PISA, de quoi parle-t-on?

La nouvelle enquête du Programme international de suivi des acquis des élèves, dit classement PISA a été livrée ce mardi 6 décembre. Repris, commenté et analysé en France, mais aussi dans le monde entier, qu’est-ce que PISA ?

2000 – 2015 : de 32 à 72 pays

Crée en 1961 l’OCDE est convaincue de l’importance de l’éducation tant pour le développement économique des pays que pour le bien-être des individus. Si en 1962 sort une esquisse d’évaluation que testent 12 pays, c’est en 2001 que paraissent les premiers résultats tels qu’on les connait.

Pour la sixième édition, ce sont 72 pays et économies qui ont participé : des pays de l’OCDE mais également des pays partenaires non membres.

Une alerte tous les 3 ans

Depuis le lancement, les résultats PISA sont rendus tous les 3 ans. Ils sont commentés par l’OCDE mais également au sein des instances gouvernementales des pays. Accessibles par le grand public, ils sont largement relayés par les médias spécialisés ou généralistes, et les décideurs, renforçant ainsi l’effet palmarès du classement.

Eloigné des programmes scolaires, limité à 3 domaines et inscrit dans le temps, sont des éléments qui expliquent sans doute la notoriété de PISA.
Dans « L’Elitisme républicain- L’École française à l’épreuve des comparaisons internationales », les sociologues Christian Baudelot et Roger Establet soulignent la qualité de la démarche : « les statisticiens qui ont mis au point ces enquêtes ont fait preuve d’une prudence et d’une rigueur remarquables ».

En effet, malgré les débats sur la méthode, l’utilité et les potentielles dérives, il lui est reconnu le fait d’inciter pouvoirs et opinions publiques à regarder de plus près le fonctionnement de leur système éducatif. Dans de nombreux pays, ce sont des points de départ à des nouvelles mesures nouveaux programmes…

Litteratie, 3 domaines évalués

En 2000, l’OCDE définie la litteratie comme l’« aptitude à comprendre et à utiliser l’information écrite dans la vie courante, à la maison, au travail et dans la collectivité en vue d’atteindre des buts personnels et d’étendre ses connaissances et ses capacités. »

Les enquêtes se focalisent sur trois types de littératie : compréhension de l’écrit, littératie mathématique, et littératie scientifique.

Ainsi PISA, c’est évaluer ce que les élèves de 15 ans savent et ce qu’ils peuvent faire avec ce qu’ils savent. Leur capacité à l’utiliser pour résoudre les problèmes qu’ils pourront de rencontrer dans la « vie réelle ».

PISA 2015, c’est plus de 500 000 élèves

Dans chacun des 72 pays, un échantillon représentatif d’élèves est soumis aux épreuves. Dans son récent rapport, le CNESCO rappelle qu’ « en France, cet échantillon est habituellement de l’ordre de 5 000 élèves, répartis dans quelque 200 établissements publics et privés » et que « dans chaque établissement de l’échantillon, une ou plusieurs classes est sélectionnée au hasard, et dans chacune de ces classes un nombre précis d’élèves est choisi au hasard. »

En attendant 2021…

Faut-il rappeler qu’en politique le temps zéro n’existe pas?
Soyons précis, les résultats ne rendent pas compte des effets des réformes mises en œuvre. En France, les élèves évalués en 2015 avaient déjà quitté l’école primaire au moment des premières réformes en 2012. Ce sont les élèves qui ont vu passé les réformes Fillon, Darcos et Chatel.

C’est à partir de 2018 et surtout en 2021 que PISA évaluera les effets de la Refondation.


Pour aller plus loin :

« PISA : Ne pas se tromper de cible et amplifier la Refondation », communiqué de presse de l’UNSA Education – 6 décembre 2016

Acquis des élèves : comprendre les évaluations internationales PISA TIMSS,
 

Sélectionnés pour vous
+ d’actualités nationales

La nouvelle enquête du Programme international de suivi des acquis des élèves, dit classement PISA a été livrée ce mardi 6 décembre. Repris, commenté et analysé en France, mais aussi dans le monde entier, qu’est-ce que PISA ?

2000 – 2015 : de 32 à 72 pays

Crée en 1961 l’OCDE est convaincue de l’importance de l’éducation tant pour le développement économique des pays que pour le bien-être des individus. Si en 1962 sort une esquisse d’évaluation que testent 12 pays, c’est en 2001 que paraissent les premiers résultats tels qu’on les connait.

Pour la sixième édition, ce sont 72 pays et économies qui ont participé : des pays de l’OCDE mais également des pays partenaires non membres.

Une alerte tous les 3 ans

Depuis le lancement, les résultats PISA sont rendus tous les 3 ans. Ils sont commentés par l’OCDE mais également au sein des instances gouvernementales des pays. Accessibles par le grand public, ils sont largement relayés par les médias spécialisés ou généralistes, et les décideurs, renforçant ainsi l’effet palmarès du classement.

Eloigné des programmes scolaires, limité à 3 domaines et inscrit dans le temps, sont des éléments qui expliquent sans doute la notoriété de PISA.
Dans « L’Elitisme républicain- L’École française à l’épreuve des comparaisons internationales », les sociologues Christian Baudelot et Roger Establet soulignent la qualité de la démarche : « les statisticiens qui ont mis au point ces enquêtes ont fait preuve d’une prudence et d’une rigueur remarquables ».

En effet, malgré les débats sur la méthode, l’utilité et les potentielles dérives, il lui est reconnu le fait d’inciter pouvoirs et opinions publiques à regarder de plus près le fonctionnement de leur système éducatif. Dans de nombreux pays, ce sont des points de départ à des nouvelles mesures nouveaux programmes…

Litteratie, 3 domaines évalués

En 2000, l’OCDE définie la litteratie comme l’« aptitude à comprendre et à utiliser l’information écrite dans la vie courante, à la maison, au travail et dans la collectivité en vue d’atteindre des buts personnels et d’étendre ses connaissances et ses capacités. »

Les enquêtes se focalisent sur trois types de littératie : compréhension de l’écrit, littératie mathématique, et littératie scientifique.

Ainsi PISA, c’est évaluer ce que les élèves de 15 ans savent et ce qu’ils peuvent faire avec ce qu’ils savent. Leur capacité à l’utiliser pour résoudre les problèmes qu’ils pourront de rencontrer dans la « vie réelle ».

PISA 2015, c’est plus de 500 000 élèves

Dans chacun des 72 pays, un échantillon représentatif d’élèves est soumis aux épreuves. Dans son récent rapport, le CNESCO rappelle qu’ « en France, cet échantillon est habituellement de l’ordre de 5 000 élèves, répartis dans quelque 200 établissements publics et privés » et que « dans chaque établissement de l’échantillon, une ou plusieurs classes est sélectionnée au hasard, et dans chacune de ces classes un nombre précis d’élèves est choisi au hasard. »

En attendant 2021…

Faut-il rappeler qu’en politique le temps zéro n’existe pas?
Soyons précis, les résultats ne rendent pas compte des effets des réformes mises en œuvre. En France, les élèves évalués en 2015 avaient déjà quitté l’école primaire au moment des premières réformes en 2012. Ce sont les élèves qui ont vu passé les réformes Fillon, Darcos et Chatel.

C’est à partir de 2018 et surtout en 2021 que PISA évaluera les effets de la Refondation.


Pour aller plus loin :

« PISA : Ne pas se tromper de cible et amplifier la Refondation », communiqué de presse de l’UNSA Education – 6 décembre 2016

Acquis des élèves : comprendre les évaluations internationales PISA TIMSS,