Parcoursup : la cour des comptes s’en mêle

Dans un rapport destiné à l’assemblée nationale, publié en février 2020, la cour des comptes dresse un premier bilan de l’accès à l’enseignement supérieur depuis l’adoption de la loir ORE (8 mars 2018). Elle dégage quelques recommandations à mettre en œuvre pour la rentrée 2022 au plus tard.

Les rapporteurs commencent par rappeler le contexte de l’élaboration de la loi ORE : insatisfaction sociale vis-à-vis de feu APB et utilisation du tirage au sort, délais très courts pour élaborer la loi et concevoir la plateforme Parcoursup afin qu’elle soit opérationnelle à la rentrée 2018, impératif de sa mise en conformité avec la loi du 20 juin 2018 relative à la protection des données personnelles.

La cour des comptes est catégorique : vu l’ampleur du dossier et les délais impartis, l’administration a été performante. Il n’empêche que des marges de progrès existent encore, notamment l’intégration de Parcoursup dans les perspectives de continuum «- 3 ; + 3 ». Le ministère en convient et a d’ailleurs fait évoluer encore récemment la plateforme.

La cour des comptes établit ensuite quatre constats qui peuvent rejoindre des préoccupations de l’UNSA Éducation :

• L’orientation dans l‘enseignement secondaire a été oubliée dans la réforme,
• La plateforme souffre, semble-t-il, de problèmes de sécurité qui pourrait la rendre vulnérable,
• La procédure d’affectation manque encore de transparence, ce qui ne garantit pas l’équité du processus,
• La réussite étudiante en L1, pourtant largement financée, est peu évaluée donc peu mesurable.

La cour termine sur des recommandations dont certaines sont intéressantes ou de bon sens et d’autres plus discutables.

On notera par exemple que la cour des comptes propose d’anonymiser le lycée d’origine des candidats (comme le demandaient les étudiants de la Fage soutenus par les syndicats de l’UNSA-Education lors du CNESER et du CSE du 4 février 2020) en remplaçant le nom du lycée d’origine par l’écart chiffré entre les résultats au bac et les notes du contrôle continu. C’est intéressant.
La cour demande la publication des « algorithmes locaux » utilisés pour classer les candidats dans l’ensemble des des formations proposées. Cela paraît indispensable pour éteindre certaines rumeurs sur les critères utilisés ici ou là.
En revanche la proposition d’inscrire un nombre d’heures consacrées à l’orientation dans les obligations de service des professeurs (principaux ?) en lycée, s’ajoutant aux heures d’enseignement en contrepartie d’une rémunération augmentée, paraît peu pertinente.
Sur le sujet de l’orientation, l’UNSA Éducation s’étonne que les personnels d’orientation (les PsyEN EDO) dont la compétence dans le processus complexe d’orientation des lycéens n’est pas discutables, ne soient évoqués dans ce rapport que sous l’angle de leurs heures de travail soi-disant insuffisantes. C’est inacceptable.

La cour des comptes est dans son rôle quand elle examine la façon dont sont utilisés les deniers publics. Quand elle fait des recommandations sur l’amélioration de la sécurité des systèmes informatiques, on peut penser que c’est du bons sens et s’étonner que le ministère n’y ait pas pensé lui-même. En revanche, l’examen des politiques d’orientation et d’affectation des lycéens vu du seul prisme de l’efficacité comptable nous semble plus contestable surtout quand elle méconnaît délibérément les conditions de travail des personnels concernés.

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Dans un rapport destiné à l’assemblée nationale, publié en février 2020, la cour des comptes dresse un premier bilan de l’accès à l’enseignement supérieur depuis l’adoption de la loir ORE (8 mars 2018). Elle dégage quelques recommandations à mettre en œuvre pour la rentrée 2022 au plus tard.

Les rapporteurs commencent par rappeler le contexte de l’élaboration de la loi ORE : insatisfaction sociale vis-à-vis de feu APB et utilisation du tirage au sort, délais très courts pour élaborer la loi et concevoir la plateforme Parcoursup afin qu’elle soit opérationnelle à la rentrée 2018, impératif de sa mise en conformité avec la loi du 20 juin 2018 relative à la protection des données personnelles.

La cour des comptes est catégorique : vu l’ampleur du dossier et les délais impartis, l’administration a été performante. Il n’empêche que des marges de progrès existent encore, notamment l’intégration de Parcoursup dans les perspectives de continuum «- 3 ; + 3 ». Le ministère en convient et a d’ailleurs fait évoluer encore récemment la plateforme.

La cour des comptes établit ensuite quatre constats qui peuvent rejoindre des préoccupations de l’UNSA Éducation :

• L’orientation dans l‘enseignement secondaire a été oubliée dans la réforme,
• La plateforme souffre, semble-t-il, de problèmes de sécurité qui pourrait la rendre vulnérable,
• La procédure d’affectation manque encore de transparence, ce qui ne garantit pas l’équité du processus,
• La réussite étudiante en L1, pourtant largement financée, est peu évaluée donc peu mesurable.

La cour termine sur des recommandations dont certaines sont intéressantes ou de bon sens et d’autres plus discutables.

On notera par exemple que la cour des comptes propose d’anonymiser le lycée d’origine des candidats (comme le demandaient les étudiants de la Fage soutenus par les syndicats de l’UNSA-Education lors du CNESER et du CSE du 4 février 2020) en remplaçant le nom du lycée d’origine par l’écart chiffré entre les résultats au bac et les notes du contrôle continu. C’est intéressant.
La cour demande la publication des « algorithmes locaux » utilisés pour classer les candidats dans l’ensemble des des formations proposées. Cela paraît indispensable pour éteindre certaines rumeurs sur les critères utilisés ici ou là.
En revanche la proposition d’inscrire un nombre d’heures consacrées à l’orientation dans les obligations de service des professeurs (principaux ?) en lycée, s’ajoutant aux heures d’enseignement en contrepartie d’une rémunération augmentée, paraît peu pertinente.
Sur le sujet de l’orientation, l’UNSA Éducation s’étonne que les personnels d’orientation (les PsyEN EDO) dont la compétence dans le processus complexe d’orientation des lycéens n’est pas discutables, ne soient évoqués dans ce rapport que sous l’angle de leurs heures de travail soi-disant insuffisantes. C’est inacceptable.

La cour des comptes est dans son rôle quand elle examine la façon dont sont utilisés les deniers publics. Quand elle fait des recommandations sur l’amélioration de la sécurité des systèmes informatiques, on peut penser que c’est du bons sens et s’étonner que le ministère n’y ait pas pensé lui-même. En revanche, l’examen des politiques d’orientation et d’affectation des lycéens vu du seul prisme de l’efficacité comptable nous semble plus contestable surtout quand elle méconnaît délibérément les conditions de travail des personnels concernés.