L’opinion française sur le climat, la maturité ?
Le coût de la vie et le climat, comme principales préoccupations
Les inquiétudes des Français et Françaises se portent sur l’augmentation du coût de la vie, identifiée comme le principal défi par 70% des participant·es, puis 61% considèrent l’impact des changements climatiques et la dégradation de l’environnement comme source de préoccupation majeure, surpassant la moyenne de l’Union européenne de 11 points. Les Français·es estiment que les mesures adoptées pour lutter contre le changement climatique seront plutôt source de bénéfices, notamment en termes de qualité de vie (59%) et d’emploi (57%) ; ils sont plus pessimistes en ce qui concerne le pouvoir d’achat (23%).
Une “transition juste” souhaitée
Plus de deux tiers des participant·es estiment que la transition vers une économie neutre pour le climat doit être accompagnée d’une résolution simultanée des questions d’inégalités sociales et économiques, classant les disparités économiques au cinquième rang des défis. Ceci permet de souligner la volonté d’une “transition juste”, qui chercherait aussi à lutter contre les inégalités. L’Organisation internationale du travail (OIT) définit la transition juste comme suit : “Rendre l’économie plus verte d’une manière qui soit aussi équitable et inclusive que possible pour toutes les personnes concernées, en créant des opportunités de travail décent et en ne laissant personne de côté.”
Quels moyens pour y parvenir ?
Pour mettre en place cette transition, 75% des personnes interrogées soutiennent l’arrêt des subventions et allégements fiscaux pour le secteur de l’aviation ainsi que pour toutes les entreprises qui recourent aux combustibles fossiles. Une courte majorité (53%) serait même disposée à payer des impôts sur le revenu plus élevés pour aider les ménages aux revenus faibles à faire face au coût d’une transition écologique. 68% soutiennent d’autres types de taxes liées au climat, comme une taxe progressive sur les émissions de carbone, ou encore une taxe carbone sur les revenus/recettes.
Une défiance vis-à-vis du gouvernement et des paradoxes
En effet, la confiance est assez mitigée dans les pouvoirs publics. Bien que la majorité appelle à des politiques équitables, 61% des participants ne font pas confiance aux pouvoirs publics pour mener une transition climatique juste en réduisant les émissions de gaz à effet de serre et en s’attaquant aux inégalités sociales. Dans un contexte d’inflation où le pouvoir d’achat reste la préoccupation majeure, les deux-tiers des sondé·es ne veulent pas que les politiques pro-climat affectent leur budget personnel, 65% estiment ainsi qu’ils auront besoin d’un soutien financier pour les accompagner vers une économie sobre en carbone. Concernant l’abandon progressif des combustibles fossiles, la moitié estime que le gouvernement devrait aider à la reconversion des travailleurs·euses de ce secteur. Dans le même temps, 30% jugent que face aux menaces de paupérisation, il ne faut pas abandonner progressivement les combustibles fossiles.
Les résultats de ces enquêtes soulignent la préoccupation croissante de la population française à l’égard des enjeux climatiques et de la nécessité d’une transition équitable. Bien que la confiance dans les pouvoirs publics soit mitigée, les personnes sondées expriment un soutien significatif à des mesures concrètes, y compris l’arrêt des subventions pour les secteurs polluants et une disposition à contribuer financièrement à la lutte contre le changement climatique. Ces données fournissent des indications cruciales pour orienter les politiques publiques et les initiatives privées vers un avenir durable. Finalement, les résultats de cette dernière enquête Climat sont empreints de paradoxes. Toutefois, les réponses aux questions sur la fiscalité, en particulier, témoignent d’une certaine maturité sur le sujet. Reste une dernière étape à franchir, celle du passage à l’acte, qui implique une acceptation de mesures restrictives, y compris sur le plan financier. Un autre modèle doit émerger. Les questions économiques, sociales et environnementales sont étroitement liées. L’UNSA Éducation revendique une société solidaire, organisée autour du respect des libertés, d’une économie solidaire au service de l’Humain et respectueuse de l’environnement et du cadre de vie.
Pour aller plus loin :
Lien vers l’étude menée par BVA Xsight
Lien vers le rapport de la Fondation Jean-Jaurès
Lien vers le rapport de la Banque européenne d’investissement