L’égalité, c’est aujourd’hui aussi !

Le 8 mars, c’est-à-dire hier, c’était la journée des droits des femmes. Pour l’occasion, de nombreux médias et souvent même des institutions ont mis en valeur les femmes et leur ont donné la parole.

Le 8 mars, c’est-à-dire hier, c’était la journée des droits des femmes. Pour l’occasion, de nombreux médias et souvent même des institutions ont mis en valeur les femmes et leur ont donné la parole.


Ainsi, les éditorialistes, les artistes, les responsables ont été féminisés et les femmes se sont vu reconnaître leurs compétences, leurs talents, leurs travaux… pour une journée !


On peut certes s’en réjouir.


Mais pas s’en satisfaire.

S’il est utile d’alerter sur les difficiles et lents progrès de l’égalité, une telle manifestation n’a de sens que si les revendications qu’elle porte ne sont pas limitées à cette seule et unique journée.


Sans cela, celle-ci ne serait alors qu’un alibi donnant bonne conscience.


Si aujourd’hui, comme dans la plupart du temps, ce sont de nouveau des hommes qui sont mis en avant ou aux responsabilités, cela ne fera que mettre en évidence le trop peu de place encore faite aux femmes au quotidien.


On le sait, il en va de même dans les structures éducatives.


Pour les apprenants comme pour les éducateurs.


Si les filles ont généralement les meilleurs résultats scolaires, elles restent minoritaires dans les filières les plus sélectives et donc, par la suite, aux postes de responsabilité.


A l’image des autres métiers, si la féminisation est importante pour les professionnels de l’Éducation, elle tend à faiblir plus on monte dans la hiérarchie.


Il faut l’affirmer fortement, l’égalité femme-homme ne peut pas être un combat d’un jour, mais il ne peut pas, non plus, être celui des seules femmes.


L’abandon d’une société inégalitaire, sa transformation, les avancées vers l’égalité impliquent, imposent une évolution des mentalités.


Il ne s’agit pas d’un changement d’esprit de la moitié de la population. Mais bien de faire que chacun et chacune se sentent concernés, se trouvent impliqués.


Or, nous le savons, la représentation des genres est une construction sociale, culturelle, historique donc éducative. Si l’on nait physiquement de sexe féminin ou masculin, on devient socialement fille ou garçon, puis femme ou homme. Cela se fait au travers de codes, de modèles, de préjugés, de stéréotypes. Ils ne sont ni naturels, ni immuables. Leur interrogation, leur remise en cause, leur déconstruction sont autant de démarches successives qui permettent de les connaître, de les identifier et donc de pouvoir s’en libérer.


Cette appropriation qui permet l’émancipation, n’est ni l’affaire des seules femmes, ni la préoccupation d’une seule journée.


Dans le quotidien de nos actions éducatives, il nous faut en permanence reposer la question de l’égalité, dans la façon dont nous nous comportons face aux filles et aux garçons, par rapport à l’image que nous renvoyons de la féminité et de la masculinité, dans la manière dont nous permettons aux filles comme aux garçons d’interroger les préjugés, les stéréotypes et de les bousculer.


Ce n’est pas une action spécifique, cela doit devenir une démarche normale et intégrée à tous nos actes éducatifs comme à l’ensemble de nos comportements.


C’est ainsi que nous contribuerons à faire changer les mentalités et que nous ferons que l’égalité femme-homme devienne chaque jour davantage une réalité.

Denis ADAM, le 09 mars 2016

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Le 8 mars, c’est-à-dire hier, c’était la journée des droits des femmes. Pour l’occasion, de nombreux médias et souvent même des institutions ont mis en valeur les femmes et leur ont donné la parole.


Ainsi, les éditorialistes, les artistes, les responsables ont été féminisés et les femmes se sont vu reconnaître leurs compétences, leurs talents, leurs travaux… pour une journée !


On peut certes s’en réjouir.


Mais pas s’en satisfaire.

S’il est utile d’alerter sur les difficiles et lents progrès de l’égalité, une telle manifestation n’a de sens que si les revendications qu’elle porte ne sont pas limitées à cette seule et unique journée.


Sans cela, celle-ci ne serait alors qu’un alibi donnant bonne conscience.


Si aujourd’hui, comme dans la plupart du temps, ce sont de nouveau des hommes qui sont mis en avant ou aux responsabilités, cela ne fera que mettre en évidence le trop peu de place encore faite aux femmes au quotidien.


On le sait, il en va de même dans les structures éducatives.


Pour les apprenants comme pour les éducateurs.


Si les filles ont généralement les meilleurs résultats scolaires, elles restent minoritaires dans les filières les plus sélectives et donc, par la suite, aux postes de responsabilité.


A l’image des autres métiers, si la féminisation est importante pour les professionnels de l’Éducation, elle tend à faiblir plus on monte dans la hiérarchie.


Il faut l’affirmer fortement, l’égalité femme-homme ne peut pas être un combat d’un jour, mais il ne peut pas, non plus, être celui des seules femmes.


L’abandon d’une société inégalitaire, sa transformation, les avancées vers l’égalité impliquent, imposent une évolution des mentalités.


Il ne s’agit pas d’un changement d’esprit de la moitié de la population. Mais bien de faire que chacun et chacune se sentent concernés, se trouvent impliqués.


Or, nous le savons, la représentation des genres est une construction sociale, culturelle, historique donc éducative. Si l’on nait physiquement de sexe féminin ou masculin, on devient socialement fille ou garçon, puis femme ou homme. Cela se fait au travers de codes, de modèles, de préjugés, de stéréotypes. Ils ne sont ni naturels, ni immuables. Leur interrogation, leur remise en cause, leur déconstruction sont autant de démarches successives qui permettent de les connaître, de les identifier et donc de pouvoir s’en libérer.


Cette appropriation qui permet l’émancipation, n’est ni l’affaire des seules femmes, ni la préoccupation d’une seule journée.


Dans le quotidien de nos actions éducatives, il nous faut en permanence reposer la question de l’égalité, dans la façon dont nous nous comportons face aux filles et aux garçons, par rapport à l’image que nous renvoyons de la féminité et de la masculinité, dans la manière dont nous permettons aux filles comme aux garçons d’interroger les préjugés, les stéréotypes et de les bousculer.


Ce n’est pas une action spécifique, cela doit devenir une démarche normale et intégrée à tous nos actes éducatifs comme à l’ensemble de nos comportements.


C’est ainsi que nous contribuerons à faire changer les mentalités et que nous ferons que l’égalité femme-homme devienne chaque jour davantage une réalité.

Denis ADAM, le 09 mars 2016