Les extrêmes droites européennes : union ou division ?

« Unie dans la diversité » Telle est la devise dont s’est dotée l’Union européenne. Cela semble aussi coller à merveille aux formations d’extrême droite qui tentent ces jours-ci de s’unifier pour mener la campagne électorale aux Européennes de mai prochain. Alors union ou division ? L’UNSA Éducation vous donne les clés de cette union improbable mais dangereuse.

La situation actuelle des droites extrêmes

Plusieurs partis d’extrême droite souhaitent s’allier pour les élections européennes, mais les difficultés sont nombreuses. Jusqu’à présent, les forces politiques eurosceptiques, réactionnaires et populistes sont divisées au Parlement européen . Elles sont rassemblées dans trois structures séparées :

– Le groupe « Europe des nations et des libertés » rassemble essentiellement la Ligue italienne de Matteo Savini et le Rassemblement National de Marine Le Pen.

– Le groupe « Europe des libertés et de la démocratie directe » se rassemble autour des souverainistes anglais.

– Les « conservateurs et réformistes européens » sont réunis autour des Polonais du parti Droit et Liberté. À cela, il faut ajouter des non-inscrits (c’est le cas du parti des Patriotes en France, ou les néo-fascistes grecs ou hongrois). C’est donc un ensemble de forces désunies qui prévaut aujourd’hui.

Salvini en leader européen charismatique ?

La montée en puissance de nouveaux partis d’extrême droite dans chaque pays de l’Union, ainsi que l’exercice du pouvoir pour certains d’entre eux, a changé la donne. Pour ces eurosceptiques de droite, il importe maintenant de s’unifier afin de peser plus fort sur le continent. Matteo Salvini, le leader charismatique de la Ligue, ministre de l’intérieur en Italie, se veut le maître d’œuvre de cette alliance des droites extrêmes. Il organise pour cela plusieurs rencontres en cherchant de nouveaux partenaires. Il souhaite en particulier rallier les ultra-conservateurs du PiS polonais et du Fidesz d’Orban, mais aussi de nombreux autres partis qui ont connu une croissance récente (Vox en Espagne, ou l’AFD en Allemagne). Mais l’union des populistes de droite semble pour le moment une mission impossible.

La première réunion de ces partis a eu lieu en Italie le 8 avril, mais seuls les partis d’extrême droite du Danemark, de Finlande et d’Allemagne sont venus. Plusieurs absents étaient donc à noter, même si les discussions se poursuivent dans les coulisses. Beaucoup d’écueils sont présents : l’influence de la Russie sur l’extrême droite européenne est contestée par nombre de ces partis, les divergences sur l’économie ou les sujets de société sont évidents, le Rassemblement national effraie encore plusieurs partis populistes. Matteo Salvini tente cependant de convaincre chaque partenaire pour construire ce qu’il nomme une « Europe du bon sens ». Mais sur quel programme minimum commun ?

Une dynamique commune inquiétante

Il faut pour ces forces politiques tout d’abord protéger les frontières de l’Europe, renforcer le rôle des États aux dépends des institutions européennes, et renégocier des accords internationaux. L’objectif est clairement de rompre avec le projet européen de l’intérieur, en unifiant les forces des plus conservateurs. Il s’agit également de créer une dynamique à l’échelle continentale favorisant l’expression des eurosceptiques. C’est surtout sur ce dernier point que la tactique de Salvini et de ses alliés peut porter ses fruits. Et c’est bien là le danger. Le dernier sondage sollicité par le Parlement européen crédite le groupe du RN et de la Ligue d’un doublement de ses élu.e.s. Rassemblé dans un seul groupe, l’ensemble populiste de droite atteindrait plus de 150 députés. Et les intentions de vote vont en augmentant.
C’est pourquoi il faudra suivre dans les prochaines semaines l’évolution de cette union improbable des droites extrêmes, tant les incertitudes sont nombreuses (positionnement d’Orban, évolution du Brexit, etc.) Elle est cependant dotée d’une dynamique qui peut bouleverser la situation. Il est surtout impératif en réponse à ces discours réactionnaires de défendre le projet européen. Pour l’UNSA Éducation, l’Europe est porteuse d’un projet d’avenir porteur d’espoir et d’émancipation.

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La situation actuelle des droites extrêmes

Plusieurs partis d’extrême droite souhaitent s’allier pour les élections européennes, mais les difficultés sont nombreuses. Jusqu’à présent, les forces politiques eurosceptiques, réactionnaires et populistes sont divisées au Parlement européen . Elles sont rassemblées dans trois structures séparées :

– Le groupe « Europe des nations et des libertés » rassemble essentiellement la Ligue italienne de Matteo Savini et le Rassemblement National de Marine Le Pen.

– Le groupe « Europe des libertés et de la démocratie directe » se rassemble autour des souverainistes anglais.

– Les « conservateurs et réformistes européens » sont réunis autour des Polonais du parti Droit et Liberté. À cela, il faut ajouter des non-inscrits (c’est le cas du parti des Patriotes en France, ou les néo-fascistes grecs ou hongrois). C’est donc un ensemble de forces désunies qui prévaut aujourd’hui.

Salvini en leader européen charismatique ?

La montée en puissance de nouveaux partis d’extrême droite dans chaque pays de l’Union, ainsi que l’exercice du pouvoir pour certains d’entre eux, a changé la donne. Pour ces eurosceptiques de droite, il importe maintenant de s’unifier afin de peser plus fort sur le continent. Matteo Salvini, le leader charismatique de la Ligue, ministre de l’intérieur en Italie, se veut le maître d’œuvre de cette alliance des droites extrêmes. Il organise pour cela plusieurs rencontres en cherchant de nouveaux partenaires. Il souhaite en particulier rallier les ultra-conservateurs du PiS polonais et du Fidesz d’Orban, mais aussi de nombreux autres partis qui ont connu une croissance récente (Vox en Espagne, ou l’AFD en Allemagne). Mais l’union des populistes de droite semble pour le moment une mission impossible.

La première réunion de ces partis a eu lieu en Italie le 8 avril, mais seuls les partis d’extrême droite du Danemark, de Finlande et d’Allemagne sont venus. Plusieurs absents étaient donc à noter, même si les discussions se poursuivent dans les coulisses. Beaucoup d’écueils sont présents : l’influence de la Russie sur l’extrême droite européenne est contestée par nombre de ces partis, les divergences sur l’économie ou les sujets de société sont évidents, le Rassemblement national effraie encore plusieurs partis populistes. Matteo Salvini tente cependant de convaincre chaque partenaire pour construire ce qu’il nomme une « Europe du bon sens ». Mais sur quel programme minimum commun ?

Une dynamique commune inquiétante

Il faut pour ces forces politiques tout d’abord protéger les frontières de l’Europe, renforcer le rôle des États aux dépends des institutions européennes, et renégocier des accords internationaux. L’objectif est clairement de rompre avec le projet européen de l’intérieur, en unifiant les forces des plus conservateurs. Il s’agit également de créer une dynamique à l’échelle continentale favorisant l’expression des eurosceptiques. C’est surtout sur ce dernier point que la tactique de Salvini et de ses alliés peut porter ses fruits. Et c’est bien là le danger. Le dernier sondage sollicité par le Parlement européen crédite le groupe du RN et de la Ligue d’un doublement de ses élu.e.s. Rassemblé dans un seul groupe, l’ensemble populiste de droite atteindrait plus de 150 députés. Et les intentions de vote vont en augmentant.
C’est pourquoi il faudra suivre dans les prochaines semaines l’évolution de cette union improbable des droites extrêmes, tant les incertitudes sont nombreuses (positionnement d’Orban, évolution du Brexit, etc.) Elle est cependant dotée d’une dynamique qui peut bouleverser la situation. Il est surtout impératif en réponse à ces discours réactionnaires de défendre le projet européen. Pour l’UNSA Éducation, l’Europe est porteuse d’un projet d’avenir porteur d’espoir et d’émancipation.