Analyses et décryptages

L’extrême droite en Allemagne, vigilance !

Depuis sa création en 2013, Alternative für Deutschland (AfD) progresse très rapidement dans le paysage politique allemand. C’est aujourd’hui le premier parti d’opposition au Bundestag. L’idéologie d’extrême droite portée par AfD représente un danger pour la démocratie, mais il semblerait que cette menace gagne en force. A quelques mois des élections législatives allemandes du 26 septembre prochain, l’UNSA Éducation insiste sur la nocivité que l’extrême droite et ses idées font peser sur la démocratie.

Mise sous surveillance d’AfD

Début mars, la presse allemande révèle que le Bundesamt für Verfassungsschutz (l’Office fédéral de protection de la Constitution, BfV) a mis AfD sous surveillance en le classant comme “cas suspect ». Cette décision du service de renseignement intérieur signifie que le parti est considéré comme une menace pour la démocratie. Des organisations liées à AfD sont suivies par le BfV depuis 2019 : la Junge Alternative, l’organisation de jeunesse, et Der Flügel (l’Aile), le courant radical défendant une vision nationale ethnique dirigé par Björn Höcke. Désormais c’est l’ensemble du parti qui est surveillé. De plus, ce parti fait peur en Allemagne car il n’a pas totalement coupé avec les références et le passé nazis.

Des réactions politiques unanimes

L’ensemble de la scène politique allemande s’est félicitée de la décision confirmant la menace pour la démocratie représentée par AfD. Depuis la Seconde Guerre mondiale et le régime nazi, jamais un parti d’extrême droite n’avait fait mieux que 5% de voix. Lors des dernières législatives de 2017, AfD a dépassé les 12%. Quant à ses leaders, ils se sont indignés de cette mise sous surveillance, à l’image des 32 000 adhérent.es revendiqué.es. Cependant deux jours plus tard, le 5 mars, le tribunal administratif de Cologne suspend la décision en attendant l’examen des plaintes déposées par le parti contre le BfV.

Des élections sous tensions

Si le tribunal n’a pas annulé la décision, AfD n’a pas manqué de saluer le jugement du tribunal, trouvant soudain toutes les vertus à une justice qu’il n’hésite pas à fustiger quand celle-ci ne va pas dans son sens. Le calendrier électoral allemand est dense avec des régionales en cours et le renouvellement des députés siégeant au Bundestag en septembre. Ce dernier s’annonce incertain. Angela Merkel, chancelière depuis 2005, ne se représentera pas. En quête d’un nouveau souffle et soucieux d’une certaine respectabilité, AfD tente alors d’exploiter ce coup de projecteur sur le parti en dénonçant une nouvelle fois une “coronadictature” de Merkel. Confortant ainsi la stratégie engagée depuis le début de la pandémie qui consiste à défendre des positions complotistes et populistes contre les masques et la vaccination. Le parti d’extrême droite est particulièrement fort dans l’ancienne Allemagne de l’Est, davantage marquée par des difficultés économiques. Il se développe cependant dorénavant sur l’ensemble du territoire.

Il est urgent de couper court aux idées de l’extrême droite et de faire front commun. En Allemagne, la majorité des partis s’élèvent au-dessus des luttes partisanes pour lutter contre AfD. À la différence de la France peut-être où les sondages récents créditent le Rassemblement national (RN) de 47 % des intentions de vote en cas de second tour entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen en 2022. L’UNSA Éducation alerte sur les dangers de l’extrême droite pour les valeurs démocratiques que ce soit en Allemagne, en France ou ailleurs dans le monde. Pour garantir la démocratie, la liberté, le bien-être et la paix : agissons !


Voir également notre article « Le renouveau de l’extrême droite en Allemagne » 

 

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Mise sous surveillance d’AfD

Début mars, la presse allemande révèle que le Bundesamt für Verfassungsschutz (l’Office fédéral de protection de la Constitution, BfV) a mis AfD sous surveillance en le classant comme “cas suspect ». Cette décision du service de renseignement intérieur signifie que le parti est considéré comme une menace pour la démocratie. Des organisations liées à AfD sont suivies par le BfV depuis 2019 : la Junge Alternative, l’organisation de jeunesse, et Der Flügel (l’Aile), le courant radical défendant une vision nationale ethnique dirigé par Björn Höcke. Désormais c’est l’ensemble du parti qui est surveillé. De plus, ce parti fait peur en Allemagne car il n’a pas totalement coupé avec les références et le passé nazis.

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L’ensemble de la scène politique allemande s’est félicitée de la décision confirmant la menace pour la démocratie représentée par AfD. Depuis la Seconde Guerre mondiale et le régime nazi, jamais un parti d’extrême droite n’avait fait mieux que 5% de voix. Lors des dernières législatives de 2017, AfD a dépassé les 12%. Quant à ses leaders, ils se sont indignés de cette mise sous surveillance, à l’image des 32 000 adhérent.es revendiqué.es. Cependant deux jours plus tard, le 5 mars, le tribunal administratif de Cologne suspend la décision en attendant l’examen des plaintes déposées par le parti contre le BfV.

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Si le tribunal n’a pas annulé la décision, AfD n’a pas manqué de saluer le jugement du tribunal, trouvant soudain toutes les vertus à une justice qu’il n’hésite pas à fustiger quand celle-ci ne va pas dans son sens. Le calendrier électoral allemand est dense avec des régionales en cours et le renouvellement des députés siégeant au Bundestag en septembre. Ce dernier s’annonce incertain. Angela Merkel, chancelière depuis 2005, ne se représentera pas. En quête d’un nouveau souffle et soucieux d’une certaine respectabilité, AfD tente alors d’exploiter ce coup de projecteur sur le parti en dénonçant une nouvelle fois une “coronadictature” de Merkel. Confortant ainsi la stratégie engagée depuis le début de la pandémie qui consiste à défendre des positions complotistes et populistes contre les masques et la vaccination. Le parti d’extrême droite est particulièrement fort dans l’ancienne Allemagne de l’Est, davantage marquée par des difficultés économiques. Il se développe cependant dorénavant sur l’ensemble du territoire.

Il est urgent de couper court aux idées de l’extrême droite et de faire front commun. En Allemagne, la majorité des partis s’élèvent au-dessus des luttes partisanes pour lutter contre AfD. À la différence de la France peut-être où les sondages récents créditent le Rassemblement national (RN) de 47 % des intentions de vote en cas de second tour entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen en 2022. L’UNSA Éducation alerte sur les dangers de l’extrême droite pour les valeurs démocratiques que ce soit en Allemagne, en France ou ailleurs dans le monde. Pour garantir la démocratie, la liberté, le bien-être et la paix : agissons !


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