Les projets éducatifs de territoire : beaucoup reste à faire

« Un projet éducatif digne de ce nom nécessite de mettre autour d’une même table TOUS les acteurs contribuant à la construction et à la vie de ce projet : PE, parents, animateurs, associations culturelles et artistiques, clubs sportifs, atsem, agents techniques, élus et cadres territoriaux. Les enfants sont mobilisés dans les choix à faire pour s’inscrire mais aussi dans l’évaluation de ce qui leur est proposé.

Chacun doit pouvoir afficher honnêtement ses attentes, peut-être toutes différentes, quant  aux objectifs à atteindre : puis chacun doit évoluer par rapport à ses souhaits de départ et ce jusqu’à obtenir un consensus sur les objectifs partagés de tous. Le travail partenarial peut dès lors commencer. Il n’est pas inné, cela s’apprend, se construit, ce n’est pas « faire côte à côte » mais croiser les regards portés sur un enfant jusqu’à s’accorder sur une vision globale de celui-ci. »

En rappelant les ambitions et les objectifs des nouveaux rythmes éducatifs et des PEDT, Claire Leconte fait le triste constat qu’ils sont loin d’être atteints. Pour autant, elle ne désarme pas. Les leviers du changement existent, encore faut-il savoir et vouloir les utiliser.

Le premier élément de réussite d’un projet éducatif est de donner « un socle commun de connaissances à tous ces acteurs, (développements affectifs et intellectuels de l’enfant, fonctionnements physiologique et psychologique) et en affirmant qu’il est un ENFANT global, pas une somme d’enfants (élève, centre de loisirs, famille, club sportif,…) : le projet doit lui permettre de percevoir une continuité éducative à travers les temps qu’on lui impose : le scolaire (864 h/an obligatoires) concerne moins de 10% de son temps de vie total (8760 h). Avec un tel socle commun tous les partenaires admettent que chacun a sa part de responsabilité dans le bien-être, le respect des rythmes et la réussite des enfants. TOUS les temps qu’ils passent sont ÉDUCATIFS, formels, non formels ou informels. En formant toutes les personnes encadrant les temps non formels, peut s’établir un respect mutuel entre PE, parents et « intervenants». On reconnait alors que chacun de ces temps a un impact sur les autres, une cohérence entre eux peut se développer et la continuité éducative deviendra une réalité. »

La chronobiologiste précise ainsi les rôles de chacun des partenaires éducatifs :
– « L’objectif premier des temps formels est que chaque enfant avance positivement dans l’acquisition de connaissances et de compétences, ils doivent être organisés plus efficacement […] le matin est reconnu depuis 1906 (Binet) comme un temps où la clarté mentale des écoliers doit être mise à profit  [….] Allongeons donc les 5 matinées, pour alléger les après-midi et permettre aux PE de les organiser autour d’alternances pédagogiques inscrivant des temps de respiration en revalorisant toutes les matières dont celles faisant appel à la motricité ou à la créativité : on développe ainsi des liens entre ces matières très différentes ce qui favorise le travail sur les transferts d’apprentissage. »
– Informons les parents : le plus important est le respect de la régularité du rythme veille-sommeil des enfants et la prise de petit déjeuner nutritif : ces enfants sont en fait des lève-tôt, commencer la classe tôt n’est en rien dommageable pour eux : un accueil échelonné en classe, en élémentaire comme en maternelle, renforce (prouvé par expériences) cette efficacité de la matinée.
– Travaillons avec les élus pour que soit organisée une table de petit déjeuner (fourni par les familles) favorisant le bien-être des enfants obligés, du fait du travail de leurs parents, d’arriver dès 7h ou 7h30 à l’école : temps alors reconnu par les professionnels comme transition douce, agréable pour tous. Travaillons encore à l’aménagement des espaces (cours, préaux), du temps méridien (gestion de la sieste, mise en place pour tous de relaxation, de détente, de pause).
– Les temps non formels ne peuvent devenir éducatifs qu’à condition d’avoir une durée suffisante pour que s’y inscrivent des parcours avec objectifs à atteindre, connus des enfants et permettant à chacun d’eux de percevoir les compétences et potentialités nouvelles qu’il y développera. Atteindre ces objectifs nécessite souvent que soient utilisés des savoirs acquis en classe (à expliquer clairement aux enfants) mais les compétences ainsi acquises doivent être valorisées en classe. On met alors en synergie temps formels et non formels, et cohérence et continuité éducative se développent.
»


Or tous les éléments qui rendent possibles une véritable mise en œuvre de projet éducatifs cohérents et efficaces existent. Ils peuvent permettre  de « s’attaquer aux inégalités et offrir à TOUS les enfants une ouverture culturelle, artistique, sportive » A la condition d’une véritable volonté politique, des élus locaux certes, mais aussi de l’Etat qui doit continuer à impulser et à accompagner en mobilisant pour cela les CEPJ et les IEN dans leurs rôles respectifs. Cela passe aussi par la professionnalisation et donc la formation accrue et la pérennisation des contrats de travail des animateurs. Le temps de concertation indispensable à tous les acteurs éducatifs doit être prévu et inscrit dans la charge de travail de tous les professionnels intervenant dans les projets.


Si tout ne reste pas à faire, beaucoup doit être revu, corrigé, amélioré. Il en va de l’équilibre, du bien-être, de la réussite de tous les enfants : une ambition qui devrait faire accord au sein de la société et mobiliser toutes les énergies sans querelles partisanes, idéologiques ou politiciennes.

Sélectionnés pour vous
+ d’actualités nationales

« Un projet éducatif digne de ce nom nécessite de mettre autour d’une même table TOUS les acteurs contribuant à la construction et à la vie de ce projet : PE, parents, animateurs, associations culturelles et artistiques, clubs sportifs, atsem, agents techniques, élus et cadres territoriaux. Les enfants sont mobilisés dans les choix à faire pour s’inscrire mais aussi dans l’évaluation de ce qui leur est proposé.

Chacun doit pouvoir afficher honnêtement ses attentes, peut-être toutes différentes, quant  aux objectifs à atteindre : puis chacun doit évoluer par rapport à ses souhaits de départ et ce jusqu’à obtenir un consensus sur les objectifs partagés de tous. Le travail partenarial peut dès lors commencer. Il n’est pas inné, cela s’apprend, se construit, ce n’est pas « faire côte à côte » mais croiser les regards portés sur un enfant jusqu’à s’accorder sur une vision globale de celui-ci. »

En rappelant les ambitions et les objectifs des nouveaux rythmes éducatifs et des PEDT, Claire Leconte fait le triste constat qu’ils sont loin d’être atteints. Pour autant, elle ne désarme pas. Les leviers du changement existent, encore faut-il savoir et vouloir les utiliser.

Le premier élément de réussite d’un projet éducatif est de donner « un socle commun de connaissances à tous ces acteurs, (développements affectifs et intellectuels de l’enfant, fonctionnements physiologique et psychologique) et en affirmant qu’il est un ENFANT global, pas une somme d’enfants (élève, centre de loisirs, famille, club sportif,…) : le projet doit lui permettre de percevoir une continuité éducative à travers les temps qu’on lui impose : le scolaire (864 h/an obligatoires) concerne moins de 10% de son temps de vie total (8760 h). Avec un tel socle commun tous les partenaires admettent que chacun a sa part de responsabilité dans le bien-être, le respect des rythmes et la réussite des enfants. TOUS les temps qu’ils passent sont ÉDUCATIFS, formels, non formels ou informels. En formant toutes les personnes encadrant les temps non formels, peut s’établir un respect mutuel entre PE, parents et « intervenants». On reconnait alors que chacun de ces temps a un impact sur les autres, une cohérence entre eux peut se développer et la continuité éducative deviendra une réalité. »

La chronobiologiste précise ainsi les rôles de chacun des partenaires éducatifs :
– « L’objectif premier des temps formels est que chaque enfant avance positivement dans l’acquisition de connaissances et de compétences, ils doivent être organisés plus efficacement […] le matin est reconnu depuis 1906 (Binet) comme un temps où la clarté mentale des écoliers doit être mise à profit  [….] Allongeons donc les 5 matinées, pour alléger les après-midi et permettre aux PE de les organiser autour d’alternances pédagogiques inscrivant des temps de respiration en revalorisant toutes les matières dont celles faisant appel à la motricité ou à la créativité : on développe ainsi des liens entre ces matières très différentes ce qui favorise le travail sur les transferts d’apprentissage. »
– Informons les parents : le plus important est le respect de la régularité du rythme veille-sommeil des enfants et la prise de petit déjeuner nutritif : ces enfants sont en fait des lève-tôt, commencer la classe tôt n’est en rien dommageable pour eux : un accueil échelonné en classe, en élémentaire comme en maternelle, renforce (prouvé par expériences) cette efficacité de la matinée.
– Travaillons avec les élus pour que soit organisée une table de petit déjeuner (fourni par les familles) favorisant le bien-être des enfants obligés, du fait du travail de leurs parents, d’arriver dès 7h ou 7h30 à l’école : temps alors reconnu par les professionnels comme transition douce, agréable pour tous. Travaillons encore à l’aménagement des espaces (cours, préaux), du temps méridien (gestion de la sieste, mise en place pour tous de relaxation, de détente, de pause).
– Les temps non formels ne peuvent devenir éducatifs qu’à condition d’avoir une durée suffisante pour que s’y inscrivent des parcours avec objectifs à atteindre, connus des enfants et permettant à chacun d’eux de percevoir les compétences et potentialités nouvelles qu’il y développera. Atteindre ces objectifs nécessite souvent que soient utilisés des savoirs acquis en classe (à expliquer clairement aux enfants) mais les compétences ainsi acquises doivent être valorisées en classe. On met alors en synergie temps formels et non formels, et cohérence et continuité éducative se développent.
»


Or tous les éléments qui rendent possibles une véritable mise en œuvre de projet éducatifs cohérents et efficaces existent. Ils peuvent permettre  de « s’attaquer aux inégalités et offrir à TOUS les enfants une ouverture culturelle, artistique, sportive » A la condition d’une véritable volonté politique, des élus locaux certes, mais aussi de l’Etat qui doit continuer à impulser et à accompagner en mobilisant pour cela les CEPJ et les IEN dans leurs rôles respectifs. Cela passe aussi par la professionnalisation et donc la formation accrue et la pérennisation des contrats de travail des animateurs. Le temps de concertation indispensable à tous les acteurs éducatifs doit être prévu et inscrit dans la charge de travail de tous les professionnels intervenant dans les projets.


Si tout ne reste pas à faire, beaucoup doit être revu, corrigé, amélioré. Il en va de l’équilibre, du bien-être, de la réussite de tous les enfants : une ambition qui devrait faire accord au sein de la société et mobiliser toutes les énergies sans querelles partisanes, idéologiques ou politiciennes.