Nouveau(x)

Quoi qu’en dise le calendrier, l’année commence avec la rentrée scolaire, tant elle a d’incidences sur la vie quotidienne de chacun.

Mais bien entendu ce sont les acteurs éducatifs qui sont en première ligne de cette nouvelle année et de son lot de nouveautés.

Tout d’abord, il y a les nouveaux personnels. Ceux qui font leur première rentrée. Avec un peu de satisfaction et un peu d’angoisse aussi peut-être, ils vont prendre leur poste et découvrir la pratique d’un métier jusque-là théorique ou partiel (dans le cas de stage).

Bienvenue à toutes celles et tous ceux qui rejoignent la grande famille des personnels d’éducation. Quel que soit le métier de chacun, dans l’École comme dans les activités de loisirs éducatifs, la mission d’éduquer n’est pas simple parfois, épuisante souvent, démoralisante certaine fois, mais toujours exaltante.

Les nouveaux seront aussi ceux qui mutent, changent de postes, de lieux, d’établissement, d’école, de structure, qui arrivent forts de leur expérience mais aussi en découverte d’un nouvel horizon, de nouveaux collègues, de nouvelles pratiques. Bon courage et bonne adaptation à eux, en que ces changements leur soient un enrichissement.

Nouveaux aussi seront les enfants, ceux qui changent de classe, de niveau, de ville ou de quartier, ceux qui deviennent élèves pour la première fois, ceux qui vont découvrir le centre de loisirs, l’atelier culturel, le club de sport… Ils sont à la fois les acteurs et les bénéficiaires de cette éducation à laquelle nous contribuons tous. C’est leur réussite, leur épanouissement, leur émancipation que nous voulons pour eux et pour lesquels nous les accompagnons. Bonne rentrée à elles toutes, à eux tous.

Et puis, bien entendu puisqu’il y a un nouveau ministre de l’Éducation nationale, il y a un train de nouveautés pour cette rentrée.

En fait quatre wagons, quatre mesures, répétées en boucle depuis juin, tant qu’elles n’apparaissent déjà plus comme si nouvelles.

Un tiers des écoles s’est engouffré dans la brèche dérogatoire des temps scolaires pour revenir au quatre jours de classe.

Il faudra évaluer ce recul, qui risque vite de montrer ses limites. Pédagogiquement, car il sera ainsi perdu une demi-journée par semaine d’horaire favorable aux apprentissages. En termes de repos, car les enfants ne seront pas moins fatigués par cette coupure inutile. Financièrement, car il faudra dans la majorité des cas donner les moyens aux centres de loisirs de fonctionner les mercredis matin.

Evaluer, c’est aussi ce que le ministère a décidé de faire en CP et 6ème dès le mois de rentrée. Des évaluations pour quoi faire ? Une fois de plus, elles s’imposent sans concertation, mais surtout sans prise en compte des pratiques des enseignants… qui évidemment n’ont pas attendu le ministre pour évaluer (souvent sans le stress d’un exercice standardisé) les élèves qui débutent une nouvelle année et mieux les prendre en compte tout au long de leur démarche d’enseignement.

Le dédoublement de certaines classes de CP et de CE1, ne dispensera pas de penser de manière plus globale l’organisation des écoles : décloisonnement, travail en équipe, échange de service, comme l’avais initié le dispositif plus de maître que de classes.

L’allègement de la réforme du collège demandera elle aussi aux équipes de réfléchir à nouveau au projet d’établissement et à construire une offre éducative qui ne pénalise pas les élèves les plus éloignés de la culture scolaire en recréant des filières de sélection précoce.

Enfin, difficile de dire quelque chose de la mesure « devoirs faits » puisque le financement reste inconnu à ce jour.

Ce qui n’est pas nouveau donc, ce sont ces annonces précipitées qui ne s’appuient pas sur l’expérience des acteurs éducatifs. Or une école de la confiance, c’est avant tout une école qui sait mettre en avant et valoriser la professionnalité de ses personnels, leur engagement, le partenariat avec les autres acteurs éducatifs, le coéducation et l’implication des élèves.

Tous des chantiers qui restent à ouvrir, pour qu’à la rentrée, il y ait vraiment du nouveau !

 

Denis Adam, le 30 août 2017

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Quoi qu’en dise le calendrier, l’année commence avec la rentrée scolaire, tant elle a d’incidences sur la vie quotidienne de chacun.

Mais bien entendu ce sont les acteurs éducatifs qui sont en première ligne de cette nouvelle année et de son lot de nouveautés.

Tout d’abord, il y a les nouveaux personnels. Ceux qui font leur première rentrée. Avec un peu de satisfaction et un peu d’angoisse aussi peut-être, ils vont prendre leur poste et découvrir la pratique d’un métier jusque-là théorique ou partiel (dans le cas de stage).

Bienvenue à toutes celles et tous ceux qui rejoignent la grande famille des personnels d’éducation. Quel que soit le métier de chacun, dans l’École comme dans les activités de loisirs éducatifs, la mission d’éduquer n’est pas simple parfois, épuisante souvent, démoralisante certaine fois, mais toujours exaltante.

Les nouveaux seront aussi ceux qui mutent, changent de postes, de lieux, d’établissement, d’école, de structure, qui arrivent forts de leur expérience mais aussi en découverte d’un nouvel horizon, de nouveaux collègues, de nouvelles pratiques. Bon courage et bonne adaptation à eux, en que ces changements leur soient un enrichissement.

Nouveaux aussi seront les enfants, ceux qui changent de classe, de niveau, de ville ou de quartier, ceux qui deviennent élèves pour la première fois, ceux qui vont découvrir le centre de loisirs, l’atelier culturel, le club de sport… Ils sont à la fois les acteurs et les bénéficiaires de cette éducation à laquelle nous contribuons tous. C’est leur réussite, leur épanouissement, leur émancipation que nous voulons pour eux et pour lesquels nous les accompagnons. Bonne rentrée à elles toutes, à eux tous.

Et puis, bien entendu puisqu’il y a un nouveau ministre de l’Éducation nationale, il y a un train de nouveautés pour cette rentrée.

En fait quatre wagons, quatre mesures, répétées en boucle depuis juin, tant qu’elles n’apparaissent déjà plus comme si nouvelles.

Un tiers des écoles s’est engouffré dans la brèche dérogatoire des temps scolaires pour revenir au quatre jours de classe.

Il faudra évaluer ce recul, qui risque vite de montrer ses limites. Pédagogiquement, car il sera ainsi perdu une demi-journée par semaine d’horaire favorable aux apprentissages. En termes de repos, car les enfants ne seront pas moins fatigués par cette coupure inutile. Financièrement, car il faudra dans la majorité des cas donner les moyens aux centres de loisirs de fonctionner les mercredis matin.

Evaluer, c’est aussi ce que le ministère a décidé de faire en CP et 6ème dès le mois de rentrée. Des évaluations pour quoi faire ? Une fois de plus, elles s’imposent sans concertation, mais surtout sans prise en compte des pratiques des enseignants… qui évidemment n’ont pas attendu le ministre pour évaluer (souvent sans le stress d’un exercice standardisé) les élèves qui débutent une nouvelle année et mieux les prendre en compte tout au long de leur démarche d’enseignement.

Le dédoublement de certaines classes de CP et de CE1, ne dispensera pas de penser de manière plus globale l’organisation des écoles : décloisonnement, travail en équipe, échange de service, comme l’avais initié le dispositif plus de maître que de classes.

L’allègement de la réforme du collège demandera elle aussi aux équipes de réfléchir à nouveau au projet d’établissement et à construire une offre éducative qui ne pénalise pas les élèves les plus éloignés de la culture scolaire en recréant des filières de sélection précoce.

Enfin, difficile de dire quelque chose de la mesure « devoirs faits » puisque le financement reste inconnu à ce jour.

Ce qui n’est pas nouveau donc, ce sont ces annonces précipitées qui ne s’appuient pas sur l’expérience des acteurs éducatifs. Or une école de la confiance, c’est avant tout une école qui sait mettre en avant et valoriser la professionnalité de ses personnels, leur engagement, le partenariat avec les autres acteurs éducatifs, le coéducation et l’implication des élèves.

Tous des chantiers qui restent à ouvrir, pour qu’à la rentrée, il y ait vraiment du nouveau !

 

Denis Adam, le 30 août 2017