Les mots de 2013

Comment se souvenir d’une année? avec des articles de journaux, des « Une », des photos… Les mots parfois connus, détournés, inventés, familiers ou incompréhensibles sont comme des balises.

Eric Cobast, dans Les mots qui ont fait 2013, classe ces mots selon qu’ils nous fâchent, comme le « Règlement de comptes » de Jérôme Cahuzac, comme le mot « Femen« ou encore le mot « Rythmes« …

Il y a les mots qui anesthésient comme la périphrase étonnante « Épisode neigeux » qui démontre l’importance à nos yeux de la météo et qui souligne la volonté des euphémismes, il ne neige pas, non, on rencontre un « épisode neigeux »! On retiendra aussi « Printemps » (arabe, français, turc…), un printemps qui sera « celui de l’indignation devant l’injustice, l’abus de pouvoir, l’arbitraire », proche de l’indignation de Stéphane Hessel.

Enfin, il y a « les mots qui étonnent » et le premier est, bien évidemment, « Allô« , le symbole du grand néant, du vide, de la société de spectacle. Il y a toujours ces mots nouveaux qui montrent, malheureusement, le peu de considération portée aux femmes, ainsi dans « bitcher » (de « bitch », « salope », en anglais) : dire du mal des autres. « C’est bien au fond, une nouvelle forme de cynisme, ajoute l’auteur, de jouissance dans la représentation de sa propre dégradation, celle des autres – des femmes en particulier- en prime. » Enfin, il y a le « selfie« , le fait de se prendre en photo, avec un téléphone, pour les réseaux sociaux. Après soi, sa famille, ses animaux domestiques; on photographie un gâteau, des chaussures, des bijoux…, bref tout ce qui fait notre quotidien, mais qui, soyons francs, n’a aucun intérêt! « Le selfie fait de chacun un nouveau Midas qui change en or tout ce qu’il touche, alchimie du vide, au risque de laisser chacun sur sa faim. »

Eric Cobast, Les mots qui ont fait 2013, PUF, 2013, 9€

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Comment se souvenir d’une année? avec des articles de journaux, des « Une », des photos… Les mots parfois connus, détournés, inventés, familiers ou incompréhensibles sont comme des balises.

Eric Cobast, dans Les mots qui ont fait 2013, classe ces mots selon qu’ils nous fâchent, comme le « Règlement de comptes » de Jérôme Cahuzac, comme le mot « Femen« ou encore le mot « Rythmes« …

Il y a les mots qui anesthésient comme la périphrase étonnante « Épisode neigeux » qui démontre l’importance à nos yeux de la météo et qui souligne la volonté des euphémismes, il ne neige pas, non, on rencontre un « épisode neigeux »! On retiendra aussi « Printemps » (arabe, français, turc…), un printemps qui sera « celui de l’indignation devant l’injustice, l’abus de pouvoir, l’arbitraire », proche de l’indignation de Stéphane Hessel.

Enfin, il y a « les mots qui étonnent » et le premier est, bien évidemment, « Allô« , le symbole du grand néant, du vide, de la société de spectacle. Il y a toujours ces mots nouveaux qui montrent, malheureusement, le peu de considération portée aux femmes, ainsi dans « bitcher » (de « bitch », « salope », en anglais) : dire du mal des autres. « C’est bien au fond, une nouvelle forme de cynisme, ajoute l’auteur, de jouissance dans la représentation de sa propre dégradation, celle des autres – des femmes en particulier- en prime. » Enfin, il y a le « selfie« , le fait de se prendre en photo, avec un téléphone, pour les réseaux sociaux. Après soi, sa famille, ses animaux domestiques; on photographie un gâteau, des chaussures, des bijoux…, bref tout ce qui fait notre quotidien, mais qui, soyons francs, n’a aucun intérêt! « Le selfie fait de chacun un nouveau Midas qui change en or tout ce qu’il touche, alchimie du vide, au risque de laisser chacun sur sa faim. »

Eric Cobast, Les mots qui ont fait 2013, PUF, 2013, 9€