Pisa: Comment en parler?

Le programme international1 pour le suivi des acquis des élèves de l’OCDE est conçu pour mesurer les performances des systèmes éducatifs au sein des pays, de manière standardisée et à grande échelle. L’enquête triennale est menée dans 34 pays membres de l’OCDE, et des pays partenaires. La première date de 2001. PISA mesure les connaissances et compétences de jeunes et la performance des systèmes éducatifs : « Ce que les élèves de 15 ans savent et ce qu’ils peuvent faire avec ce qu’ils savent ». Elle consiste à compléter un questionnaire de fond par type d’évaluation ; trois matières sont testées : lecture, maths et sciences. Entre 4 500 et 10 000 par pays sont sélectionnés via un échantillon aléatoire d’établissements scolaires publics ou privés, sur critère d’âge : de 15 ans +3 mois à 16 ans +2 mois quand débute l’évaluation (ce n’est pas la classe dans laquelle ils étudient qui détermine le choix). PISA 2015 fournit ainsi les résultats de 540 000 élèves de 15 ans. Ce panel est jugé représentatif des 29 millions d’élèves de cet âge scolarisés dans ces 72 pays et économies. 1« Program for International Student Assessment »
Le domaine majeur d‘évaluation de PISA 2015 porte sur les sciences pour lesquelles l‘évaluation distingue trois domaines pertinents de compétences : connaissances scientifiques, processus scientifiques et situations. Les domaines « mineurs » sont la compréhension de l’écrit, les mathématiques et la résolution collaborative de problèmes. Une épreuve optionnelle a été proposé aux pays participants d’évaluer la culture financière de leurs élèves .

Les résultats sont récoltés auprès de 540 000 élèves de 15 ans au sein de 72 pays de l’OCDE et pays partenaires non-membres de l’OCDE ; le classement publié en 2016 à partir des données recueillies en 2015 et le cadre d’évaluation.

AILLEURS :
Dans une tendance à la baisse, les élèves singapouriens, japonais et estoniens sont plus performants en sciences, en compréhension de l’écrit et en mathématiques. La moyenne de l’OCDE de 493 en sciences et en compréhension de l’écrit et de 490 en mathématiques, en baisse (-1 par catégorie) par rapport à la version 2012. Comme au sein de la zone OCDE, les performances des élèves restent « comparables » à leur niveau au moment des dernières épreuves PISA, alors que la performance moyenne en sciences a augmenté en Colombie, en Israël, à Macao (Chine), au Portugal, au Qatar et en Roumanie entre 2006 et 2015.

ESTONIA; :le ministère se félicite des résultats au PISA, soulignant l’efficience du système, dans le coût de l’éducation, la durée d’étude pour obtenir ces résultats, des progrès à la fois dans le haut de l’échelle et le bas (élèves à forts et faibles résultats), un faible différentiel garçons–filles et environnement rural-urbain. Des marges de progrès demeurent dans les résultats des élèves issus de l’immigration. L’éducation est une priorité forte, l’effort budgétaire consenti durable, l’autonomie pédagogique des établissements et des personnels est acquise, dans un cadrage institutionnel.

PORTUGAL: les résultats continuent de s’améliorer dans les trois domaines avec augmentation des fortes performances et diminution des faibles. Les différentiels sociaux et de genre sont maîtrisés ou en diminution. L’écart entre les résultats moyens et ceux des enfants issus d’immigrants en diminution. Les efforts sur la numéracie et litératie (mathématiques et portugais) sembleraient avoir porté .

BELGIE/BELGIQUE : Les résultats montrent une régression : la part d’élèves performants en baisse et celle d’élèves en difficulté en hausse, en sciences et mathématiques. Les différentiels d’équité fille et garçons et d’écarts de performances continuent de se creuser, alors que celui des élèves issus de l’immigration enregistre une amélioration. Le Soir (06/12), titre qu’au « Test Pisa: les élèves belges francophones (sont) sous la moyenne des pays de l’OCDE », une « douche glacée » pour la communauté française, vers les 26-28èmes places, comparativement à la Flandres, dans les dix premiers en compétences scientifiques, mathématiques et lecture, avec un différentiel constant de 30 points dans ces résultats.

NETHERLANDS : La population est globalement d’un niveau socio-économique et culturel (ESCS) au-dessus de la moyenne. Les résultats en science, mathématiques et compréhension révèlent un haut degré de réussite. Les différentiels sont notables: l’écart entre les meilleurs résultats et les plus bas est important ; le différentiel garçon-filles est faible en sciences, mathématiques et compréhension. L’écart de résultats entre écoles est pertinent ; les établissements disposent d’une forte marge d’autonomie. Les élèves consacrent peu de temps au travail personnel.

DEUTSCHLAND : suite au  » PISA schock « , des standards ont été adoptés, avec un rapport national sur l’état de l’éducation. Instance de contrôle, « l’Institut pour le progrès éducatif » a été créé pour évaluer et soutenir l’amélioration du système. L’Allemagne fait partie des trois pays, avec la Turquie et le Mexique, qui ont amélioré leur score en mathématiques et l’équité entre 2003 et 2012. La réussite du système dual est évoquée, qui combine un apprentissage pratique en entreprise et un enseignement théorique dispensé au lycée professionnel. 60% des jeunes Allemands suivant un apprentissage choisissent la voie duale : deux années avec examen pour un diplôme d’État. Ce système est attractif, les formations reconnues, l’insertion rapide sur le marché du travail : en 2015, le chômage des jeunes en Allemagne s’élevait à 7,8% (24,8% en France).

UK: Les résultats du Royaume-Uni affinés, Irlande du Nord et Pays de Galles montrent, à caractéristiques socio-démographiques comparables, des résultats divergents : une évolution positive pour l’Ulster, à la baisse pour le Pays de Galles, comme pour l’Ecosse. Si les résultats généraux sont stables, les écarts se creusent entre hautes et basses performances des élèves en particulier en mathématiques. Les résultats élevés en sciences dans les Grammar school, soulignent la sélectivité sociale. Harvey Goldstein (Prof. statistiques sociales – Université de Bristol) montre combien chaque système est le résultat de facteurs socio-économiques, linguistiques et culturels, autant que des politiques éducatives, le tout constituant un contexte spécifique. En sciences (enseignement intégré comparable à l’EIST dispensé en secondaire), le pays passe du 21e rang au 15e, alors que son score baisse de 515 à 509 points, un gain de six places grâce la baisse du niveau d’autres pays.

IRELAND : En régression depuis 1995, le pays conserve la quinzième place avec une marge de progrès pour 15% d’élèves qui ont manqué d’atteindre le niveau de base dans les trois compétences testées (24% pour les USA). Si le différentiel entre la population d’origine immigrée se résorbe, il ne semble pas en être de même pour celui entre filles et garçons. L’Irish Times (21/12) souligne l’incidence de l’atteinte ou maîtrise des compétences de base par tous avec un gain de 2,3% en termes de PNB, avec un bonus de 227 milliard pour l’économie irlandaise estimé pour la période de vie professionnelle de ces étudiants.

POLSKA : Dans un communiqué (mai 2015), à la parution de l’étude internationale de l’OCDE, l’ambassade de Pologne souligne un effort concernant l’équité des genres et l’attractivité des sciences. Les bonnes performances des élèves polonais en mathématiques sont mises en avant par le ministère de l’éducation, tout en reconnaissant le besoin d’adaption accrue aux élèves et de pratique pédagogiques interactives moins académiques.
Australie : le site The Conversation se demande quels enseignements tirer. « Les résultats, à première vue, ne sont pas bons » : baisse en maths, en sciences et en lecture. « Ces résultats sont parmi les plus disparates qui soient », au niveau régional et entre les élèves les plus favorisés et les autres. « L’Australie a l’un des systèmes scolaires les plus inégalitaires du monde. Les données montrent une corrélation forte entre systèmes performants, tel Singapour, et facteurs de cohésion sociale et d’égalité. La corrélation est également forte entre le financement équitable des écoles et la performance globale obtenue dans l’enquête PISA. » La question du financement des écoles devient un problème politique en Australie (Jean-Luc Majouret dans Courrier International).

Lire aussi : L’enquête PISA sur le niveau scolaire des élèves suscite des débats dans le monde entier

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Le programme international1 pour le suivi des acquis des élèves de l’OCDE est conçu pour mesurer les performances des systèmes éducatifs au sein des pays, de manière standardisée et à grande échelle. L’enquête triennale est menée dans 34 pays membres de l’OCDE, et des pays partenaires. La première date de 2001. PISA mesure les connaissances et compétences de jeunes et la performance des systèmes éducatifs : « Ce que les élèves de 15 ans savent et ce qu’ils peuvent faire avec ce qu’ils savent ». Elle consiste à compléter un questionnaire de fond par type d’évaluation ; trois matières sont testées : lecture, maths et sciences. Entre 4 500 et 10 000 par pays sont sélectionnés via un échantillon aléatoire d’établissements scolaires publics ou privés, sur critère d’âge : de 15 ans +3 mois à 16 ans +2 mois quand débute l’évaluation (ce n’est pas la classe dans laquelle ils étudient qui détermine le choix). PISA 2015 fournit ainsi les résultats de 540 000 élèves de 15 ans. Ce panel est jugé représentatif des 29 millions d’élèves de cet âge scolarisés dans ces 72 pays et économies. 1« Program for International Student Assessment »
Le domaine majeur d‘évaluation de PISA 2015 porte sur les sciences pour lesquelles l‘évaluation distingue trois domaines pertinents de compétences : connaissances scientifiques, processus scientifiques et situations. Les domaines « mineurs » sont la compréhension de l’écrit, les mathématiques et la résolution collaborative de problèmes. Une épreuve optionnelle a été proposé aux pays participants d’évaluer la culture financière de leurs élèves .

Les résultats sont récoltés auprès de 540 000 élèves de 15 ans au sein de 72 pays de l’OCDE et pays partenaires non-membres de l’OCDE ; le classement publié en 2016 à partir des données recueillies en 2015 et le cadre d’évaluation.

AILLEURS :
Dans une tendance à la baisse, les élèves singapouriens, japonais et estoniens sont plus performants en sciences, en compréhension de l’écrit et en mathématiques. La moyenne de l’OCDE de 493 en sciences et en compréhension de l’écrit et de 490 en mathématiques, en baisse (-1 par catégorie) par rapport à la version 2012. Comme au sein de la zone OCDE, les performances des élèves restent « comparables » à leur niveau au moment des dernières épreuves PISA, alors que la performance moyenne en sciences a augmenté en Colombie, en Israël, à Macao (Chine), au Portugal, au Qatar et en Roumanie entre 2006 et 2015.

ESTONIA; :le ministère se félicite des résultats au PISA, soulignant l’efficience du système, dans le coût de l’éducation, la durée d’étude pour obtenir ces résultats, des progrès à la fois dans le haut de l’échelle et le bas (élèves à forts et faibles résultats), un faible différentiel garçons–filles et environnement rural-urbain. Des marges de progrès demeurent dans les résultats des élèves issus de l’immigration. L’éducation est une priorité forte, l’effort budgétaire consenti durable, l’autonomie pédagogique des établissements et des personnels est acquise, dans un cadrage institutionnel.

PORTUGAL: les résultats continuent de s’améliorer dans les trois domaines avec augmentation des fortes performances et diminution des faibles. Les différentiels sociaux et de genre sont maîtrisés ou en diminution. L’écart entre les résultats moyens et ceux des enfants issus d’immigrants en diminution. Les efforts sur la numéracie et litératie (mathématiques et portugais) sembleraient avoir porté .

BELGIE/BELGIQUE : Les résultats montrent une régression : la part d’élèves performants en baisse et celle d’élèves en difficulté en hausse, en sciences et mathématiques. Les différentiels d’équité fille et garçons et d’écarts de performances continuent de se creuser, alors que celui des élèves issus de l’immigration enregistre une amélioration. Le Soir (06/12), titre qu’au « Test Pisa: les élèves belges francophones (sont) sous la moyenne des pays de l’OCDE », une « douche glacée » pour la communauté française, vers les 26-28èmes places, comparativement à la Flandres, dans les dix premiers en compétences scientifiques, mathématiques et lecture, avec un différentiel constant de 30 points dans ces résultats.

NETHERLANDS : La population est globalement d’un niveau socio-économique et culturel (ESCS) au-dessus de la moyenne. Les résultats en science, mathématiques et compréhension révèlent un haut degré de réussite. Les différentiels sont notables: l’écart entre les meilleurs résultats et les plus bas est important ; le différentiel garçon-filles est faible en sciences, mathématiques et compréhension. L’écart de résultats entre écoles est pertinent ; les établissements disposent d’une forte marge d’autonomie. Les élèves consacrent peu de temps au travail personnel.

DEUTSCHLAND : suite au  » PISA schock « , des standards ont été adoptés, avec un rapport national sur l’état de l’éducation. Instance de contrôle, « l’Institut pour le progrès éducatif » a été créé pour évaluer et soutenir l’amélioration du système. L’Allemagne fait partie des trois pays, avec la Turquie et le Mexique, qui ont amélioré leur score en mathématiques et l’équité entre 2003 et 2012. La réussite du système dual est évoquée, qui combine un apprentissage pratique en entreprise et un enseignement théorique dispensé au lycée professionnel. 60% des jeunes Allemands suivant un apprentissage choisissent la voie duale : deux années avec examen pour un diplôme d’État. Ce système est attractif, les formations reconnues, l’insertion rapide sur le marché du travail : en 2015, le chômage des jeunes en Allemagne s’élevait à 7,8% (24,8% en France).

UK: Les résultats du Royaume-Uni affinés, Irlande du Nord et Pays de Galles montrent, à caractéristiques socio-démographiques comparables, des résultats divergents : une évolution positive pour l’Ulster, à la baisse pour le Pays de Galles, comme pour l’Ecosse. Si les résultats généraux sont stables, les écarts se creusent entre hautes et basses performances des élèves en particulier en mathématiques. Les résultats élevés en sciences dans les Grammar school, soulignent la sélectivité sociale. Harvey Goldstein (Prof. statistiques sociales – Université de Bristol) montre combien chaque système est le résultat de facteurs socio-économiques, linguistiques et culturels, autant que des politiques éducatives, le tout constituant un contexte spécifique. En sciences (enseignement intégré comparable à l’EIST dispensé en secondaire), le pays passe du 21e rang au 15e, alors que son score baisse de 515 à 509 points, un gain de six places grâce la baisse du niveau d’autres pays.

IRELAND : En régression depuis 1995, le pays conserve la quinzième place avec une marge de progrès pour 15% d’élèves qui ont manqué d’atteindre le niveau de base dans les trois compétences testées (24% pour les USA). Si le différentiel entre la population d’origine immigrée se résorbe, il ne semble pas en être de même pour celui entre filles et garçons. L’Irish Times (21/12) souligne l’incidence de l’atteinte ou maîtrise des compétences de base par tous avec un gain de 2,3% en termes de PNB, avec un bonus de 227 milliard pour l’économie irlandaise estimé pour la période de vie professionnelle de ces étudiants.

POLSKA : Dans un communiqué (mai 2015), à la parution de l’étude internationale de l’OCDE, l’ambassade de Pologne souligne un effort concernant l’équité des genres et l’attractivité des sciences. Les bonnes performances des élèves polonais en mathématiques sont mises en avant par le ministère de l’éducation, tout en reconnaissant le besoin d’adaption accrue aux élèves et de pratique pédagogiques interactives moins académiques.
Australie : le site The Conversation se demande quels enseignements tirer. « Les résultats, à première vue, ne sont pas bons » : baisse en maths, en sciences et en lecture. « Ces résultats sont parmi les plus disparates qui soient », au niveau régional et entre les élèves les plus favorisés et les autres. « L’Australie a l’un des systèmes scolaires les plus inégalitaires du monde. Les données montrent une corrélation forte entre systèmes performants, tel Singapour, et facteurs de cohésion sociale et d’égalité. La corrélation est également forte entre le financement équitable des écoles et la performance globale obtenue dans l’enquête PISA. » La question du financement des écoles devient un problème politique en Australie (Jean-Luc Majouret dans Courrier International).

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