L’extrême droite au pouvoir en Suède ! Quelles conséquences ?
Les Démocrates de Suède : une formation néonazie à l’origine
Il a fallu patienter trois jours pour connaître le résultat définitif des élections législatives suédoises. En effet, les blocs de gauche et de droite sont arrivés au coude-à-coude. Au terme du suspense, c’est le bloc de gauche de la Première ministre sortante Magdalena Andersson qui sort perdant. En face, le bloc conservateur l’emporte en s’alliant à l’extrême droite. Pour la première fois dans l’histoire de ce pays, le pouvoir va être exercé par un bloc élargi à la droite radicale, incarnée par le parti des Démocrates de Suède (Sverigedemokraterna, SD), une formation née en 1988 d’un parti ouvertement néonazi.
Entré au Parlement en 2010, en l’espace de douze ans, ce parti virulemment anti-immigration a quadruplé sa représentation, passant de 5,7 % à 20,6 % des voix. Il est devenu ainsi la deuxième force politique suédoise, derrière le parti social-démocrate de la Première ministre sortante (30,4 %). Les élections législatives du 11 septembre dernier marquent un tournant dans la dédiabolisation et la banalisation du parti d’extrême droite.
L’alliance droite – extrême droite au pouvoir
En effet, pour se hisser au pouvoir les trois partis de droite se sont alliés à celui d’extrême droite obtenant la majorité au Parlement avec 176 sièges, trois de plus que le bloc de gauche. Ne pouvant pas gouverner sans la majorité des sièges, la Première ministre de gauche a dû remettre sa démission le 14 septembre. Ainsi, les Démocrates de Suède deviennent le premier parti de la majorité de droite. Seule maigre consolation, son dirigeant, Jimmie Åkesson, ne semble pas en mesure d’avoir le soutien des autres partis pour occuper le poste de Premier ministre. Cependant, l’intégration de cette droite radicale dans le jeu politique suédois a puissamment aidé l’entreprise de dédiabolisation du parti. L’immigration et l’insécurité, ses thèmes de prédilection, ont ainsi dominé la campagne législative aux dépens d’autres comme la lutte contre le dérèglement climatique.
Même s’ils ne participent pas à l’exécutif, les Démocrates de Suède vont très probablement revendiquer, en échange de leur soutien dans la coalition, des postes importants au Parlement, ou bien, peser sur les orientations du nouveau gouvernement. Les partis de droite voulaient en faire une force d’appoint, ils se retrouvent ainsi piégés.
Il est urgent de couper court aux idées de l’extrême droite et de faire front commun. L’UNSA Éducation alerte sur les dangers de l’extrême droite en contradiction avec les valeurs du syndicalisme, de la démocratie sociale et de la démocratie. Elle est mobilisée pour contrer cette menace. Elle continue et continuera à décrypter le message de l’extrême droite que ce soit en Suède, en Italie, en Hongrie, en Europe ou ailleurs dans le monde. Pour garantir la démocratie, la liberté, le bien-être et la paix : agissons