L’éducation un bien public à préserver ! C’est de la responsabilité des États mais pas que…

L’explosion du nombre de prestataires privés qui, derrière des slogans altruistes, cachent le caractère lucratif ou politique de leur entreprise inquiète le rapporteur spécial sur le droit à l’éducation(1). Le Dr Kishore Singh(1) souligne l’absence de mécanismes de surveillance ou de régulation qui aboutissent à duper étudiants et familles. De son côté l’Internationale de l’éducation (IE), forte de ses 30 millions de membres –dont l’UNSA Éducation- organise la riposte car, si la commercialisation de l’éducation menace ce droit humain, elle atteint aussi les libertés syndicales et de négociation collective dans le secteur de l’éducation.

L’IE et l’UNSA Éducation ne peuvent que soutenir les recommandations du rapporteur Kishore Singh qui met l’accent sur la nécessité de préserver l’éducation en tant que bien public en s’assurant qu’elle ne soit pas commercialisée. Il rappelle que ce droit à l’éducation repose sur des principes forts, ceux de non-discrimination, d’égalité des chances, de justice sociale et d’équité qui n’a pas à aboutir à un marché qui est perçu, sur le plan mondial, comme une véritable manne financière.

L’enseignement privé payant , un marché en explosion sans régulation !
Le rapport du Dr Singh réaffirme que l’explosion de l’enseignement privé payant pour les familles répond à un schéma imposé par les institutions financières internationales(2). Il combine demandes d‘ajustements structurels et croyance dans l’efficacité des politiques de libéralisation économique. Pour les États, répondre aux exigences(3) du FMI et consorts réduit de facto la part de leur budget public réservée à l’éducation. Cette situation les empêche de satisfaire à la demande croissante d’enseignement public et ouvre ainsi, la voie libre à la commercialisation de l’éducation du primaire au supérieur.

Pour la seule zone de libre-échange et d’investissement Asie-Pacifique (APEC)(4) qui fonctionne, à l’inverse de l’Union Européenne, sur la base d’engagements non contraignants, ce marché est perçu comme « LA » dernière manne financière, .
Concrètement,
ce marché représente plus de 10 fois le budget annuel de l’Éducation nationale française. Avec ses 1 300 Milliards d’€/an, pour cette seule zone Asie-Pacifique, les opérateurs ont de beaux jours car aucun cadre réglementaire n’est prévu alors que nous savons qu’ils prennent leurs aises avec les droits et les libertés syndicales des employés et les principes du droit à l’éducation tels que définis à la fois par le droit international et les droits de l’homme.

La responsabilisation des États en question
Cette commercialisation prend des proportions alarmantes que les autorités publiques contrôlent mal et le risque de globalisation est avéré au vu du potentiel de croissance très élevé de ce nouveau marché (4).
Pour endiguer cette montée, il est nécessaire, d’après le Dr Singh, de mettre en place des mécanismes de surveillance et de régularisation pour préserver l’éducation en tant que bien public, en tant que droit humain et en tant que moyen d’autonomisation des individus.

Pour l’IE, l’éducation est un droit fondamental non négociable !
Ardent défenseur de l’éducation comme bien public, l’IE est en alerte car l’éducation et l’emploi sont étroitement liés et certaines tendances sont inquiétantes. Depuis 2008, l’IE organise la riposte. Elle s’est dotée d’informations qui révèlent certaines tendances en matière de restriction de libertés syndicale et de négociation collective.

Parallèlement, l’IE analyse les contextes économique et politique qui entourent cette commercialisation. Grâce à certaines études, elle a pu identifier les principaux acteurs qui opèrent à l’échelle mondiale. Enffin, elle recueille les stratégies mises en avant par ses affiliés en vue de contrer ces tendances à la privatisation. L’ensemble de ces informations a renforcé le plaidoyer partagé par l’ensemble des membres de l’IE. Ainsi, le slogan « Pour une Education de Qualité » et ses célèbres 3 piliers semble, au fil des années de campagne mondiale, infuser dans les esprits des chef d’État et de Gouvernement au point même que certains l’ont fait leur.

En conclusion, alors que le rapport du Dr Singh insiste sur le fait que les États doivent définir un cadre réglementaire prévoyant des sanctions pour les pratiques abusives, l’IE propose au vote de son prochain congrès(6) une résolution qui donnera le coup d’envoi d’une stratégie visant à contrer l’influence des acteurs privés dont les activités menace l’exercice des droits et libertés syndicales, creusent les inégalités dans les systèmes éducatifs et réduisent l’accès à ce droit fondamental qu’est l’éducation.
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(1) Le Dr. Kishore Singh a été responsable du droit à l’éducation à l’UNESCO pendant plusieurs années, il a été nommé « Rapporteur spécial pour le droit à l’éducation par le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies » en juin 2010.Intervenant du Forum international sur les OMD dans le domaine de l’éducation, il a participé à la préparation de la stratégie de développement correspondante pour l’après-2015

(2) Le FMI, la BIRD (ou banque mondiale) ; institutions qui sont ou ont été à l’œuvre au sein de l’UE au Portugal et en Grèce notamment

(3) Les pays doivent répondre à la contrainte de réduction budgétaire de leurs services publics.

(4) La coopération économique pour l’Asie-Pacifique (APEC) est une zone de libre échange et d’investissements qui compte 21 membres. Elle représente plus du tiers de la population mondiale et comprend notamment le Canada et les USA. Contrairement à l’UE, elle est le seul groupe inter-gouvernemental dans le monde fonctionnant sur la base d’engagements non contraignants.

(5) La plus grande multinationale de formation et de préparation d’examens de ce «secteur d’activité», Pearson, a réalisé un chiffre d’affaires de 7 milliards de dollars en 2011 et les 20 premières multinationales de formation représentent un chiffre d’affaires total de 36 milliards de dollars. Sur un marché en explosion qui représente, rien que pour la zone de coopération APEC 1.600 Milliards de dollars.

(6) congrès qui se tiendra du 21 au 26 juillet 2015 à Ottawa

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L’explosion du nombre de prestataires privés qui, derrière des slogans altruistes, cachent le caractère lucratif ou politique de leur entreprise inquiète le rapporteur spécial sur le droit à l’éducation(1). Le Dr Kishore Singh(1) souligne l’absence de mécanismes de surveillance ou de régulation qui aboutissent à duper étudiants et familles. De son côté l’Internationale de l’éducation (IE), forte de ses 30 millions de membres –dont l’UNSA Éducation- organise la riposte car, si la commercialisation de l’éducation menace ce droit humain, elle atteint aussi les libertés syndicales et de négociation collective dans le secteur de l’éducation.

L’IE et l’UNSA Éducation ne peuvent que soutenir les recommandations du rapporteur Kishore Singh qui met l’accent sur la nécessité de préserver l’éducation en tant que bien public en s’assurant qu’elle ne soit pas commercialisée. Il rappelle que ce droit à l’éducation repose sur des principes forts, ceux de non-discrimination, d’égalité des chances, de justice sociale et d’équité qui n’a pas à aboutir à un marché qui est perçu, sur le plan mondial, comme une véritable manne financière.

L’enseignement privé payant , un marché en explosion sans régulation !
Le rapport du Dr Singh réaffirme que l’explosion de l’enseignement privé payant pour les familles répond à un schéma imposé par les institutions financières internationales(2). Il combine demandes d‘ajustements structurels et croyance dans l’efficacité des politiques de libéralisation économique. Pour les États, répondre aux exigences(3) du FMI et consorts réduit de facto la part de leur budget public réservée à l’éducation. Cette situation les empêche de satisfaire à la demande croissante d’enseignement public et ouvre ainsi, la voie libre à la commercialisation de l’éducation du primaire au supérieur.

Pour la seule zone de libre-échange et d’investissement Asie-Pacifique (APEC)(4) qui fonctionne, à l’inverse de l’Union Européenne, sur la base d’engagements non contraignants, ce marché est perçu comme « LA » dernière manne financière, .
Concrètement,
ce marché représente plus de 10 fois le budget annuel de l’Éducation nationale française. Avec ses 1 300 Milliards d’€/an, pour cette seule zone Asie-Pacifique, les opérateurs ont de beaux jours car aucun cadre réglementaire n’est prévu alors que nous savons qu’ils prennent leurs aises avec les droits et les libertés syndicales des employés et les principes du droit à l’éducation tels que définis à la fois par le droit international et les droits de l’homme.

La responsabilisation des États en question
Cette commercialisation prend des proportions alarmantes que les autorités publiques contrôlent mal et le risque de globalisation est avéré au vu du potentiel de croissance très élevé de ce nouveau marché (4).
Pour endiguer cette montée, il est nécessaire, d’après le Dr Singh, de mettre en place des mécanismes de surveillance et de régularisation pour préserver l’éducation en tant que bien public, en tant que droit humain et en tant que moyen d’autonomisation des individus.

Pour l’IE, l’éducation est un droit fondamental non négociable !
Ardent défenseur de l’éducation comme bien public, l’IE est en alerte car l’éducation et l’emploi sont étroitement liés et certaines tendances sont inquiétantes. Depuis 2008, l’IE organise la riposte. Elle s’est dotée d’informations qui révèlent certaines tendances en matière de restriction de libertés syndicale et de négociation collective.

Parallèlement, l’IE analyse les contextes économique et politique qui entourent cette commercialisation. Grâce à certaines études, elle a pu identifier les principaux acteurs qui opèrent à l’échelle mondiale. Enffin, elle recueille les stratégies mises en avant par ses affiliés en vue de contrer ces tendances à la privatisation. L’ensemble de ces informations a renforcé le plaidoyer partagé par l’ensemble des membres de l’IE. Ainsi, le slogan « Pour une Education de Qualité » et ses célèbres 3 piliers semble, au fil des années de campagne mondiale, infuser dans les esprits des chef d’État et de Gouvernement au point même que certains l’ont fait leur.

En conclusion, alors que le rapport du Dr Singh insiste sur le fait que les États doivent définir un cadre réglementaire prévoyant des sanctions pour les pratiques abusives, l’IE propose au vote de son prochain congrès(6) une résolution qui donnera le coup d’envoi d’une stratégie visant à contrer l’influence des acteurs privés dont les activités menace l’exercice des droits et libertés syndicales, creusent les inégalités dans les systèmes éducatifs et réduisent l’accès à ce droit fondamental qu’est l’éducation.
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(1) Le Dr. Kishore Singh a été responsable du droit à l’éducation à l’UNESCO pendant plusieurs années, il a été nommé « Rapporteur spécial pour le droit à l’éducation par le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies » en juin 2010.Intervenant du Forum international sur les OMD dans le domaine de l’éducation, il a participé à la préparation de la stratégie de développement correspondante pour l’après-2015

(2) Le FMI, la BIRD (ou banque mondiale) ; institutions qui sont ou ont été à l’œuvre au sein de l’UE au Portugal et en Grèce notamment

(3) Les pays doivent répondre à la contrainte de réduction budgétaire de leurs services publics.

(4) La coopération économique pour l’Asie-Pacifique (APEC) est une zone de libre échange et d’investissements qui compte 21 membres. Elle représente plus du tiers de la population mondiale et comprend notamment le Canada et les USA. Contrairement à l’UE, elle est le seul groupe inter-gouvernemental dans le monde fonctionnant sur la base d’engagements non contraignants.

(5) La plus grande multinationale de formation et de préparation d’examens de ce «secteur d’activité», Pearson, a réalisé un chiffre d’affaires de 7 milliards de dollars en 2011 et les 20 premières multinationales de formation représentent un chiffre d’affaires total de 36 milliards de dollars. Sur un marché en explosion qui représente, rien que pour la zone de coopération APEC 1.600 Milliards de dollars.

(6) congrès qui se tiendra du 21 au 26 juillet 2015 à Ottawa