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Le calendrier bouleversé
La coupe du monde de football fait débat depuis son attribution par la Fédération internationale de football association (FIFA) en 2010. L’une des critiques porte notamment sur le coût climatique de la compétition. En effet, pour faire face aux températures de plus de 40°C dans le pays en été, saison à laquelle elle se tient traditionnellement, le Qatar a construit sept grands stades ultra modernes et climatisés. En 2015, face aux critiques sur l’aberration de faire jouer les équipes dans ces stades à ciel ouvert énergivores et polluants, le calendrier a été modifié pour la première fois en 22 éditions : l’ouverture du Mondial débute fin novembre où les températures sont plus raisonnables, proches des 30°C.
L’aberration environnementale
L’impact écologique des stades climatisés en plein désert n’est qu’une des critiques sur le coût climatique. En effet, l’empreinte carbone de l’événement est estimée à 3,6 millions de tonnes de CO2, ce qui est immense et un record en soi. Cependant, les ONG s’accordent toutes pour dire que ce chiffre fourni par le Qatar est largement sous-évalué. Par ailleurs, le Qatar attend 1,2 million de supporters et supportrices. Néanmoins, le pays compte moins de 2,5 millions d’habitants et est un peu moins étendu que l’Île-de-France, il n’a pas suffisamment de place pour loger les personnes qui vont faire le déplacement en avion pour la quasi-totalité. En conséquence, une partie sera logée dans les pays à proximité, comme à Dubaï, aux Émirats arabes unis. La compagnie aérienne du Qatar a donc mis en place un système de navette par avion avec 160 vols allers-retours quotidiens entre Doha et les pays voisins soit un avion toutes les 10 minutes. Cet aspect environnemental n’a pas été pris en compte dans les calculs et vient peser sur l’empreinte carbone du Mondial.
Violations du droit du travail
En 12 ans, près de 800 000 travailleuses et travailleurs étrangers ont œuvré sur les chantiers de la coupe du monde : stades, transports, hôtels, etc. Les conditions de travail de ces personnes sont pour la plupart indignes, même proches de l’esclavage selon des ONG comme Amnesty International. Sont mis en cause, les logements insalubres et surpeuplés, les mesures de sécurité inexistantes, les retards de salaires, les journées à 12-14 heures de labeur sous la chaleur et sans jour de repos. Il est très difficile de connaître le chiffre exact du nombre de personnes décédées pendant les constructions, car l’État qatari ne diffuse pas d’informations mais il y aurait plusieurs milliers de morts selon une enquête du Guardian.
Discriminations envers les femmes et les personnes LGBTQI+
La coupe du monde est souvent allée, là où il ne fallait pas, au moment où il ne fallait pas : l’Italie de Mussolini dans les années 1930, en Argentine en 1978 lors de la dictature militaire, plus récemment en Russie en 2018, peu après l’annexion de la Crimée par Poutine. Le Qatar n’échappe pas à ce choix de pays hôte contestable. L’attribution de la FIFA se fait sans aucune contrepartie concernant les droits humains. Le football est un sport populaire et une coupe du monde se veut une fête réunissant les êtres humains de la planète. 5 milliards de personnes devraient suivre cette édition. Cependant, les discriminations envers les femmes sont nombreuses dans la législation et dans la pratique. Les femmes sont liées toute leur vie à un tuteur masculin, qui tranche des décisions de vie essentielles : étudier, travailler, voyager à l’étranger, se marier, recevoir certains soins. L’émirat pratique également une politique LGBTphobe où les personnes LGBTQI+ sont dans l’illégalité selon les lois du Qatar.
Des restrictions à la liberté d’expression et le mutisme des dirigeants étrangers
À mesure que le Mondial approche, le Qatar a renforcé son arsenal législatif et répressif pour restreindre la liberté d’expression des voix dissidentes dans le pays. Emmanuel Macron a déclaré jeudi 16 novembre qu’il ne fallait pas “politiser le sport” faisant ainsi parler la raison d’État, car la France et le Qatar ont des intérêts croisés, les Qataris investissent en France dans les entreprises, les grands hôtels, au Paris-Saint-Germain… et la France par exemple vend des Rafale, achète du gaz. Il peut apparaître hypocrite de prétendre distinguer sport et politique alors que l’attribution semble clairement politique et financière.
Et les joueurs ?
Il en va de même pour les joueurs engagés, l’équipe de France reste prudente dans ses prises de position, à l’image du capitaine des Bleus qui refuse de porter durant la compétition un brassard à bandes colorées, en soutien à la lutte contre les discriminations. Une initiative pourtant commune à plusieurs sélections européennes. Espérons que certaines équipes oseront afficher leur soutien, au moins symboliquement. Pour toutes ces raisons, plusieurs fans de football ont déjà décidé de ne pas regarder les matchs de ce mondial. Selon un sondage du journal l’Équipe, 23 % des fans vont boycotter cette coupe du monde au Qatar.
À l’UNSA Éducation, nous pensons que le sport devrait rassembler les gens. La Fédération Française de Football doit par exemple s’assurer que tous les prestataires de services auxquels elle fera appel au Qatar respectent les droits humains. Nous devons dénoncer les atteintes perpétrées dans le pays et la coupe du monde est l’occasion de braquer les projecteurs sur ces dernières. La majorité des revenus de la FIFA vient des droits télévisés, en conséquence, une sanction financière sur la FIFA peut être décisive sur les prochains événements s’il y a moins de spectatrices et spectateurs. Ne laissons pas les droits humains hors-jeu !
Pour aller plus loin :
Notre entretien avec Nicolas Kssis Martov autour de la question du sport et de l’engagement
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