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One Planet – Polar Summit : quelles avancées ?

Le premier One Planet - Polar Summit (ou plus simplement Sommet polaire), qui s'est tenu du 8 au 10 novembre 2023 à Paris, a marqué une étape cruciale dans la lutte pour la préservation des régions polaires et de la cryosphère, c’est-à-dire toutes les portions de la surface des mers ou terres émergées où l'eau est présente à l'état solide. Organisé par l'Élysée, ce sommet international a rassemblé des scientifiques, des chercheur·es, des dirigeant·es politiques et des expert·es de plus de quarante pays et régions glaciaires et polaires pour faire face à la problématique de la fonte des pôles et de l'érosion des glaciers. L’UNSA Éducation revient sur cet événement.

Pourquoi protéger les régions polaires et la cryosphère ?

La fonte accélérée des glaces de l’Arctique et de l’Antarctique est l’une des conséquences les plus préoccupantes du changement climatique. Depuis 1994, le taux de fonte des glaces a augmenté de 65 %, passant de 800 milliards de tonnes par an à 1 300 milliards en 2017. Les régions polaires, essentielles à la régulation du climat mondial et à la préservation de la biodiversité, sont particulièrement vulnérables à ces changements.

Face à cette urgence environnementale, le One Planet – Polar Summit a été l’occasion pour des expert·es internationaux de réclamer des moyens accrus pour la recherche polaire. Ces dernier·es ont souligné que malgré les avancées significatives des recherches sur la cryosphère, les ressources allouées restent insuffisantes pour faire face à l’ampleur du défi.

Quels étaient les enjeux du sommet ?

L’un des défis majeurs du sommet a été de sensibiliser les gouvernements et les dirigeant·es mondiaux à la nécessité de mieux financer la recherche dans les régions polaires. Les scientifiques ont insisté sur l’urgence de cette demande, car les glaciers et les pôles sont des indicateurs essentiels des bouleversements climatiques en cours.

Les tensions géopolitiques liées à ces régions, considérées comme de « nouvelles frontières », ont également été évoquées. Les débats ont souligné la nécessité d’une coopération internationale étroite pour étudier les répercussions du réchauffement sur les glaciers et les pôles, ainsi que pour élaborer des politiques de prévention et d’adaptation face à l’érosion rapide de la cryosphère. Et cela dans un contexte international compliqué avec par exemple la guerre en Ukraine qui “vient fragiliser la coopération avec de grandes puissances géopolitiques et scientifiques”, comme l’a relevé le président français, dans une allusion à la Russie.

Quelles actions pour la France ?

Emmanuel Macron a clos le sommet en annonçant la construction d’un navire français qui rendra hommage à Michel Rocard en portant son nom. Selon lui, l’ex-Premier ministre de 1988 est considéré comme le “premier ambassadeur de France pour les pôles ». Le navire sera capable de naviguer dans les glaces épaisses des mers polaires. Il devrait permettre d’organiser de nouvelles recherches et expéditions dans le Pacifique Ouest et l’Antarctique.

Le président de la République a également annoncé que d’ici 2030, la France investira un milliard d’euros dans la recherche polaire, sans entrer dans les détails. La France prévoit également la reconstruction de sa station sur la péninsule antarctique dès 2026. Paris souhaite participer en collaboration avec ses partenaires européens à un grand projet de recherche en Antarctique Est, où les connaissances actuelles restent limitées.

Quel bilan ?

Le One Planet – Polar Summit a abouti à un « appel de Paris pour les pôles et les glaciers », qui réunit une trentaine d’États signataires, dont plusieurs pays européens, l’Inde, Singapour, la Corée du Sud, Tuvalu et l’Australie. Le glaciologue Jérôme Chappellaz, coprésident du comité de conseil scientifique du sommet a regretté que cet appel ne soit pas “encore plus large”. Pour l’UNSA Éducation, ce premier sommet a marqué un pas inédit vers la sensibilisation et l’action en faveur de la préservation des régions polaires et de la cryosphère. Cependant, la communauté internationale est appelée à reconnaître encore plus fortement l’urgence de la situation et à soutenir la recherche et les politiques visant à freiner la fonte des pôles, un enjeu majeur pour l’avenir de notre planète.

Pour aller plus loin : 

– Le site du One Planet – Polar Summit

– Note de la diplomatie française sur l’évènement

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