MOOCs toujours !

Révolution éducative ou nouvelle mode numérique, les MOOCs ne cessent de faire parler d’eux. Le magazine Challenges de cette semaine leur consacre son dossier… plutôt enthousiaste.


«  Les MOOCs sont l’occasion rêvée de réaliser à grande échelle la mission que je poursuis depuis toute ma vie d’adulte : disséminer des connaissances aux nombreuses personnes qui n’y ont pas facilement accès » affirme Robert Shiller, prix Nobel d’économie et professeur à l’université de Yale.


Ce qui séduit dans les MOOCs, (ces cours en ligne ouverts et massifs) est à la fois cette possibilité de toucher de nombreux apprenants – « j’ai eu le déclic pour les MOOCs quand j’ai rencontré un enseignant américain qui venait de faire cours à 165000 personnes » témoigne Jean-Marc Tassello, président de CoorpAcademy- et le fait qu’ « avec les nouvelles technologies de l’information et de la communication, la possibilité d’accès au savoir devient infinie » comme le souligne Michel Serres qui précise que « les MOOCs portent l’espoir d’un rebrassage des inégalités ».


En effet, l’outil, s’il peut profondément modifier les rapports à l’enseignement et représenter « une aventure pédagogique collective » selon les termes de Mélanie Bourdan (Université de Bordeaux), il ne faut pas le doter aveuglement de toutes les vertus. L’accès à toutes les informations ne signifie pas l’accès à toute la compréhension, le travail coopératif nécessite des aptitudes de relation collective et de travail personnel que tous les apprenants ne possèdent pas forcément. De plus, « comme les MOOCs se fondent sur la notion d’autonomie, la démobilisation est plus facilement au rendez-vous » constate Rémi Bachelet (Ecole centrale de Lille).


Enfin, il y a MOOCs et MOOCs.  Les « transmissifs » et les « connectivistes ».  Ou pour faire plus simple, ceux qui sont essentiellement des mises en ligne, des formations numériques à distance et risquent de n’être –en fin de compte- que de simples cours vidéos, et ceux qui permettent une réelle expérience pédagogique différente, mobilisant les potentialités du numérique, repensant la notion même d’enseignement et s’appuyant sur une communauté « d’apprenants qui s’entraident en ligne » (comme le précise Scott Plous de la Wesleyan University) et parfois même lors de rencontres en présentiel, qui « sans elles, constate Jean-Marie Gilliot (Télécom Bretagne) les atouts numériques des MOOCs demeurent incomplets ».


Le recul manque pour analyser finement toutes les perspectives éducatives et pédagogiques ouvertes avec le développement des MOOCs et leurs évolutions à venir. Reste donc à les tester et puisque sur « internet tout y est pour apprendre » (ITyPA, nom du premier MOOC francophone né en 2012), on y trouve également un MOOC pour apprendre à construire et animer…un MOOC !

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Révolution éducative ou nouvelle mode numérique, les MOOCs ne cessent de faire parler d’eux. Le magazine Challenges de cette semaine leur consacre son dossier… plutôt enthousiaste.


«  Les MOOCs sont l’occasion rêvée de réaliser à grande échelle la mission que je poursuis depuis toute ma vie d’adulte : disséminer des connaissances aux nombreuses personnes qui n’y ont pas facilement accès » affirme Robert Shiller, prix Nobel d’économie et professeur à l’université de Yale.


Ce qui séduit dans les MOOCs, (ces cours en ligne ouverts et massifs) est à la fois cette possibilité de toucher de nombreux apprenants – « j’ai eu le déclic pour les MOOCs quand j’ai rencontré un enseignant américain qui venait de faire cours à 165000 personnes » témoigne Jean-Marc Tassello, président de CoorpAcademy- et le fait qu’ « avec les nouvelles technologies de l’information et de la communication, la possibilité d’accès au savoir devient infinie » comme le souligne Michel Serres qui précise que « les MOOCs portent l’espoir d’un rebrassage des inégalités ».


En effet, l’outil, s’il peut profondément modifier les rapports à l’enseignement et représenter « une aventure pédagogique collective » selon les termes de Mélanie Bourdan (Université de Bordeaux), il ne faut pas le doter aveuglement de toutes les vertus. L’accès à toutes les informations ne signifie pas l’accès à toute la compréhension, le travail coopératif nécessite des aptitudes de relation collective et de travail personnel que tous les apprenants ne possèdent pas forcément. De plus, « comme les MOOCs se fondent sur la notion d’autonomie, la démobilisation est plus facilement au rendez-vous » constate Rémi Bachelet (Ecole centrale de Lille).


Enfin, il y a MOOCs et MOOCs.  Les « transmissifs » et les « connectivistes ».  Ou pour faire plus simple, ceux qui sont essentiellement des mises en ligne, des formations numériques à distance et risquent de n’être –en fin de compte- que de simples cours vidéos, et ceux qui permettent une réelle expérience pédagogique différente, mobilisant les potentialités du numérique, repensant la notion même d’enseignement et s’appuyant sur une communauté « d’apprenants qui s’entraident en ligne » (comme le précise Scott Plous de la Wesleyan University) et parfois même lors de rencontres en présentiel, qui « sans elles, constate Jean-Marie Gilliot (Télécom Bretagne) les atouts numériques des MOOCs demeurent incomplets ».


Le recul manque pour analyser finement toutes les perspectives éducatives et pédagogiques ouvertes avec le développement des MOOCs et leurs évolutions à venir. Reste donc à les tester et puisque sur « internet tout y est pour apprendre » (ITyPA, nom du premier MOOC francophone né en 2012), on y trouve également un MOOC pour apprendre à construire et animer…un MOOC !