L’Éducation, la force positive
Montaigne qui « préférait les têtes bien faites aux têtes bien pleines » écrivait qu’ « enseigner à un enfant, ce n’est pas remplir un vase, c’est allumer un feu ».
Un feu qui réchauffe. Un feu qui éclaire. Un feu qui transforme.
Un feu actif, qui est mouvement et action.
Une tête que l’on remplit comme un vase signifie la passivité de l’enseigné.
Le feu qui couve, grandit, agit, implique la participation de l’apprenant, son engagement.
Le changement de paradigme, qui est un changement de démarche éducative, engage le passage de la passivité à l’activité.
Impliquer l’apprenant demande de le prendre en compte dans sa globalité, comme il est c’est-à-dire avec ses forces et ses faiblesses.
Or notre système d’éducation a tendance à pointer les faiblesses, les difficultés, les « erreurs », davantage que la valorisation des forces, des réussites, des progrès.
Les recherches ont montré que valoriser les forces permet aux apprenants d’apprendre plus rapidement et de mieux réussir. Ils sont d’autant plus motivés puisque leurs compétences augmentent, développant leurs satisfactions. En effet, travailler sur les forces permet « de réduire les risques d’anxiété et de dépression et ainsi améliorer notre bien-être. » Les recherches mettent également en évidence le fait que « certaines cultures ont plus l’habitude de se tourner vers les forces plutôt que vers les faiblesses, tandis que dans d’autres cultures plus orientées vers les jugements négatifs, ces exercices paraitront plus difficiles, mais les effets seront d’autant plus importants. » (Peterson et Seligman, 2004).
S’appuyer sur les forces c’est mettre en évidence chez chaque apprenant ses capacités, ses compétences, ses points forts. Ce n’est pas mettre en avant les apprenants les plus forts, les mettre en concurrence, les placer sur un piédestal.
C’est également dans ce sens que l’Éducation est une force, une force positive. Elle est une démarche qui renforce la confiance en soi, l’estime de soi, ses capacités à progresser, à grandir, à aller plus loin.
Mais l’Éducation n’est pas seulement force à titre individuel. Si elle rend possible, comme l’affirmait Kant « de développer dans chaque individu toute la perfection dont il est susceptible », elle ne se limite pas à agir sur chacune et chacun.
Elle est aussi une force collective.
« L’éducation est l’arme la plus puissante que vous pouvez utiliser pour changer le monde » revendiquait Nelson Mandela. Non pas une arme de destruction, mais bien une arme de construction massive. Une force positive au service de la construction d’un monde plus juste, plus humaniste, plus solidaire.
Faire de « la force positive » le slogan de son congrès national est, pour l’UNSA Éducation, l’occasion importante de réaffirmer le lien étroit entre une démarche éducative active et positive et la construction d’une société humaniste : une nouvelle société éducative et solidaire !
Denis ADAM, le 30 mars 2016