Parcoursup 2025 : « oui si », parcours Tremplin, késako ?

Parcoursup, pourquoi les « oui si » ?
Le taux de réussite en licence des étudiants est parfois très bas. C’est particulièrement vrai pour certains profils, soit parce que leur parcours dans le secondaire est éloigné de la licence choisie, soit parce que le niveau acquis est trop fragile pour y suivre les enseignements sans de grandes difficultés. Les commissions d’évaluation des vœux dans les licences non sélectives peuvent, si elles l’estiment utile pour le futur étudiant, proposer l’admission à la condition de suivre un parcours de remise à niveau ou de remédiation. C’est ce qu’on appelle un parcours « oui si ». Ils représentent environ 5% du total des orientations via Parcoursup.
Ces parcours peuvent cependant prendre différentes formes. Une série de ressources en ligne, couplées à quelques heures de soutien dans les parcours « oui si » les plus légers. Une année entière consacrée à une véritable remise à niveau à d’autres endroits. L’écart est grand en fonction des besoins pédagogiques de l’étudiant d’une part, et des moyens humains, financiers disponibles et consacrés à ce dispositif dans l’université. Bien sûr, leur efficacité en dépend.
L’exemple nantais en sciences
À Nantes, par exemple, une équipe convaincue par les apports positifs d’une telle mesure, déploie depuis longtemps, dans certaines des licences scientifiques, un parcours Tremplin ambitieux d’une année complète supplémentaire. Parce qu’ils savent que l’égalité des chances et la réduction des inégalités passent aussi par là, les personnels s’y investissent, au-delà des heures de cours. Une part importante des étudiants qui suivent ce parcours sont en situation de fragilité sociale et économique, linguistique ou sont porteurs de troubles allant parfois jusqu’au handicap. Chacun d’eux a un enseignant référent, ils participent à des ateliers leur permettant d’améliorer leur confiance en eux et leur estime de soi. La cohésion du groupe est recherchée et passe par un travail en équipe, des mises en situation qui permettent de développer des compétences transversales. Les enseignants sont formés pour les accompagner dans ce sens.
Bien sûr, il faut une volonté de la présidence de l’université pour que les moyens soient donnés, malgré des contraintes budgétaires fortes. Les crédits européens permettaient, jusqu’à l’an dernier, d’avoir un “référent réussite”. Il est parfois difficile de trouver des volontaires expérimentés pour s’y investir ou passer le relais lorsqu’ils et elles partent en retraite par exemple. La stabilité des équipes est primordiale et la réussite du dispositif repose essentiellement sur l’engagement des personnels et leur investissement.
Et les résultats sont là. Après plus de 6 ans d’existence, l’image du parcours Tremplin a changé et sa réputation n’est plus à faire désormais. Le dispositif a évolué, en tenant compte des échecs et des réussites du passé. Le taux de réussite en licence est en hausse et le taux d’abandon en baisse compte tenu du public recruté. Durant cette première année, les étudiants, en plus de leur remise à niveau, peuvent valider 3 unités d’enseignement (ECTS) transversales. Cela leur permet de se concentrer davantage sur le disciplinaire par la suite. Un exemple inspirant …
Nos revendications
L’UNSA Éducation soutient la création de dispositifs d’accompagnement et de mise à niveau pour les étudiants afin de faciliter leur réussite en premier cycle et demande pour cela que les dotations financières qui sont attribuées aux établissements publics d’enseignement supérieurs permettent de recruter des personnels permanents. Les universités et les établissements du supérieur doivent avoir les moyens de mettre en place l’accompagnement des publics les plus fragiles scolairement et socialement afin de lutter contre les freins socioculturels et financiers qui limitent l’accès aux formations.
Pour aller plus loin sur le sujet :
Parcoursup 2025 : l’UNSA Éducation enfin entendue