L’extrême droite gagne du terrain, mais l’Europe fait de la résistance

Que retenir des européennes 2019 ? Quelle place nouvelle pour les forces d’extrême droite au Parlement européen ? L’Europe passe-t-elle au brun, au vert ou garde-t-elle ses couleurs précédentes ? Après notre série d’articles et de vidéos d’expert.e.s qui ont accepté de répondre à nos questions, voici l’heure du bilan.

                

L’extrême droite et les partis nationalistes ont gagné du terrain lors de ces européennes, mais nous n’avons pas assisté à une percée qui mettrait en danger le fonctionnement de l’Union européenne.

Davantage d’eurodéputés d’extrême droite

Si on les rassemble, les partis d’extrême droite et eurosceptiques ont réuni près de 25 % des voix et ils ont réalisé des scores importants dans plusieurs pays. C’est le cas tout d’abord en Italie où la Ligue de Salvini a terminé en tête avec l’élection de 28 députés. Ce sera le groupe le plus important de l’extrême droite européenne alliée au RN. Ce dernier a conservé également la première place en France avec 23,3% des voix. Ces succès ne doivent pas cachés plusieurs déconvenues : les partis d’extrême droite en Autriche, aux Pays-Bas, en Espagne ou bien encore au Danemark ont fait des scores en baisse, contrairement aux prévisions. La mobilisation plus forte des électrices et des électeurs cette fois-ci a favorisé les forces politiques pro-européennes, même si le Parlement se retrouve composé de différentes familles politiques qui devront diriger ensemble.

Toujours la désunion dans la diversité

Ce qui est notable également, c’est que la désunion des forces d’extrême droite et nationalistes demeure après ces résultats. Ainsi, le Fidesz d’Orban, grand vainqueur en Hongrie, ne pourra pas peser dans son rêve d’une alliance réunissant la droite et l’extrême droite. Plus généralement, les divisions entre ces courants sont toujours présentes et se renforcent même. Si le nouveau Parlement européen voit l’affaiblissement des grandes familles européennes réunies à droite dans le PPE, et à gauche dans le PSE, on constate également l’arrivée en force des écologistes mais aussi des partisans du projet européen. Les nationalistes ne sont pas parvenus à devenir un courant pivot au nouveau Parlement européen. Ces élections doivent en effet être analysées autant à l’échelle européenne qu’à l’échelle nationale.

Le RN en France

Le Rassemblement national apparaît comme le grand vainqueur en France. Il a réussi à augmenter son nombre de voix et a mobilisé ses partisans. Il disposera d’un total de 23 députés après que la Grande Bretagne ait quitté l’Union. Plusieurs des eurodéputés de ce parti l’étaient déjà dans la précédente mandature, où ils avaient d’ailleurs brillé par leur inefficacité. Mais de nouveaux profils émergent également, avec des transfuges de la droite traditionnelles ou des profils plus intellectuels. Mais à peine avaient-ils fêté leur apparente victoire, que les vieux démons de l’extrême droite française réapparaissent au grand jour : ainsi des polémiques sur le coût exorbitant des frais de ces députés frontistes lors de la précédente mandature montrent que le RN n’est pas au service de l’Europe, mais qu’il profite en revanche des largesses des institutions de l’UE.

Pour l’UNSA Éducation, le projet européen est à défendre afin de construire une Europe plus sociale et plus écologique. L’extrême droite qui voulait mettre en péril l’ensemble de l’édifice de l’UE, n’a pas réussi à mettre en œuvre son projet. Mais les inquiétudes demeurent. C’est pourquoi notre fédération continuera à décrypter le message de l’extrême droite et notamment du Rassemblement national qui est en contradiction avec les valeurs du syndicalisme, de la démocratie sociale et de la démocratie, en France mais aussi en Europe.

La vidéo du jour

                 

Pour clore notre série de vidéos avec des expert.e.s sur la question de l’extrême droite en Europe, Nicolas Lebourg a accepté de répondre à nos questions. Chercheur en sciences sociales au CEPEL, spécialiste de l’extrême droite : « quel bilan des européennes pour le RN et ses alliés en Europe? « 


Pour retrouver l’ensemble des articles et des vidéos sur ce thème

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L’extrême droite et les partis nationalistes ont gagné du terrain lors de ces européennes, mais nous n’avons pas assisté à une percée qui mettrait en danger le fonctionnement de l’Union européenne.

Davantage d’eurodéputés d’extrême droite

Si on les rassemble, les partis d’extrême droite et eurosceptiques ont réuni près de 25 % des voix et ils ont réalisé des scores importants dans plusieurs pays. C’est le cas tout d’abord en Italie où la Ligue de Salvini a terminé en tête avec l’élection de 28 députés. Ce sera le groupe le plus important de l’extrême droite européenne alliée au RN. Ce dernier a conservé également la première place en France avec 23,3% des voix. Ces succès ne doivent pas cachés plusieurs déconvenues : les partis d’extrême droite en Autriche, aux Pays-Bas, en Espagne ou bien encore au Danemark ont fait des scores en baisse, contrairement aux prévisions. La mobilisation plus forte des électrices et des électeurs cette fois-ci a favorisé les forces politiques pro-européennes, même si le Parlement se retrouve composé de différentes familles politiques qui devront diriger ensemble.

Toujours la désunion dans la diversité

Ce qui est notable également, c’est que la désunion des forces d’extrême droite et nationalistes demeure après ces résultats. Ainsi, le Fidesz d’Orban, grand vainqueur en Hongrie, ne pourra pas peser dans son rêve d’une alliance réunissant la droite et l’extrême droite. Plus généralement, les divisions entre ces courants sont toujours présentes et se renforcent même. Si le nouveau Parlement européen voit l’affaiblissement des grandes familles européennes réunies à droite dans le PPE, et à gauche dans le PSE, on constate également l’arrivée en force des écologistes mais aussi des partisans du projet européen. Les nationalistes ne sont pas parvenus à devenir un courant pivot au nouveau Parlement européen. Ces élections doivent en effet être analysées autant à l’échelle européenne qu’à l’échelle nationale.

Le RN en France

Le Rassemblement national apparaît comme le grand vainqueur en France. Il a réussi à augmenter son nombre de voix et a mobilisé ses partisans. Il disposera d’un total de 23 députés après que la Grande Bretagne ait quitté l’Union. Plusieurs des eurodéputés de ce parti l’étaient déjà dans la précédente mandature, où ils avaient d’ailleurs brillé par leur inefficacité. Mais de nouveaux profils émergent également, avec des transfuges de la droite traditionnelles ou des profils plus intellectuels. Mais à peine avaient-ils fêté leur apparente victoire, que les vieux démons de l’extrême droite française réapparaissent au grand jour : ainsi des polémiques sur le coût exorbitant des frais de ces députés frontistes lors de la précédente mandature montrent que le RN n’est pas au service de l’Europe, mais qu’il profite en revanche des largesses des institutions de l’UE.

Pour l’UNSA Éducation, le projet européen est à défendre afin de construire une Europe plus sociale et plus écologique. L’extrême droite qui voulait mettre en péril l’ensemble de l’édifice de l’UE, n’a pas réussi à mettre en œuvre son projet. Mais les inquiétudes demeurent. C’est pourquoi notre fédération continuera à décrypter le message de l’extrême droite et notamment du Rassemblement national qui est en contradiction avec les valeurs du syndicalisme, de la démocratie sociale et de la démocratie, en France mais aussi en Europe.

La vidéo du jour

                 

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