Les jeunes et la culture


Si les jeunes se sentent moins cultivés que les générations qui les ont précédés, ils sont 8 sur 10 a accordé de l’importance à la culture, 93% à dire qu’elle est importante dans notre société et même 86% à penser qu’elle favorise la tolérance.


Tels sont les premiers éléments qui ressortent de l’enquête récente (février 2016) de l’institut opinionway pour AgefaPME consacrée aux jeunes et à la culture*.


Rien de très nouveau dans ces résultats. Ils confirment ce que d’autres études avaient déjà mis en évidence. La famille apparait ainsi comme le premier vecteur culturel, avant l’école et les média. Parmi ceux-ci, la place d’Internet comme premier média qui contribue le plus à leur culture est confortée, de plus en plus loin devant la télévision.


Sans grande variation, les amis participent, pour une moyenne de 50% des sondés, au développement culturel.


L’originalité de cette enquête est d’interroger, ce qui est rarement fait,  la place de l’entreprise dans l’accès à la culture. Celle-ci est très variable, puisque si son implication réelle est reconnue par 14% des sondés, 56% des jeunes en emploi, reconnaissent que, soit par son activité, soit par les dispositifs mis en place pour faciliter l’accès culturel, leur entreprise contribue à leur culture.


L’autre élément fort et qui n’est qu’une confirmation, demeure la grande disparité au sein même des pratiques culturelles des jeunes.


Si certaines activités sont pratiquées de manière régulière comme l’écoute musicale, le fait de lire l’actualité, de faire du sport ou d’aller au cinéma, d’autres restent rares ou exceptionnelles comme le fait de faire du théâtre, d’aller au musée ou même de pratiquer un instrument de musique (ce qui est une pratique hebdomadaire que pour 12% des sondés). Et seuls 27% des jeunes interrogés pratiquent une activité culturelle dans une association.


Alors que les jeunes affirment l’importance de la culture, ils sont 9 sur 10 à penser que « l’école devrait davantage diversifier ses modes d’accès à la culture pour la rendre plus attractive » et pratiquement autant à souhaiter que la culture soit « davantage valorisée par les pouvoirs publics ».


Ainsi donc, alors que les pratiques culturelles des jeunes relèvent davantage de leur choix personnels, orientées par leur famille et leurs amis, fortement nourries par Internet et vécues en dehors des cadres collectifs, leur demande tend vers une plus grande action culturelle publique : davantage de diversité à l’école et davantage de valorisation par les pouvoirs publics.


Cet apparent paradoxe est intéressant,  révélateur : révélateur de la demande d’une politique culturelle qui ne se limite pas à la diffusion d’une culture patrimoniale, savante, dominante, mais qui permette à chacune et chacun de s’ouvrir à un univers culturel plus large, d’en faire son miel, de construire ses découvertes et des cultures partagées.


En creux, les réponses à cette enquête de jeunes qui considèrent à 83% que leur environnement proche est « très ou assez cultivé », mais qui pensent à 57% être eux moins cultivés que la génération qui les précède, interrogent les échecs –ou tout au moins les absences de réussite- d’une politique publique uniquement centrée sur la démocratisation culturelle qui a trop souvent oublié de faire des publics ses premiers acteurs.


Denis ADAM, le 06 avril 2016
 

*http://www.signis.net/IMG/pdf/opinionway_-_agefa-pme_-_les_jeunes_et_la_culture_-_fevrier_2016_version_de_diffusion.pdf
 

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Tels sont les premiers éléments qui ressortent de l’enquête récente (février 2016) de l’institut opinionway pour AgefaPME consacrée aux jeunes et à la culture*.


Rien de très nouveau dans ces résultats. Ils confirment ce que d’autres études avaient déjà mis en évidence. La famille apparait ainsi comme le premier vecteur culturel, avant l’école et les média. Parmi ceux-ci, la place d’Internet comme premier média qui contribue le plus à leur culture est confortée, de plus en plus loin devant la télévision.


Sans grande variation, les amis participent, pour une moyenne de 50% des sondés, au développement culturel.


L’originalité de cette enquête est d’interroger, ce qui est rarement fait,  la place de l’entreprise dans l’accès à la culture. Celle-ci est très variable, puisque si son implication réelle est reconnue par 14% des sondés, 56% des jeunes en emploi, reconnaissent que, soit par son activité, soit par les dispositifs mis en place pour faciliter l’accès culturel, leur entreprise contribue à leur culture.


L’autre élément fort et qui n’est qu’une confirmation, demeure la grande disparité au sein même des pratiques culturelles des jeunes.


Si certaines activités sont pratiquées de manière régulière comme l’écoute musicale, le fait de lire l’actualité, de faire du sport ou d’aller au cinéma, d’autres restent rares ou exceptionnelles comme le fait de faire du théâtre, d’aller au musée ou même de pratiquer un instrument de musique (ce qui est une pratique hebdomadaire que pour 12% des sondés). Et seuls 27% des jeunes interrogés pratiquent une activité culturelle dans une association.


Alors que les jeunes affirment l’importance de la culture, ils sont 9 sur 10 à penser que « l’école devrait davantage diversifier ses modes d’accès à la culture pour la rendre plus attractive » et pratiquement autant à souhaiter que la culture soit « davantage valorisée par les pouvoirs publics ».


Ainsi donc, alors que les pratiques culturelles des jeunes relèvent davantage de leur choix personnels, orientées par leur famille et leurs amis, fortement nourries par Internet et vécues en dehors des cadres collectifs, leur demande tend vers une plus grande action culturelle publique : davantage de diversité à l’école et davantage de valorisation par les pouvoirs publics.


Cet apparent paradoxe est intéressant,  révélateur : révélateur de la demande d’une politique culturelle qui ne se limite pas à la diffusion d’une culture patrimoniale, savante, dominante, mais qui permette à chacune et chacun de s’ouvrir à un univers culturel plus large, d’en faire son miel, de construire ses découvertes et des cultures partagées.


En creux, les réponses à cette enquête de jeunes qui considèrent à 83% que leur environnement proche est « très ou assez cultivé », mais qui pensent à 57% être eux moins cultivés que la génération qui les précède, interrogent les échecs –ou tout au moins les absences de réussite- d’une politique publique uniquement centrée sur la démocratisation culturelle qui a trop souvent oublié de faire des publics ses premiers acteurs.


Denis ADAM, le 06 avril 2016
 

*http://www.signis.net/IMG/pdf/opinionway_-_agefa-pme_-_les_jeunes_et_la_culture_-_fevrier_2016_version_de_diffusion.pdf