On aime notre métier mais…
Les personnels de l’éducation aiment très majoritairement leur métier et sont heureux de l’exercer, mais souffrent d’un manque de reconnaissance et de respect de leur profession, selon une étude publiée lundi par l’Unsa Education, deuxième fédération syndicale du secteur.
D’après cette enquête réalisée auprès de 16.333 agents de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur, de l’agriculture ou du champ « jeunesse, sport et éducation populaire », ces personnels, qui aiment à 94% leur métier et qui sont à 84% heureux de l’exercer, estiment pour 54% d’entre eux qu’ils ne sont pas reconnus dans leur pratique professionnelle et se déclarent pour 57% d’entre eux insatisfaits de leurs conditions de travail.
« On peut sans doute y voir les effets d’un certain mépris affiché à leur encontre depuis plusieurs années », a jugé Laurent Escure, secrétaire général de l’Unsa Education, lors d’une conférence de presse.
Pouvoir d’achat (59%), perspectives de carrière (44%) et charge de travail (43%) tiennent le haut du pavé des revendications émises par les personnels interrogés.
83% estiment en outre que leur rémunération n’est pas à la hauteur de leur qualification.
En désaccord pour près des deux tiers avec les choix politiques faits dans leur secteur d’activité, 41% conseilleraient leur métier à un jeune de leur entourage et 52% ne le feraient pas, souligne l’étude, dont les résultats avaient été partiellement dévoilés au mois de juin.
Si les femmes et les jeunes expriment le plus fortement un besoin de reconnaissance, c’est chez les professeurs du premier degré que le malaise est le plus fort, et en particulier chez les enseignantes, observe l’Unsa Education.
« Il y a sans doute un effet rythmes scolaires » qui n’ont « pas toujours été bien acceptés », a commenté M. Escure.
Lors de sa conférence de presse de rentrée, le ministre de l’Education nationale, Vincent Peillon, avait dit vouloir redonner de la « considération » aux personnels, via notamment le rétablissement des aides administratives aux directeurs d’école ou une indemnité pour les instituteurs: « un début », selon le ministre qui va piloter la réforme du métier d’enseignant dont le très délicat chantier doit s’ouvrir prochainement.
L’article du Nouvel Obs à lire ici.