Ménopause : le Sénat reconnaît le rôle moteur de l’UNSA Éducation
Le rapport avance 25 mesures pour lever ce silence, renforcer l’information, améliorer la santé et adapter les conditions professionnelles des femmes. Il s’organise autour de trois grands axes :
- Informer et prévenir (axe 1) : intégrer un module sur la ménopause dès le collège dans l’éducation à la santé ; lancer des campagnes nationales de communication pour briser les tabous ; soutenir la recherche pour mieux comprendre les mécanismes et les traitements.
- Renforcer la prise en charge sanitaire (axe 2) : créer une consultation longue « ménopause » dès 45 ans ; actualiser les recommandations de la HAS sur les traitements hormonaux ; former l’ensemble des professionnels de santé, y compris les sages-femmes et les médecins généralistes, à la prise en charge des symptômes ; développer des parcours de soins pluridisciplinaires incluant gynécologues, psychologues, kinésithérapeutes ou nutritionnistes.
- Adapter le travail (axe 3) : intégrer la ménopause dans le Plan Santé au Travail ; produire des statistiques sexuées sur la santé professionnelle ; concevoir un guide « ménopause au travail » à destination des employeurs et des managers ; encourager des aménagements concrets (horaires assouplis, lutte contre la sédentarité, ergonomie des postes); sensibiliser France Travail à la prévention de la désinsertion professionnelle ; expérimenter un congé spécifique pour les agentes de la fonction publique.
L’UNSA Éducation se félicite de la parution de ce rapport et des propositions, qu’elle porte, notamment sur la formation des encadrants, l’adaptation des conditions de travail et l’inscription de la santé des femmes dans les politiques de prévention. Nous y souscrivons pleinement, convaincus qu’il est temps que la ménopause devienne un enjeu national de santé publique et d’égalité professionnelle.
Le sujet de la ménopause et de la santé des femmes a été évoqué à travers plusieurs de nos articles et fait l’objet de plusieurs revendications fortes de notre fédération.
Les revendications de l’Unsa Éducation
Trop longtemps reléguée au silence, la santé des femmes au travail et la ménopause sont un véritable sujet de justice sociale, d’égalité professionnelle et de dignité. L’UNSA Éducation appelle notre employeur à reconnaître pleinement ces réalités et à y apporter des réponses concrètes. Dans plusieurs articles que vous pouvez retrouver sur notre site national (voir liens en fin d’article), nous avons traité de ces questions et demandé :
- la reconnaissance des spécificités féminines : mettre fin à une approche de la santé au travail calquée sur un « homme moyen » et qui ignore les réalités vécues par 73 % des agents de l’éducation nationale, qui sont des femmes ;
- des aménagements adaptés : permettre des ajustements de poste ou d’horaires pour les femmes confrontées aux symptômes de la ménopause (fatigue, bouffées de chaleur, insomnies, troubles de concentration), afin de préserver leur santé et leur carrière ;
- l’inscription de la ménopause dans le Plan Santé au Travail, mais dans les plans d’égalité professionnelle et dans les dispositifs de prévention, avec un suivi statistique sexué ;
- une formation des encadrants et sensibilisation des collectifs de travail pour faire en sorte que les responsables hiérarchiques soient formés pour écouter et accompagner les agentes concernées, sans stigmatisation ni tabou ;
- le respect de l’égalité professionnelle en mettant la ménopause au même niveau de reconnaissance que la maternité, l’endométriose ou l’assistance médicale à la procréation (AMP), car elle a un impact réel sur les parcours professionnels et les carrières ;
- la prise en compte dans les parcours professionnels afin de faciliter le retour ou le maintien en emploi en cas de difficultés liées à la ménopause, pour prévenir la désinsertion professionnelle et les départs anticipés.
- l’expérimentation de nouveaux droits avec la mise en place d’un congé spécifique « ménopause » dans la fonction publique, comme le propose le rapport parlementaire, et ouverture de négociations pour des droits similaires dans les autres secteurs.
- la valorisation des bonnes pratiques internationales en s’inspirant des syndicats étrangers qui ont déjà obtenu des avancées concrètes, comme au Royaume-Uni, où la formation des chefs d’établissement est devenue obligatoire sur ce sujet, ou en Allemagne, où des mesures spécifiques d’aménagement du temps de travail sont mises en œuvre
La ménopause ne peut plus être traitée comme un angle mort des politiques de ressources humaines. Elle doit être reconnue comme une réalité de santé au travail, appelant des droits, des moyens et des mesures concrètes.
Ces 25 propositions sont un bon début, mais il faut encore qu’elles se concrétisent sur le terrain. L’UNSA Éducation continuera d’agir pour que ces avancées se traduisent rapidement en décisions effectives, au service de toutes les femmes.
Pour aller plus loin
Afin de prolonger cette réflexion et approfondir les enjeux de santé des femmes au travail, notamment concernant la ménopause, l’UNSA Éducation vous propose plusieurs autres articles :
- Les 6 enjeux de la santé au travail des femmes
- Ménopause, un sujet syndical qui monte à l’étranger
- Santé des femmes au travail : un enjeu syndical crucial
- Santé mentale : des inégalités entre les femmes et les hommes
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