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L’extrême droite italienne vers une nouvelle marche sur Rome ?

Le parti «Frères d’Italie» (Fratelli d’Italia) est en passe de l’emporter lors des prochaines élections italiennes qui auront lieu le 25 septembre. Sa dirigeante, Giorgia Meloni, mène une campagne électorale en mettant en avant les thèmes de prédilection de l’extrême droite, tout en cherchant à dédiaboliser son discours, à l’instar de ce que le RN a fait en France. Il faut dire que cette formation est directement issue du fascisme italien, n’hésitant pas à glorifier Mussolini et son régime dictatorial. Quelles conséquences pourrait avoir cette élection pour l’Italie mais aussi pour l’Union européenne ? L’UNSA Éducation fait le point.

 

Quel est le programme de «Frères d’Italie» ?

Ce parti a été le seul parti d’opposition au gouvernement national précédent, qui regroupait toutes les forces politiques de la gauche à la droite extrême. Cela lui a permis de progresser dans les sondages et les élections locales, en fédérant tous les mécontentements de la population, frappée par les effets durables de la crise économique actuelle et de la pandémie du covid. « Frères d’Italie » est né en 2012 et a regroupé quelques nostalgiques du fascisme mussolinien imaginant une nouvelle marche sur Rome (c’est l’événement historique qui a conduit Mussolini au pouvoir en 1922). Mais ce parti est resté longtemps très minoritaire, face, d’un côté, à une extrême droite dominée par La Ligue et de l’autre, au parti 5 étoiles qui a su canaliser les aspirations populistes d’une partie du peuple italien.

Aujourd’hui la configuration est nouvelle et le parti de Meloni conduit une coalition avec la Ligue et Forza Italia de Berlusconi. Son idéologie est assez floue :  on y trouve pêle-mêle des références contre les migrant.es et les musulmans, un soutien en faveur de l’ultra-libéralisme économique et une hostilité envers les syndicats, ou bien encore la nostalgie du fascisme et la valorisation des valeurs traditionnelles et du catholicisme. Ce populisme s’inspire de la Hongrie de Orbàn ou du RN de Marine Le Pen.

Néanmoins, son programme pour ces élections se veut bien plus consensuel : on y trouve des mesures économiques pour les plus pauvres, la vision d’une Italie glorieuse, le soutien au tourisme et l’amélioration de de l’éducation centrée sur des fondamentaux. Mais cette dédiabolisation ne doit pas tromper.

Une volonté de dédiabolisation

L’entourage de Giorgia Meloni fait tout aujourd’hui pour la rendre respectable : on loue ses qualités de future cheffe d’État et sa capacité de travail. On valorise son bon sens politique qui lui donne de nombreux soutiens dans la droite italienne. Depuis plusieurs années déjà, la digue entre l’extrême droite et la droite démocratique a été rompue en Italie, et cela se voit chaque jour davantage dans les sondages. Meloni cherche également à cacher certaines de ses idées, restant floue à propos de l’IVG ou du soutien à Poutine.

La gauche italienne peine à faire face actuellement car elle n’est pas réellement unie ; ainsi, le système électoral du pays risque de favoriser « Frères d’Italie ».

Les dangers d’une majorité d’extrême droite en Italie

L’arrivée de l’extrême droite en Italie ne pourrait que fragiliser le pays, déjà gravement touché par la crise économique et sociale. Par ricochets, cela aurait un impact fort sur l’Union européenne, dont Meloni veut revoir les priorités et les orientations dans la gestion de la crise énergétique par exemple. Cela renforcerait également le bloc populiste et souverainiste en Europe alors que plusieurs autres pays ont avant la fin de l’année des échéances électorales.

C’est pourquoi l’UNSA Éducation considère qu’il y a un danger à ce que l’extrême droite arrive au pouvoir en Italie, en France ou en Europe. Il est indispensable de dénoncer la dangerosité des partis de ce courant politique qui ne vise qu’à accentuer les divisions et met en péril le fonctionnement démocratique et le rôle des syndicats.

 

 

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