Mixité sociale à l’Ecole: un dossier difficile mais tellement important

La Ministre vient d’officialiser son plan d’action pour lutter contre les établissements « ghettos ». Les mesures annoncées sont pour l’instant expérimentales et ont pour objectif de « renforcer la mixité sociale dans les collèges ».

A partir de la rentrée 2016, 17 départements volontaires seront accompagnés par un comité scientifique de 12 chercheurs dont Pierre Merle, Agnès Van Zanten ou encore Marie Duru Bellat. Dans chacun de ces départements pilotes, a été ciblé, un territoire restreint marqué par l’ écart significatif de la composition sociale qui existe entre les étblissements qu’il regroupe. Sur les 7100 collèges (publics et privés) du pays, ce seront entre 30 et 50 collèges qui s’inscriront dans cette démarche de sectorisation élargie.

Cette volonté de vouloir avancer par étape semble plutôt judicieuse étant donné la difficulté du sujet. En effet, depuis des années, les politiques publiques qui s’engagent vers des réformes sur la carte scolaire font l’objet de vifs débats au sein de l’opinion publique.
Tout le monde est favorable au concept de mixité sociale à l’Ecole. Pour autant, avec le système actuel d’affectation des élèves : « une adresse, un collège »,les classements officieux entre les établissements et les stratégies de contournement qui en résultent, enferment dans un cercle vicieux ceux qui ont mauvaise « réputation ». Inscription dans le privé, jeu des options ou déménagement, tout le monde est favorable à la mixité scolaire, mais tout le monde veut le meilleur pour son enfant.

Pour autant, les derniers résultats PISA et la triste place de notre système éducatif comme étant l’un des plus inégalitaires de l’OCDE, nous rappelle combien il faut lutter contre les inégalités face à l’Education. Le rapport sur « la mixité sociale à l’école et collège » présenté par Jean Hébrad en 2002, évoque une situation qui « met à mal l’un des principes majeurs du service public d’enseignement dans un état démocratique : la possibilité, pour chaque enfant, d’accéder, quelles que soient ses origines, aux mêmes conditions de scolarisation.
Notre fédération a toujours dénoncé ces injustices face à l’Education.

Cela étant, cette question – qui au final est un enjeu de société- ne peut pas être strictement rapporté au choix des familles. La carte scolaire ne peut pas être le seul levier pour garantir une mixité sociale. Ce critère de proximité avec le domicile familial, peut d’ailleurs s’avérer contre-productif et entériner les ségrégations urbaines.
S’il convient d’expliquer à l’ensemble des citoyens que la mixité a un intérêt pour tous, les grandes inégalités qui existent entre les territoires, et bien évidemment le système dérogatoire de l’enseignement privé doivent tout autant faire l’objet d’une réflexion. L’UNSA continue d’appeler à ce que les milliards d’euros alloués aux établissements privés soient- pour le moins- soumis aux mêmes évaluations que l’Ecole de la République.

Après les dégâts produits par l’assouplissement de la carte scolaire par le précdent gouvernement, l’UNSA se félicite de l’ouverture d’une réflexion sur ce dossier. Nous saluons également la démarche expérimentale qui a été retenue car ce dossier sensible mais d’importance mérite d’être travaillé par étape et par l’ensemble de la communauté éducative. L’UNSA Education veillera donc à ce que l’ensemble des acteurs éducatifs soient tenus informés des résultats de cette expérimentation et soient associés à leur développement.

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La Ministre vient d’officialiser son plan d’action pour lutter contre les établissements « ghettos ». Les mesures annoncées sont pour l’instant expérimentales et ont pour objectif de « renforcer la mixité sociale dans les collèges ».

A partir de la rentrée 2016, 17 départements volontaires seront accompagnés par un comité scientifique de 12 chercheurs dont Pierre Merle, Agnès Van Zanten ou encore Marie Duru Bellat. Dans chacun de ces départements pilotes, a été ciblé, un territoire restreint marqué par l’ écart significatif de la composition sociale qui existe entre les étblissements qu’il regroupe. Sur les 7100 collèges (publics et privés) du pays, ce seront entre 30 et 50 collèges qui s’inscriront dans cette démarche de sectorisation élargie.

Cette volonté de vouloir avancer par étape semble plutôt judicieuse étant donné la difficulté du sujet. En effet, depuis des années, les politiques publiques qui s’engagent vers des réformes sur la carte scolaire font l’objet de vifs débats au sein de l’opinion publique.
Tout le monde est favorable au concept de mixité sociale à l’Ecole. Pour autant, avec le système actuel d’affectation des élèves : « une adresse, un collège »,les classements officieux entre les établissements et les stratégies de contournement qui en résultent, enferment dans un cercle vicieux ceux qui ont mauvaise « réputation ». Inscription dans le privé, jeu des options ou déménagement, tout le monde est favorable à la mixité scolaire, mais tout le monde veut le meilleur pour son enfant.

Pour autant, les derniers résultats PISA et la triste place de notre système éducatif comme étant l’un des plus inégalitaires de l’OCDE, nous rappelle combien il faut lutter contre les inégalités face à l’Education. Le rapport sur « la mixité sociale à l’école et collège » présenté par Jean Hébrad en 2002, évoque une situation qui « met à mal l’un des principes majeurs du service public d’enseignement dans un état démocratique : la possibilité, pour chaque enfant, d’accéder, quelles que soient ses origines, aux mêmes conditions de scolarisation.
Notre fédération a toujours dénoncé ces injustices face à l’Education.

Cela étant, cette question – qui au final est un enjeu de société- ne peut pas être strictement rapporté au choix des familles. La carte scolaire ne peut pas être le seul levier pour garantir une mixité sociale. Ce critère de proximité avec le domicile familial, peut d’ailleurs s’avérer contre-productif et entériner les ségrégations urbaines.
S’il convient d’expliquer à l’ensemble des citoyens que la mixité a un intérêt pour tous, les grandes inégalités qui existent entre les territoires, et bien évidemment le système dérogatoire de l’enseignement privé doivent tout autant faire l’objet d’une réflexion. L’UNSA continue d’appeler à ce que les milliards d’euros alloués aux établissements privés soient- pour le moins- soumis aux mêmes évaluations que l’Ecole de la République.

Après les dégâts produits par l’assouplissement de la carte scolaire par le précdent gouvernement, l’UNSA se félicite de l’ouverture d’une réflexion sur ce dossier. Nous saluons également la démarche expérimentale qui a été retenue car ce dossier sensible mais d’importance mérite d’être travaillé par étape et par l’ensemble de la communauté éducative. L’UNSA Education veillera donc à ce que l’ensemble des acteurs éducatifs soient tenus informés des résultats de cette expérimentation et soient associés à leur développement.