelques mois, un collectif d’universitaires spécialistes des questions de genre s’alarmaient à leur tour du recul de l’Education nationale en matière d’action pour l’égalité.

Des réponses « techniques » à des enjeux de société

Comprendre les enjeux des questions de l’égalité relève d’une démarche qui n’est pas forcément innée. Pour admettre, et pour avoir envie de combattre les stéréotypes, il est nécessaire de les comprendre et d’avoir été informés… parfois malgré soi. Cette information, ces formations, si elles restent du domaine du volontariat, si elles ne sont pas contraignantes ne se feront pas spontanément…les contraintes temporelles sont déjà tellement fortes pour la plupart des actrices et des acteurs de l’éducation nationale que ces thèmes de société, s’ils en mobilisent quelques-unes et quelques un (encore plutôt quelques-unes d’ailleurs) resteront lettre morte pour une majorité.
Là est toute la problématique. Les ABCD avaient certes créé, en se heurtant à leurs opposants sur des éléments de valeur, un choc ; choc salutaire si on allait jusqu’au bout du cheminement. En faisant marche arrière (parce qu’au final c’est bien de cela qu’il s’agit), l’institution a traité ces questions d’un point de vue technique (difficilement déclinable dans la réalité du quotidien des collègues) et non d’un point de vue des valeurs et de la société que nous voulons.

C’est cet aspect que nous devrons continuer à défendre pour que toutes et tous prennent conscience de l’importance d’éduquer à l’égalité, et disposent des outils pertinents pour le faire. Pour que, enfin, dans quelques années, une dépêche n’affiche plus, comme cela a été le cas il y a quelques jours, les noms des « 30 proviseurs de lycées aux effectifs CPGE les plus importants » parmi lesquels on ne dénombre que 2 femmes !

L’UNSA Éducation demandera prochainement une audience à ce sujet au ministère de l’éducation nationale et vous tiendra, bien entendu, informés de la suite qui sera donnée….

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Alors, un an après, quel bilan pouvons-nous en tirer ?

Une incitation insuffisante de la part de l’institution

Sur le moteur de recherche du site de l’éducation nationale « plan d’action pour l’égalité » renvoie à une page en date du 30 juin 2014. Sur la page d’accueil actuelle du ministère, rien d’apparent, contrairement à ce qui avait été le cas lors de la mise en place des ABCD qui figuraient en bonne place et en exergue sur le site. On finit par trouver, après de nombreux tâtonnements, la fiche du dossier de presse de rentrée sur « la prévention et la lutte contre les discriminations à l’école » dans laquelle un paragraphe est consacré au Plan d’action qui entre dans sa deuxième année et doit « voir se poursuivre les formations organisées en 2014-2015 » et le site « outils pour l’égalité » s’enrichir de nouveaux contenus et de nouvelles fonctionnalités ».

Mais avant de poursuivre dans cette voie, ne faudrait-il pas tirer un bilan de l’année écoulée ? De la mise en place effective des formations, de l’utilisation des outils mis à disposition, des difficultés rencontrées ….

Des acteurs déçus ou démobilisés

Les retours que nous en avons sont décevants. Si, « techniquement », les formations (il s’agit souvent de formations hybrides qui s’appuient sur le numérique) sont réalisables, elles peinent à l’être dans la réalité. Pris dans un emploi du temps pléthorique et des plans de formation déjà complets, tant les cadres de l’éducation nationale que les enseignantes et enseignants, n’ont pas su ou pas pu accorder autant d’importance au sujet qu’il le mériterait.

On constate une situation disparate selon les endroits, liée au bon vouloir de quelques-unes et de quelques-uns. Les ressources et les pistes pédagogiques s’avèrent décevantes et, il y a quelques mois, un collectif d’universitaires spécialistes des questions de genre s’alarmaient à leur tour du recul de l’Education nationale en matière d’action pour l’égalité.

Des réponses « techniques » à des enjeux de société

Comprendre les enjeux des questions de l’égalité relève d’une démarche qui n’est pas forcément innée. Pour admettre, et pour avoir envie de combattre les stéréotypes, il est nécessaire de les comprendre et d’avoir été informés… parfois malgré soi. Cette information, ces formations, si elles restent du domaine du volontariat, si elles ne sont pas contraignantes ne se feront pas spontanément…les contraintes temporelles sont déjà tellement fortes pour la plupart des actrices et des acteurs de l’éducation nationale que ces thèmes de société, s’ils en mobilisent quelques-unes et quelques un (encore plutôt quelques-unes d’ailleurs) resteront lettre morte pour une majorité.
Là est toute la problématique. Les ABCD avaient certes créé, en se heurtant à leurs opposants sur des éléments de valeur, un choc ; choc salutaire si on allait jusqu’au bout du cheminement. En faisant marche arrière (parce qu’au final c’est bien de cela qu’il s’agit), l’institution a traité ces questions d’un point de vue technique (difficilement déclinable dans la réalité du quotidien des collègues) et non d’un point de vue des valeurs et de la société que nous voulons.

C’est cet aspect que nous devrons continuer à défendre pour que toutes et tous prennent conscience de l’importance d’éduquer à l’égalité, et disposent des outils pertinents pour le faire. Pour que, enfin, dans quelques années, une dépêche n’affiche plus, comme cela a été le cas il y a quelques jours, les noms des « 30 proviseurs de lycées aux effectifs CPGE les plus importants » parmi lesquels on ne dénombre que 2 femmes !

L’UNSA Éducation demandera prochainement une audience à ce sujet au ministère de l’éducation nationale et vous tiendra, bien entendu, informés de la suite qui sera donnée….