Les accompagner toutes et tous


Les mots ont cette vertu extraordinaire de modifier les choses, voire les gens, juste en changeant leurs noms, leurs appellations.

Ainsi, dans le champ de la culture, le ministère parle de « non-public » pour désigner ceux qu’il faudrait faire venir dans les structures culturelles et plus récemment de « public empêché » indiquant ainsi que des « handicaps » physiques, mentaux, sociaux, sensoriels, culturels….

Dans l’éducation nationale, on parle dorénavant d’ « enfants à besoins spécifiques ».

Le site de l’ESEN, précise que « la notion de « scolarisation des élèves à besoins éducatifs spécifiques » est récente. Elle recouvre une population d’élèves très diversifiée : handicaps physiques, sensoriels, mentaux ; grandes difficultés d’apprentissage ou d’adaptation ; enfants intellectuellement précoces ; enfants malades ; enfants en situation familiale ou sociale difficile ; mineurs en milieu carcéral ; élèves nouvellement arrivés en France ; enfants du voyage… Les prises en charge par l’institution scolaire sont elles-mêmes diverses et évolutives ».

Il s’agit en effet d’un véritable inventaire à la Prévert.

Une catégorie tellement large que, bien que certains enfants relèvent d’aides très particulières, on peut se demander si elle existe vraiment. Ou plus justement, si tous les enfants n’y appartiennent pas.

En effet, et sans nier les difficultés réelles, chaque enfant présente des besoins spécifiques et tous nécessite un accompagnement adapté pour leur permettre de « devenir élève », d’être « apprenant », de réussir scolairement et éducativement.

Les besoins spécifiques seront dans certains cas des aides au-delà de l’enseignants : AVS, médecins, infirmière, assistante sociale, rased… Pour d’autres ils seront une attention particulière, une manière de les faire travailler. Pour tous, il s’agit d’une prise en compte de ce qu’ils sont dans leur diversité et leur singularité.

Car l’éducation, comme la culture d’ailleurs, nécessite cette démarche particulière qui consiste à s’adresser à la fois à tous, au groupe, à la classe et de concerner chacune et chacun de manière unique. « Tous parents, tous différents » affirmait le titre d’une exposition au Musée de l’Homme luttant contre les discriminations.

Alors que reviennent dans certains discours les notions de tris précoces des enfants, que les évaluations laissent entendre que des distinctions pourraient être à faire, que la sélection s’invite dans les débats sur l’entrée dans l’enseignement supérieur, mais pas uniquement là… il faut réaffirmer que tout être humain est éducable, tout comme tout être humain est un être de culture.
Permettre à toutes et tous de de réussir et de s’épanouir, passe par des moyens financiers et humains. Mais aussi par la mobilisation de l’ensemble des acteurs éducatifs, par leur formation, par la reconnaissance et la valorisation de leurs compétences professionnelles.

La mission essentielle du service public d’éducation est là :  accompagner chacune et chacun, vers son émancipation.

 

Denis Adam, le 06 septembre 2017

 

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Les mots ont cette vertu extraordinaire de modifier les choses, voire les gens, juste en changeant leurs noms, leurs appellations.

Ainsi, dans le champ de la culture, le ministère parle de « non-public » pour désigner ceux qu’il faudrait faire venir dans les structures culturelles et plus récemment de « public empêché » indiquant ainsi que des « handicaps » physiques, mentaux, sociaux, sensoriels, culturels….

Dans l’éducation nationale, on parle dorénavant d’ « enfants à besoins spécifiques ».

Le site de l’ESEN, précise que « la notion de « scolarisation des élèves à besoins éducatifs spécifiques » est récente. Elle recouvre une population d’élèves très diversifiée : handicaps physiques, sensoriels, mentaux ; grandes difficultés d’apprentissage ou d’adaptation ; enfants intellectuellement précoces ; enfants malades ; enfants en situation familiale ou sociale difficile ; mineurs en milieu carcéral ; élèves nouvellement arrivés en France ; enfants du voyage… Les prises en charge par l’institution scolaire sont elles-mêmes diverses et évolutives ».

Il s’agit en effet d’un véritable inventaire à la Prévert.

Une catégorie tellement large que, bien que certains enfants relèvent d’aides très particulières, on peut se demander si elle existe vraiment. Ou plus justement, si tous les enfants n’y appartiennent pas.

En effet, et sans nier les difficultés réelles, chaque enfant présente des besoins spécifiques et tous nécessite un accompagnement adapté pour leur permettre de « devenir élève », d’être « apprenant », de réussir scolairement et éducativement.

Les besoins spécifiques seront dans certains cas des aides au-delà de l’enseignants : AVS, médecins, infirmière, assistante sociale, rased… Pour d’autres ils seront une attention particulière, une manière de les faire travailler. Pour tous, il s’agit d’une prise en compte de ce qu’ils sont dans leur diversité et leur singularité.

Car l’éducation, comme la culture d’ailleurs, nécessite cette démarche particulière qui consiste à s’adresser à la fois à tous, au groupe, à la classe et de concerner chacune et chacun de manière unique. « Tous parents, tous différents » affirmait le titre d’une exposition au Musée de l’Homme luttant contre les discriminations.

Alors que reviennent dans certains discours les notions de tris précoces des enfants, que les évaluations laissent entendre que des distinctions pourraient être à faire, que la sélection s’invite dans les débats sur l’entrée dans l’enseignement supérieur, mais pas uniquement là… il faut réaffirmer que tout être humain est éducable, tout comme tout être humain est un être de culture.
Permettre à toutes et tous de de réussir et de s’épanouir, passe par des moyens financiers et humains. Mais aussi par la mobilisation de l’ensemble des acteurs éducatifs, par leur formation, par la reconnaissance et la valorisation de leurs compétences professionnelles.

La mission essentielle du service public d’éducation est là :  accompagner chacune et chacun, vers son émancipation.

 

Denis Adam, le 06 septembre 2017