Lire pour s’émanciper
Eduquer c’est émanciper (Manifeste Oxygène(s) p 30). La possibilité d’exercer son libre arbitre passe par la rencontre avec la lecture. La lecture a une incidence sur chaque dimension de la vie, elle renforce l’intelligence émotionnelle et aide à apprécier des points de vue différents. L’Unsa Education s’engage pour que l’éducation tout au long de la vie soit un droit pour toutes et tous. Voilà pourquoi deux récents projets associatifs ont retenu notre attention : Lire pour en sortir et Narrative 4.
Lis, partage et connais-toi toi-même ! ! Soyez curieux ! Suivez-nous à la découverte de ces initiatives!
« Lire de la bonne lecture sert à apprendre – de manière directe et intense, celle de l’expérience vécue à travers la fiction – ce que nous sommes et comment nous sommes, dans notre intégrité humaine, à travers nos actes, dans la solitude et dans le réseau de relations qui nous lie les uns aux autres, dans notre présence publique et le secret de nos consciences, cette somme extrêmement complexe de vérités contradictoires dont est faite la condition humaine. » Mario Vargas Llosa, écrivain péruvien.
« Lire pour en sortir » est une association qui a pour but de favoriser la réinsertion des personnes détenues par la lecture. A cette fin, « Lire pour en sortir » poursuit 5 missions : un programme de lecture favorisant les réductions de peines, la lutte contre l’illettrisme, le développement des activités culturelles en détention, la modernisation et la rénovation des bibliothèques pénitentiaires et le développement de la formation et de l’insertion professionnelles dans l’industrie du livre.
A l’origine de la création de cette association, l’exemple brésilien. En juin 2012, le gouvernement brésilien a mis en place dans 4 prisons, un programme de réduction de peine lié à la lecture. Un livre lu et une fiche de lecture rédigée valent 4 jours de prison en moins.
Grâce à l’action de l’association française, un amendement à la loi de réforme pénale a été adopté et est entré en vigueur le 1er octobre 2014 ; il permet d’obtenir des réductions de peine supplémentaires pour les personnes qui s’investissent : « dans l’apprentissage de la lecture, de l’écriture et du calcul, en participant à des activités culturelles et notamment de lecture ». Les membres de cette jeune association interviennent pour l’heure dans sept prisons de notre pays, œuvrent à apporter des livres neufs et récents, à organiser des séances de parole et d’écriture autour des lectures et bien d’autres actions encore à découvrir ICI !
Narrative 4, est une association créée par l’écrivain irlandais, Colum Mc Cann autour d’un concept fort : « l’empathie radicale ». Elle est née de la rencontre d’un groupe d’écrivains et militants réunis pour s’interroger sur les liens entre littérature et action sociale. Sa philosophie est le partage, son objectif est de faire s’échanger les histoires à travers le monde. Son action favorise la rencontre entre des jeunes d’horizons, de cultures, de vécus différents, pour se raconter, s’écouter, échanger et partager des lectures. Et ainsi, repousser le cynisme et la désolation, parce que pour Narrative 4 l’absence d’empathie est un fléau moderne. « Notre incapacité à comprendre l’autre est au centre de notre faillite collective. »
« Nous avons parmi nos objectifs, écrit Colum McCann, celui de faire raconter un million d’histoires dans cent pays en quelques années. Une narration globale. Le partage est la clé de la transformation : lorsqu’on écoute l’histoire d’une autre personne avec assez d’intensité pour l’habiter, puis la raconter à son tour, on devient cet autre et l’on voit le monde à travers ses yeux. » Première étape de cette grande utopie, le projet être un homme, 75 écrivains anglophones ont écrit une nouvelle pour dire ce que représente devenir homme, citoyen, femme, mère, enfant de leurs points de vues. Les éditions 10/18 en France en ont assuré la traduction et la publication. Les recettes de la vente du livre vont à l’association. Plus de renseignements : PAR LA !