Les couleurs ont une histoire

La sortie d’un nouvel opus sur la palette de l’historien médiéviste Michel Pastoureau est l’occasion de réécouter cette série d’entretiens de France Culture, avec Laure Adler, « Hors-Champs » sur les couleurs : bleu, rouge, noir, blanc et jaune.

Si l’on demande aux gens leur couleur préférée, la majorité répond : le bleu. C’est la couleur la plus utilisée dans le monde et l’apparition des Jeans a accentué cette uniformisation des goûts.

À la fin du Moyen Âge, on moralise les couleurs, nous explique Michel Pastoureau, il y a de « bonnes couleurs » : le noir, le blanc, le gris et le bleu, et des couleurs à fuir comme le rouge, le jaune et le vert. Cela aura une conséquence considérable dans la vie quotidienne mais aussi dans l’art : Michel Pastoureau oppose une palette catholique à une palette protestante, à l’exemple de Rubens qui utilise toutes les couleurs et Rembrandt, qui utilise des couleurs sombres.

Le bleu est aussi la couleur de la France; le rouge, celle du danger, du sang et de la révolte; le noir, quant à lui, est associé au monde souterrain, à la mort (bien que le noir ne soit la couleur du deuil qu’au XIX ème siècle). Le vert est associée au malheur : les comédiens ne portent pas de vert, par exemple. Michel Pastoureau explique que cette superstition date du début du XIII ème siècle, époque où le vert était peint sur les costumes, probablement avec un pigment vénéneux. On peut donc supposer que cette superstition soit apparue à la suite d’accidents mortels. Enfin, le jaune, couleur fort peu répandue est associé à la traîtrise; Judas est réprésenté habillé en jaune.

Portons-nous les couleurs que nous aimons? Rarement! Nous portons le plus souvent des couleurs « passe-partout », ce conservatisme des couleurs en dit long sur nous…

Michel Pastoureau, Vert, Histoire d’une couleur, Seuil, 2013, 39 €, quelques extraits à lire ici.

Laure Adler, Hors-Champs, Entretiens avec Michel Pastoureau, France Culture, déc. 2013.

Sélectionnés pour vous
+ d’actualités nationales

La sortie d’un nouvel opus sur la palette de l’historien médiéviste Michel Pastoureau est l’occasion de réécouter cette série d’entretiens de France Culture, avec Laure Adler, « Hors-Champs » sur les couleurs : bleu, rouge, noir, blanc et jaune.

Si l’on demande aux gens leur couleur préférée, la majorité répond : le bleu. C’est la couleur la plus utilisée dans le monde et l’apparition des Jeans a accentué cette uniformisation des goûts.

À la fin du Moyen Âge, on moralise les couleurs, nous explique Michel Pastoureau, il y a de « bonnes couleurs » : le noir, le blanc, le gris et le bleu, et des couleurs à fuir comme le rouge, le jaune et le vert. Cela aura une conséquence considérable dans la vie quotidienne mais aussi dans l’art : Michel Pastoureau oppose une palette catholique à une palette protestante, à l’exemple de Rubens qui utilise toutes les couleurs et Rembrandt, qui utilise des couleurs sombres.

Le bleu est aussi la couleur de la France; le rouge, celle du danger, du sang et de la révolte; le noir, quant à lui, est associé au monde souterrain, à la mort (bien que le noir ne soit la couleur du deuil qu’au XIX ème siècle). Le vert est associée au malheur : les comédiens ne portent pas de vert, par exemple. Michel Pastoureau explique que cette superstition date du début du XIII ème siècle, époque où le vert était peint sur les costumes, probablement avec un pigment vénéneux. On peut donc supposer que cette superstition soit apparue à la suite d’accidents mortels. Enfin, le jaune, couleur fort peu répandue est associé à la traîtrise; Judas est réprésenté habillé en jaune.

Portons-nous les couleurs que nous aimons? Rarement! Nous portons le plus souvent des couleurs « passe-partout », ce conservatisme des couleurs en dit long sur nous…

Michel Pastoureau, Vert, Histoire d’une couleur, Seuil, 2013, 39 €, quelques extraits à lire ici.

Laure Adler, Hors-Champs, Entretiens avec Michel Pastoureau, France Culture, déc. 2013.