Pas très Sapiens

Le rapport de force n’est pas la violence. Et la réponse à la violence symbolique ne peut en aucun cas, être la violence physique. Dénoncer les violences que subissent les salariés ne peut se transformer en ode à l’agression. La légitime défense, ce n’est pas s’attaquer à l’intégrité de la femme ou de l’homme qui représente la structure exerçant cette violence symbolique. On pourrait, du reste, se demander ce que diraient ceux qui pensent qu’une chemise arrachée « ce n’est rien », si la victime avait été une femme.
C’est pourquoi, si l’on peut comprendre la colère des salariés et que notre devoir de syndicaliste est de la porter, ceux qui, dans le monde syndical, excusent ou dans le monde politique, disent « aux gens de recommencer », sont irresponsables. Ils trahissent l’éthique de notre bataille pour la dignité et la justice sociale en s’éloignant de l’humanisme qui doit pourtant nous guider. Dénoncer l’incurie d’un système qui fait peu de cas de la souffrance des salariés et vouloir le changer est une impérieuse nécessité. Ainsi les salariés d’Air France doivent être soutenus sans relâche pour sauver les emplois et l’entreprise. C’est ce que nous faisons à l’UNSA.

Quant à ceux qui appellent à poursuivre les violences, ou pour le moins, qui les excusent, ils devraient, lorsqu’ils convoquent Jaurès pour se justifier, le citer complétement : « Les violences individuelles contre les personnes et les biens ne peuvent que compromettre la victoire, et fausser le sens du combat. » A méditer.

Laurent Escure
Secrétaire général de l’UNSA Éducation

Sélectionnés pour vous
+ d’actualités nationales

Le rapport de force n’est pas la violence. Et la réponse à la violence symbolique ne peut en aucun cas, être la violence physique. Dénoncer les violences que subissent les salariés ne peut se transformer en ode à l’agression. La légitime défense, ce n’est pas s’attaquer à l’intégrité de la femme ou de l’homme qui représente la structure exerçant cette violence symbolique. On pourrait, du reste, se demander ce que diraient ceux qui pensent qu’une chemise arrachée « ce n’est rien », si la victime avait été une femme.
C’est pourquoi, si l’on peut comprendre la colère des salariés et que notre devoir de syndicaliste est de la porter, ceux qui, dans le monde syndical, excusent ou dans le monde politique, disent « aux gens de recommencer », sont irresponsables. Ils trahissent l’éthique de notre bataille pour la dignité et la justice sociale en s’éloignant de l’humanisme qui doit pourtant nous guider. Dénoncer l’incurie d’un système qui fait peu de cas de la souffrance des salariés et vouloir le changer est une impérieuse nécessité. Ainsi les salariés d’Air France doivent être soutenus sans relâche pour sauver les emplois et l’entreprise. C’est ce que nous faisons à l’UNSA.

Quant à ceux qui appellent à poursuivre les violences, ou pour le moins, qui les excusent, ils devraient, lorsqu’ils convoquent Jaurès pour se justifier, le citer complétement : « Les violences individuelles contre les personnes et les biens ne peuvent que compromettre la victoire, et fausser le sens du combat. » A méditer.

Laurent Escure
Secrétaire général de l’UNSA Éducation