Mettons l’accent sur CANOPE

Le réseau Sceren (CNDP et CRDP) vient de changer de nom. Désormais, il faut parler de « CANOPE ». Tout changement de nom participe à un changement de contenu. Ce sera le cas puisque c’est vers un établissement unique, un resserrement des collections et une orientation davantage numérique que les réformes vont avoir lieu.

Le réseau Sceren (CNDP et CRDP) vient de changer de nom. Désormais, il faut parler de « CANOPE ».
Tout changement de nom participe à un changement de contenu. Ce sera le cas puisque c’est vers un établissement unique, un resserrement des collections et une orientation davantage numérique que les réformes vont avoir lieu.
En attendant ces évolutions, regardons le sens de cette nouvelle appellation.

Que signifiait SCEREN ? Plus personne, ou presque, ne le sait.

CANOPE a-t-il alors un sens ?

Inutile de chercher la signification de chaque lettre. Il ne semble pas non plus s’agir de la contraction (quelque peu fantaisiste) de « canaux pédagogiques ». Ce n’est ni un sigle, ni un acronyme mais une « marque ». Le nom est donc davantage porteur d’une signification symbolique que d’un sens littéral.

La communication officielle autour du nouveau nom l’explique :
« Canopé, le nouveau nom du réseau, créé une identité unique, faisant disparaître l’ensemble des acronymes existants – un nom évoquant un écosystème riche basé sur la diversité et l’adaptabilité, un lieu foisonnant et stimulant d’expérimentation et d’échanges.
Un nom qui évoque la vitalité, la spontanéité, la complémentarité. Nouveaux outils pédagogiques, nouvelles approches, nouveaux supports, nouvelles attentes des enseignants, des parents et des élèves… Le réseau produit un grand nombre de contenus et de services sous des formes toujours plus diverses et interconnectées : c’est une « canopée pédagogique» dont l’action et les productions sont créatrices de richesse et de futurs.
»

Ainsi, avec une légère liberté orthographique, la référence est bien entendu ici faite à la « canopée », cet « étage supérieur de la forêt, directement influencée par le rayonnement solaire », et que l’on considère, notamment en forêt tropicale, comme « un écosystème riche de biodiversité et de productivité biologique. » (cf Wikipédia)

Mais attention ! Puisqu’il n’y a pas le « e » final, d’autres libertés pourraient s’inviter.
Si comme moi (pour le plus grand malheur de mes correcteurs…), vous négligez les accents sur les lettres majuscules, vous noterez le réseau CANOPE et risquerez de lire « canope ».
De quoi s’agit-il ? Wiktionnaire nous renseigne : « canope /ka.nɔp/ masculin ou féminin (l’usage hésite). Vase de l’Égypte ancienne, utilisé pour les embaumements et destiné à recevoir les viscères du mort » et cite Mouhamadou Nissire Sarr, Funérailles et représentations dans les tombes de l’Ancien et du Moyen Empires égyptiens, page 79, 2001, LIT Verlag Münster : « Les canopes contiennent les parties exclues de la momification et devaient être enterrées avec le défunt

Voici qui pourrait faire désordre. Imaginer que le réseau de ressources pédagogiques pourrait finalement prendre le nom de vases funéraires, risquerait d’alimenter toutes les craintes… CANOPE ne serait alors qu’un enterrement de 1ère classe. Un cimetière des productions antérieures. Cela n’est absolument pas notre vision des choses. Mieux mobilisées, modernisées et mises en réseau, nous serons attentifs à la valorisation des contenus et des compétences développées depuis des années, tant au CNDP que dans les CRDP et CDDP.

Mieux vaudrait se tourner vers « Canope » qui, lorsqu’elle n’est ni une ville de l’ancienne Égypte, ni une divinité des eaux chez les Égyptiens, est l’une des trois étoiles les plus brillantes vues de la Terre. Un signe positif pour un réseau que l’on souhaite effectivement brillant et rayonnant.

Mais revenons plutôt au mot d’invention récente « canopée » qui s’est imposé « dans le cadre de l’étude écologique des forêts tropicales humides » et qui désigne « une zone d’intense activité biologique et biochimique, constituant un habitat particulier pour de nombreuses espèces ». Le mot est une traduction (ou transcription) de l’anglais canopy, appartenant au vocabulaire de l’ameublement : c’est le ciel de lit ou baldaquin. Venant du grec κουνουπι, kounoupi, signifiant moustique, il désignait une moustiquaire et est à rapprocher du mot conopée, tissu fixé au-dessus du tabernacle dans les églises. Du passage par le latin conopeum (« moustiquaire, lit entouré d’une moustiquaire »), le sens a évolué vers celui de rideau, « canopé » en vieux français, puis « conopée » et « canopée », avant de devenir « canapé » (vocabulaire dont il aurait été plus ambigu de faire la promotion).

A défaut d’ameublement, les nouvelles structures du réseau de ressources pédagogiques bénéficieront de nouveaux aménagements puisque le MEN annonce qu’à l’automne 2014 seront inaugurés une trentaine d’ « espaces de création et d’accompagnement pédagogiques » et, cité par l’AEF, « Vincent Peillon précise que ces « espaces d’innovation » seront mis en place dans les Espé. Présentés comme une évolution des « espaces de proximité (librairies, médiathèques, espaces de formation) », ces « ateliers Canopé » seront déployés dans chaque département. Ils comporteront notamment une « classe connectée » pour accueillir une vingtaine d’élèves, une « classe du futur présentant des dispositifs très innovants », une « salle de créativité » ainsi qu’un « laboratoire d’observation des usages des outils numériques éducatifs et des ressources associées ».

Ainsi donc si « canopé » signifie rideau, nous voulons croire, sans naïveté, mais avec vigilance et conviction, qu’il sera celui qui ouvre un nouvel acte de dynamisation pédagogique en mettant en œuvre un fort partenariat entre l’ensemble des opérateurs (rectorats, collectivités, ESPé, associations…) à destination de tous les acteurs (enseignants, personnels d’éducation, animateurs, parents…). Dans ce domaine, il y a grand besoin, pour faire avancer le coche -mais sans le perdre ou le noyer, nous y veillerons-, d’une mouche (ou d’un moustique) : disons d’un « canopé » (avec l’accent) !

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Le réseau Sceren (CNDP et CRDP) vient de changer de nom. Désormais, il faut parler de « CANOPE ».
Tout changement de nom participe à un changement de contenu. Ce sera le cas puisque c’est vers un établissement unique, un resserrement des collections et une orientation davantage numérique que les réformes vont avoir lieu.
En attendant ces évolutions, regardons le sens de cette nouvelle appellation.

Que signifiait SCEREN ? Plus personne, ou presque, ne le sait.

CANOPE a-t-il alors un sens ?

Inutile de chercher la signification de chaque lettre. Il ne semble pas non plus s’agir de la contraction (quelque peu fantaisiste) de « canaux pédagogiques ». Ce n’est ni un sigle, ni un acronyme mais une « marque ». Le nom est donc davantage porteur d’une signification symbolique que d’un sens littéral.

La communication officielle autour du nouveau nom l’explique :
« Canopé, le nouveau nom du réseau, créé une identité unique, faisant disparaître l’ensemble des acronymes existants – un nom évoquant un écosystème riche basé sur la diversité et l’adaptabilité, un lieu foisonnant et stimulant d’expérimentation et d’échanges.
Un nom qui évoque la vitalité, la spontanéité, la complémentarité. Nouveaux outils pédagogiques, nouvelles approches, nouveaux supports, nouvelles attentes des enseignants, des parents et des élèves… Le réseau produit un grand nombre de contenus et de services sous des formes toujours plus diverses et interconnectées : c’est une « canopée pédagogique» dont l’action et les productions sont créatrices de richesse et de futurs.
»

Ainsi, avec une légère liberté orthographique, la référence est bien entendu ici faite à la « canopée », cet « étage supérieur de la forêt, directement influencée par le rayonnement solaire », et que l’on considère, notamment en forêt tropicale, comme « un écosystème riche de biodiversité et de productivité biologique. » (cf Wikipédia)

Mais attention ! Puisqu’il n’y a pas le « e » final, d’autres libertés pourraient s’inviter.
Si comme moi (pour le plus grand malheur de mes correcteurs…), vous négligez les accents sur les lettres majuscules, vous noterez le réseau CANOPE et risquerez de lire « canope ».
De quoi s’agit-il ? Wiktionnaire nous renseigne : « canope /ka.nɔp/ masculin ou féminin (l’usage hésite). Vase de l’Égypte ancienne, utilisé pour les embaumements et destiné à recevoir les viscères du mort » et cite Mouhamadou Nissire Sarr, Funérailles et représentations dans les tombes de l’Ancien et du Moyen Empires égyptiens, page 79, 2001, LIT Verlag Münster : « Les canopes contiennent les parties exclues de la momification et devaient être enterrées avec le défunt

Voici qui pourrait faire désordre. Imaginer que le réseau de ressources pédagogiques pourrait finalement prendre le nom de vases funéraires, risquerait d’alimenter toutes les craintes… CANOPE ne serait alors qu’un enterrement de 1ère classe. Un cimetière des productions antérieures. Cela n’est absolument pas notre vision des choses. Mieux mobilisées, modernisées et mises en réseau, nous serons attentifs à la valorisation des contenus et des compétences développées depuis des années, tant au CNDP que dans les CRDP et CDDP.

Mieux vaudrait se tourner vers « Canope » qui, lorsqu’elle n’est ni une ville de l’ancienne Égypte, ni une divinité des eaux chez les Égyptiens, est l’une des trois étoiles les plus brillantes vues de la Terre. Un signe positif pour un réseau que l’on souhaite effectivement brillant et rayonnant.

Mais revenons plutôt au mot d’invention récente « canopée » qui s’est imposé « dans le cadre de l’étude écologique des forêts tropicales humides » et qui désigne « une zone d’intense activité biologique et biochimique, constituant un habitat particulier pour de nombreuses espèces ». Le mot est une traduction (ou transcription) de l’anglais canopy, appartenant au vocabulaire de l’ameublement : c’est le ciel de lit ou baldaquin. Venant du grec κουνουπι, kounoupi, signifiant moustique, il désignait une moustiquaire et est à rapprocher du mot conopée, tissu fixé au-dessus du tabernacle dans les églises. Du passage par le latin conopeum (« moustiquaire, lit entouré d’une moustiquaire »), le sens a évolué vers celui de rideau, « canopé » en vieux français, puis « conopée » et « canopée », avant de devenir « canapé » (vocabulaire dont il aurait été plus ambigu de faire la promotion).

A défaut d’ameublement, les nouvelles structures du réseau de ressources pédagogiques bénéficieront de nouveaux aménagements puisque le MEN annonce qu’à l’automne 2014 seront inaugurés une trentaine d’ « espaces de création et d’accompagnement pédagogiques » et, cité par l’AEF, « Vincent Peillon précise que ces « espaces d’innovation » seront mis en place dans les Espé. Présentés comme une évolution des « espaces de proximité (librairies, médiathèques, espaces de formation) », ces « ateliers Canopé » seront déployés dans chaque département. Ils comporteront notamment une « classe connectée » pour accueillir une vingtaine d’élèves, une « classe du futur présentant des dispositifs très innovants », une « salle de créativité » ainsi qu’un « laboratoire d’observation des usages des outils numériques éducatifs et des ressources associées ».

Ainsi donc si « canopé » signifie rideau, nous voulons croire, sans naïveté, mais avec vigilance et conviction, qu’il sera celui qui ouvre un nouvel acte de dynamisation pédagogique en mettant en œuvre un fort partenariat entre l’ensemble des opérateurs (rectorats, collectivités, ESPé, associations…) à destination de tous les acteurs (enseignants, personnels d’éducation, animateurs, parents…). Dans ce domaine, il y a grand besoin, pour faire avancer le coche -mais sans le perdre ou le noyer, nous y veillerons-, d’une mouche (ou d’un moustique) : disons d’un « canopé » (avec l’accent) !