Les régions veulent (davantage) piloter l’éducation

Si des progrès ont été accomplis vers une plus grande et « nécessaire régionalisation », l’ « ambition décentralisatrice affichée en 2012, à laquelle les Régions ont fortement contribué par leurs propositions, s’est édulcorée sous l’influence des conservatismes qui trop souvent bloquent les réformes dans notre pays. » Aussi l’ARF devenue « Régions de France » entend bien au travers de 8 propositions agir pour « conforter et poursuivre la régionalisation » et influer dans ce sens durant la campagne électorale.

Parmi ses propositions, la numéro 5 vise à « régionaliser les missions opérationnelles de l’Etat relavant actuellement du bloc actuel de compétences des Régions », dont l’Education l’Enseignement supérieur et la Recherche.

Fortes de leur mission « d’organiser au mieux la chaîne éducation-insertion-développement économique », les Régions revendiquent un rôle d’ensemblier et d’aménageur, comme cœur de métier. Et puisqu’elles sont déjà reconnues comme telle sur le segment bac-3/bac+3, elles revendiquent la nécessité d’aller au bout de la logique d’organisation des voies de formation, en leur transférant :

◗ la carte des formations de l’enseignement général et technologique et du post-bac, afin de pouvoir construire de véritables schémas prévisionnels des formations facilitant l’articulation avec l’emploi et l’enseignement supérieur. Une réflexion nationale sur la réforme et la simplification du baccalauréat devra être conduite en association étroite avec les Régions ;

◗ l’orientation scolaire (Centres d’information et d’orientation-CIO) pour notamment favoriser l’enseignement professionnel et l’alternance ;

◗ le pilotage de l’enseignement professionnel pour faire de l’alternance une filière d’excellence via :

▶ le développement de l’apprentissage, notamment dans les lycées professionnels ;

▶ le renforcement de l’alternance au lycée professionnel, au-delà des durées actuelles de la formation en entreprise ;

▶ des relations plus fortes avec les entreprises (présidence des conseils d’administration des lycées, aménagements des contenus des formations, échanges de formateurs et d’enseignants).

Dans l’enseignement supérieur et la recherche, il s’agirait afin « de favoriser des synergies entre les politiques de formation, d’emploi et développement économique portées par les Régions et les programmes de recherche développés au sein de l’enseignement supérieur », de « permettre aux Régions de participer réellement à la gouvernance des universités en intégrant la commission des formations ou des diplômes et/ou en disposant d’un siège au conseil d’administration ». Les Régions demandent de pouvoir influer sur la création de nouvelles filières ou de nouveaux diplômes ou cursus.

S’il est indéniable que les territoires et donc les régions sont des acteurs à part entière des politiques éducatives, on voit bien le danger qu’il pourrait y avoir à concevoir l’offre de formation en unique adéquation avec l’offre économique locale, parce que les jeunes formés sont mobiles, parce que les bassins économiques évoluent, parce que les métiers de demain n’existent pas encore.

Il convient donc de maintenir un rôle fort de l’Etat dans le pilotage des politiques d’Education. Le partenariat avec les territoires n’en sera que plus efficace.
 

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Si des progrès ont été accomplis vers une plus grande et « nécessaire régionalisation », l’ « ambition décentralisatrice affichée en 2012, à laquelle les Régions ont fortement contribué par leurs propositions, s’est édulcorée sous l’influence des conservatismes qui trop souvent bloquent les réformes dans notre pays. » Aussi l’ARF devenue « Régions de France » entend bien au travers de 8 propositions agir pour « conforter et poursuivre la régionalisation » et influer dans ce sens durant la campagne électorale.

Parmi ses propositions, la numéro 5 vise à « régionaliser les missions opérationnelles de l’Etat relavant actuellement du bloc actuel de compétences des Régions », dont l’Education l’Enseignement supérieur et la Recherche.

Fortes de leur mission « d’organiser au mieux la chaîne éducation-insertion-développement économique », les Régions revendiquent un rôle d’ensemblier et d’aménageur, comme cœur de métier. Et puisqu’elles sont déjà reconnues comme telle sur le segment bac-3/bac+3, elles revendiquent la nécessité d’aller au bout de la logique d’organisation des voies de formation, en leur transférant :

◗ la carte des formations de l’enseignement général et technologique et du post-bac, afin de pouvoir construire de véritables schémas prévisionnels des formations facilitant l’articulation avec l’emploi et l’enseignement supérieur. Une réflexion nationale sur la réforme et la simplification du baccalauréat devra être conduite en association étroite avec les Régions ;

◗ l’orientation scolaire (Centres d’information et d’orientation-CIO) pour notamment favoriser l’enseignement professionnel et l’alternance ;

◗ le pilotage de l’enseignement professionnel pour faire de l’alternance une filière d’excellence via :

▶ le développement de l’apprentissage, notamment dans les lycées professionnels ;

▶ le renforcement de l’alternance au lycée professionnel, au-delà des durées actuelles de la formation en entreprise ;

▶ des relations plus fortes avec les entreprises (présidence des conseils d’administration des lycées, aménagements des contenus des formations, échanges de formateurs et d’enseignants).

Dans l’enseignement supérieur et la recherche, il s’agirait afin « de favoriser des synergies entre les politiques de formation, d’emploi et développement économique portées par les Régions et les programmes de recherche développés au sein de l’enseignement supérieur », de « permettre aux Régions de participer réellement à la gouvernance des universités en intégrant la commission des formations ou des diplômes et/ou en disposant d’un siège au conseil d’administration ». Les Régions demandent de pouvoir influer sur la création de nouvelles filières ou de nouveaux diplômes ou cursus.

S’il est indéniable que les territoires et donc les régions sont des acteurs à part entière des politiques éducatives, on voit bien le danger qu’il pourrait y avoir à concevoir l’offre de formation en unique adéquation avec l’offre économique locale, parce que les jeunes formés sont mobiles, parce que les bassins économiques évoluent, parce que les métiers de demain n’existent pas encore.

Il convient donc de maintenir un rôle fort de l’Etat dans le pilotage des politiques d’Education. Le partenariat avec les territoires n’en sera que plus efficace.