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Neutralité carbone : la France mauvaise élève ?

Organisme indépendant composé d'expert·es (sciences du climat, économie, sociologie, agronomie, etc), le Haut Conseil pour le climat a sorti il y a quelques semaines son rapport annuel. Ce dernier est remis au Premier ministre et sert de base en recommandations sur l’action publique pour agir contre la progression des émissions à effet de serre en France. Force est de constater que celle-ci n'est pas très bonne élève.

Organisme indépendant composé d’expert·es (sciences du climat, économie, sociologie, agronomie, etc), le Haut Conseil pour le climat a sorti il y a quelques semaines son rapport annuel. Ce dernier est remis au Premier ministre et sert de base en recommandations sur l’action publique pour agir contre la progression des émissions à effet de serre en France. Force est de constater que celle-ci n’est pas très bonne élève.

En effet, les chiffres sont là : la France ne respecte pas ses objectifs pour le moment. Même si nous pouvons constater des efforts mis en place par les pouvoirs publics, notamment sur les budgets ou sur les bâtiments, ceux-ci restent encore trop timides. Malgré les préconisations du Haut Conseil, certaines feuilles de route sont toujours en suspens. La réduction des gaz à effet de serre n’est pas une réussite. Elle est aujourd’hui de 0,9% , ce qui est loin des 3% visés en 2025. La France va devoir tripler ses efforts si elle souhaite vraiment atteindre son objectif, d’autant plus que le temps presse.

Des constats inquiétants

Ce manque d’actions efficaces et conséquentes est visible dans les secteurs les plus émetteurs: les transports, l’agriculture, le bâtiment et l’industrie. Les transformations structurelles n’y sont pas encore vraiment engagées. Le rapport fait d’ailleurs le point sur ces 4 grands secteurs pollueurs. On y apprend que les transports n’ont pas réduit leurs émissions ces dernières années mais, bien au contraire, qu’elles ont augmenté. Par exemple, l’agriculture devrait réduire le retournement des prairies et des zones humides pour favoriser la conservation du carbone dans les sols ou, encore, réduire l’élevage intensif de bétails pour favoriser le développement des cultures de protéines végétales.
De même, on pourrait croire que la Covid a changé les choses mais il n’en est rien. La courte respiration obtenue durant quelques mois ne suffit pas à compenser ce que nous émettons et la reprise vive des activités après le confinement risque même d’avoir l’effet inverse, de polluer davantage par une relance non raisonnée, sans changements. Le Haut Conseil va jusqu’à suggérer de bannir le plan de soutien aux secteurs carbonés pour l’orienter vers des secteurs qui vont repenser leurs émissions. Ce serait une manière pour le gouvernement de montrer l’importance qu’il porte à la question du climat.

Les préconisations du Haut conseil

Néanmoins, le rapport ne se contente pas de montrer du doigt le manque d’implication des actions françaises. Il reste également dans son rôle de conseiller. En plus de suggérer des comportements et des actions qu’il faudrait implanter dans les différents secteurs concernés, il rappelle l’importance des territoires, leurs rôles et surtout leur coordination fondamentale avec les décisions et les objectifs nationaux. Le climat doit devenir un cadre de l’action publique et prendre en compte les spécificités régionales dans le déploiement des consignes nationales. De même les collectivités territoriales jouent aussi en retour un rôle d’indicateurs sur ces émissions de gaz à effet de serre. Ces indicateurs sont essentiels pour adapter cette volonté de réduction des émissions aux territoires.
Ce rapport rappelle également ce qu’est la définition d’une transition juste :  » La transition juste vise à prendre en compte les impacts socio-économiques des mesures associées à la transition bas-carbone, à préserver le pouvoir d’achat des ménages en privilégiant les mesures sociales et redistributives et à préserver la compétitivité des entreprises. » Les difficultés dans la mise en place de cette transition sont dans les différentes perceptions qui la constituent la justice économique, la justice sociale, la justice démocratique; et aussi l’exigence d’équité.
La Convention citoyenne est une initiative intéressante à valoriser dans ce contexte car elle montre que des personnes différentes en tout point peuvent converger sur la question du climat. Mais, l’ État doit rester le garant de l’application des directives nationales pour mener à bien les objectifs de la transition bas-carbone.
Il faut redresser le cap et relancer la transition bas carbone rapidement. Le temps presse… nous ne pouvons plus attendre !

L’UNSA Éducation milite en faveur d’une transition juste et souhaite que l’action du gouvernement ira dans le bon sens avec le soutien de la société civile et des associations.

Voir le rapport annuel du Haut Conseil pour le climat dans sa version intégrale ou dans sa version Grand Public ici.

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Organisme indépendant composé d’expert·es (sciences du climat, économie, sociologie, agronomie, etc), le Haut Conseil pour le climat a sorti il y a quelques semaines son rapport annuel. Ce dernier est remis au Premier ministre et sert de base en recommandations sur l’action publique pour agir contre la progression des émissions à effet de serre en France. Force est de constater que celle-ci n’est pas très bonne élève.

En effet, les chiffres sont là : la France ne respecte pas ses objectifs pour le moment. Même si nous pouvons constater des efforts mis en place par les pouvoirs publics, notamment sur les budgets ou sur les bâtiments, ceux-ci restent encore trop timides. Malgré les préconisations du Haut Conseil, certaines feuilles de route sont toujours en suspens. La réduction des gaz à effet de serre n’est pas une réussite. Elle est aujourd’hui de 0,9% , ce qui est loin des 3% visés en 2025. La France va devoir tripler ses efforts si elle souhaite vraiment atteindre son objectif, d’autant plus que le temps presse.

Des constats inquiétants

Ce manque d’actions efficaces et conséquentes est visible dans les secteurs les plus émetteurs: les transports, l’agriculture, le bâtiment et l’industrie. Les transformations structurelles n’y sont pas encore vraiment engagées. Le rapport fait d’ailleurs le point sur ces 4 grands secteurs pollueurs. On y apprend que les transports n’ont pas réduit leurs émissions ces dernières années mais, bien au contraire, qu’elles ont augmenté. Par exemple, l’agriculture devrait réduire le retournement des prairies et des zones humides pour favoriser la conservation du carbone dans les sols ou, encore, réduire l’élevage intensif de bétails pour favoriser le développement des cultures de protéines végétales.
De même, on pourrait croire que la Covid a changé les choses mais il n’en est rien. La courte respiration obtenue durant quelques mois ne suffit pas à compenser ce que nous émettons et la reprise vive des activités après le confinement risque même d’avoir l’effet inverse, de polluer davantage par une relance non raisonnée, sans changements. Le Haut Conseil va jusqu’à suggérer de bannir le plan de soutien aux secteurs carbonés pour l’orienter vers des secteurs qui vont repenser leurs émissions. Ce serait une manière pour le gouvernement de montrer l’importance qu’il porte à la question du climat.

Les préconisations du Haut conseil

Néanmoins, le rapport ne se contente pas de montrer du doigt le manque d’implication des actions françaises. Il reste également dans son rôle de conseiller. En plus de suggérer des comportements et des actions qu’il faudrait implanter dans les différents secteurs concernés, il rappelle l’importance des territoires, leurs rôles et surtout leur coordination fondamentale avec les décisions et les objectifs nationaux. Le climat doit devenir un cadre de l’action publique et prendre en compte les spécificités régionales dans le déploiement des consignes nationales. De même les collectivités territoriales jouent aussi en retour un rôle d’indicateurs sur ces émissions de gaz à effet de serre. Ces indicateurs sont essentiels pour adapter cette volonté de réduction des émissions aux territoires.
Ce rapport rappelle également ce qu’est la définition d’une transition juste :  » La transition juste vise à prendre en compte les impacts socio-économiques des mesures associées à la transition bas-carbone, à préserver le pouvoir d’achat des ménages en privilégiant les mesures sociales et redistributives et à préserver la compétitivité des entreprises. » Les difficultés dans la mise en place de cette transition sont dans les différentes perceptions qui la constituent la justice économique, la justice sociale, la justice démocratique; et aussi l’exigence d’équité.
La Convention citoyenne est une initiative intéressante à valoriser dans ce contexte car elle montre que des personnes différentes en tout point peuvent converger sur la question du climat. Mais, l’ État doit rester le garant de l’application des directives nationales pour mener à bien les objectifs de la transition bas-carbone.
Il faut redresser le cap et relancer la transition bas carbone rapidement. Le temps presse… nous ne pouvons plus attendre !

L’UNSA Éducation milite en faveur d’une transition juste et souhaite que l’action du gouvernement ira dans le bon sens avec le soutien de la société civile et des associations.

Voir le rapport annuel du Haut Conseil pour le climat dans sa version intégrale ou dans sa version Grand Public ici.